N’oubliez pas que « quand c’est gratuit, c’est vous le produit ». Les fondateurs de Google Larry Page et Sergey Brin l’on bien compris. En proposant « gratuitement » de multiples « services », Google collecte et traite des millions d’informations relatives à ses utilisateurs. Tout cela est bien expliqué dans ses « règles de confidentialité et conditions d’utilisation ». Ces innombrables pages que nous ne lisons jamais puisque nous « cliquons » rapidement sur le champ « j’accepte » afin de profiter sans tarder de ces « services indispensables » que nous propose la société de Mountain View en Californie. Tout cela est aussi vrai pour la profusion de services « offerts » par les « géants du Web » que sont les GAFAM.

Posons-nous la question très objectivement. Toutes ces « Z’applis » et ces services   sont-ils réellement si « indispensables » ? par contre, les diverses données nous concernant sont, elles, indispensables à Google et ses « collègues ». Quoi de plus simple alors, que de monétiser toutes ces données aux différentes entités commerciales qui cherche à nous vendre tout cet « inutile dont nous raffolons ».

Pire, une société comme Google a bien compris comment augmenter sa puissance en faisant « ami-ami » avec les gouvernements… par exemple en leur proposant de s’attaquer aux lanceurs de « fausses nouvelles » ou bien, en discréditant leurs opposants, ou mieux en « garantissant » la transparence dans la publicité politique.

Le récent exemple à l’égard de la chaine de télévision RT France est particulièrement éloquent. Le 17 mai, YouTube, propriété de Google, a introduit une nouvelle fonctionnalité, en ajoutant un bandeau sous les vidéos des médias publics ou gouvernementaux. Ce bandeau indique le financement de l’éditeur de la vidéo, et renvoie à la page Wikipédia qui lui est consacrée. Selon Google, le but est de permettre aux internautes de « mieux comprendre les sources des actualités qu’ils regardent ».

RT France relève fort justement un « deux poids deux mesures » à son encontre, de la part de You tube : « à y regarder de plus près, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, suivant le pays d’origine de son financement. Ainsi, RT, qui n’a jamais caché être financé par la Russie, dispose désormais d’un bandeau indiquant qu’elle est « entièrement ou partiellement financée par le gouvernement russe ».

Voici l’exemple du fameux bandeau relatif à une récente émission de Frédéric Taddeï sur RT France :

Animé d’une « saine curiosité », cliquons sur le lien qui nous renvoie sur Wikipédia, la fameuse « bible du Net » qui, je vous le rapporte notamment dans mon billet du 17 février 2018, est à mes yeux, « de moins en moins fiable ». Pour vous forger une « juste opinion », je vous livre in extenso la présentation du Wiki relatif à la chaine RT France :

« RT, anciennement Russia Today, est une chaîne de télévision d’information internationale en continu, financée par l’État russe1. Elle a été lancée le 10 décembre 2005 par l’agence de presse RIA Novosti, qui l’abrite dans ses locaux moscovites. Elle exploite des chaînes de télévision par câble et par satellite destinées à un public étranger en dehors des frontières de la Russie, et produit des contenus pour Internet.

 Son objectif est de diffuser une image de la Russie et une vision de l’actualité différentes de celles des médias de masse occidentaux. Elle est diffusée en Europe, en Asie et en Amérique et est disponible en anglais, en arabe, en espagnol, en russe et en français.

Depuis le 4 mai 2007, une version en arabe existe également, Rusiya Al-Yaum, ce qui fait entrer la chaîne dans la guerre de l’information, au niveau de BBC World, CNN, Al Jazeera et France 24. En 2010, c’était aux États-Unis la seconde chaîne d’information étrangère la plus regardée. Elle emploie 2 000 personnes avec un siège à Moscou et Washington, et des bureaux à Paris, Londres, Los Angeles, Miami, Delhi et Tel Aviv.

RT est généralement considéré par les médias et experts occidentaux comme un instrument de propagande au service du gouvernement russe et de sa politique étrangère, se livrant à la désinformation, proche de l’extrême droite sur Internet, complotiste et antisémite. La Columbia Journalism Review publiée par l’université Columbia définit RT comme « un moyen d’expansion de la politique étrangère conflictuelle menée par Vladimir Poutine ».

En novembre 2017, le département de la Justice des États-Unis désigne officiellement RT comme média de propagande au service du Kremlin, RT est alors contraint de se soumettre au Foreign Agents Registration Acts et de s’enregistrer en tant qu’agent de l’étranger ».

Et RT France de poursuivre son analyse : « la différence sémantique est notable concernant France 24 ou encore la BBC, dont le financement dépend respectivement de la France et du Royaume-Uni, qui sont, elles, qualifiées de « chaînes de service public » française et britannique ».

Voici l’exemple du bandeau d’une récente émission de France 24 :

A nouveau, suivons le lien vers le Wiki pour voir ce qu’il nous apprend de France 24 :

« France 24 est une chaîne de télévision française d’information internationale en continu, créée le 30 novembre 2005 et diffusant depuis le 6 décembre 2006. Elle est, depuis 2008, une filiale de la société nationale de programme France Médias Monde, qui supervise l’audiovisuel extérieur de la France.     

La chaîne naît de la volonté du président de la République Jacques Chirac en 2002 de donner à la France une voix à l’étranger, face aux concurrentes américaine (CNN International), britannique (BBC World News) et qatarie (Al Jazeera). Après plusieurs années et de nombreux rapports, le projet CFII donne naissance en 2005 à une chaîne détenue à parts égales par le groupe public France Télévisions et celui privé TF1. En 2008, selon la volonté de Nicolas Sarkozy, elle intègre la nouvelle holding Audiovisuel extérieur de la France (future France Médias Monde) aux côtés des radios RFI et MCD.

