LE MOMENT DÉTENTE DE LA SEMAINE 

C’est l’histoire d’un architecte mélomane croate, Nikola BASIC. En 2005, il a eu une idée originale : transformer en musique, le mouvement des vagues. Aussitôt dit, aussitôt fait. Il a fait réaliser un « orgue marin » de 70 mètres de long, dans la ville de Zadar, en Croatie.

Lorsqu’une vague frappe la digue, elle entre dans des tuyaux, chassant l’air et produisant ainsi des sons harmonieux. L’intensité du son dépend de la force des vagues. De ce fait, la « musique » est totalement aléatoire. Elle dépend de « l’inspiration de la nature ».

Passons d’un orgue à l’autre, pour revenir au classique instrument des rois. Saviez-vous qu’l ne s’est pas toujours appelé orgue? En effet, trois siècles avant Jésus-Christ, un certain CTÉSIBIOS, ingénieur grec, invente une machine qui fait résonner des tuyaux avec de l’air maintenu sous pression par un réservoir d’eau. Il l’appelle hydraulos ou hydraule.

Pour envoyer l’air dans les tuyaux et produire un son, on utilisait des tirettes. Dans le monde romain, ces prototypes d’orgues accompagnaient les courses de chars, les jeux du cirque et le théâtre.

Ce n’est que plus tard que l’orgue fait son entrée dans la chrétienté, d’abord pour guider le chant des moines, ensuite pour soutenir le chant de l’assemblée. Pour rendre l’instrument plus aisément transportable, le réservoir d’eau est remplacé par des soufflets actionnés à la main.

Vers le XIIe siècle apparait l’orgue portatif