Elle diffuse en français, anglais, arabe et en espagnol1 sur le canal 33 de la TNT Île-de-France, le satellite, le câble, la télévision IP et le web. Elle est également disponible dans les hôtels, les compagnies aériennes, les aéroports, et ses programmes sont partiellement repris par les chaînes de télévision étrangères. Disponible dans plus de 355 millions de foyers à travers plus de 180 pays, France 24 est regardée chaque semaine par 55 millions de téléspectateurs en 2018, tandis que son site web est visité par plus de 18 millions d’internautes en moyenne chaque mois ».

Alors… deux poids, deux mesures ???

Dans mon billet du 30 janvier 2019, je vous rappelle que les grandes sociétés de la Silicon Valley « sont nées et continuent de vivre et se développer du fait qu’elles ont deux « parents » particuliers : l’université (Stanford et Berkeley) et le Pentagone. En effet, les Américains ont parfaitement intégré la synergie possible entre ces deux entités pour le développement des recherches de pointe au profit de l’armée qui assure un financement important ».

Dans celui du 24 octobre 2018, je vous rappelle les liens entre Google et l’agence de renseignement américaine CIA.

Google, Pentagone, CIA, Chaine de télévision Russe… La « boucle est bouclée », non ? Pas d’amalgame, l’ami Hubert, pas d’amalgame !!!

Tout n’est pas perdu. Souvenez-vous de la lutte de Davis contre Goliath… Je relève dans mon billet du 16 février 2019 titré « GAFA : Attention, jeu dangereux… pour eux » que plusieurs « minuscules incidents » affectent la bonne marche de ces géants du web. Je termine ce billet par la phrase suivante : « Tout cela m’incite à persister dans mon analyse et donc d’écrire que « ces petites choses » vont entrainer une méfiance grandissante autant que justifiée, qui se retournera contre les GAFA. Affaire toujours à suivre ? ? ? ».

C’est d’autant moins perdu C’est d’autant plus gagné, qu’il faut attentivement observer la montée en puissance, en termes de « pouvoir de révélation », des réseaux sociaux. En effet, il n’y a pas que Google comme « acteur manipulateur » de l’information. Vous connaissez bien, chers lecteurs, mon refus « à être » sur Tweeter, Facebook et autre « machins sociaux ». Cela étant, j’observe et je constate que sans eux, le pouvoir actuellement en place ainsi que « les grands merdias », unanimes, réussiraient très facilement à nous « enfumer ». Prenons simplement l’exemple de l’affaire de « l’intrusion de manifestants » dans l’hôpital de la Pitié Salpêtrière du 1er mai dernier :

Les grands merdias font état d’une irruption de dizaines de manifestants à l’hôpital :

  • «Scène de panique à la Pitié-Salpêtrière. Des dizaines de participants au défilé du 1er mai ont fait brièvement irruption mercredi 1er mai dans l’hôpital parisien, et certains ont même tenté de pénétrer dans un service de réanimation avant d’être délogés par la police, a dénoncé la direction de l’établissement».

Les Z’autorités en rajoutent des tonnes :

  • On est passés au bord de la catastrophe »,explique Martin Hirsch, dénonçant des « débordements gravissimes » et « inédits ». « Vous vous rendez compte si j’étais là ce matin devant vous pour expliquer qu’il y a des patients qui ont été bousculés et qui ont pu mourir au sein d’un des meilleurs hôpitaux d’Europe ? Je n’ose pas l’imaginer ».
  • Certains des intrus avaient des « gestes violents et menaçants », a raconté à France Inter la directrice de l’établissement, Marie-Anne Ruder. Le personnel est « profondément choqué que l’hôpital puisse devenir une cible », a-t-elle ajouté. Des dizaines de participants au défilé du 1er mai ont fait brièvement irruption, ce mercredi, dans l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
  • Parmi les « intrus », des « gilets jaunes » et des individus au visage dissimulé, a assuré la directrice de l’établissement situé dans le 13e arrondissement de la capitale. Une trentaine de personnes ont été placées en garde à vue.

Les « médias faibles » que sont les réseaux sociaux propagent largement, très largement, les vidéos qui ont été faites, principalement par les « dangereux envahisseurs d’hôpitaux »…

  • VIDEO.« Intrusion » à la Pitié-Salpêtrière : Une vidéo fragilise la thèse d’une « attaque »
  • Des manifestants qui défilaient à l’occasion du 1er-Mai ont-ils réellement « attaqué » l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, comme l’affirmait mercredi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner ? De nouvelles images, tournées depuis le service de réanimation et diffusée jeudi 2 mai sur Facebook, permettent de mieux comprendre le déroulement de la scène.
  • Des images tournées lors de la tentative d’intrusion à La Pitié-Salpêtrière, mercredi, mettent à mal les propos de Christophe Castaner.

Conséquences… Les « fausses Z’informations » gouvernementales sont établies… grâce aux réseaux sociaux et le ministre de l’Intérieur est contraint de se lancer dans « la pratique vélocipédique périlleuse du rétro pédalage » ? ? ?.

A noter que l’article de Louis Nadau pour Marianne du 2 mai, est celui qui, à ma connaissance, est le plus « journalistique » sur ces faits d’actualité.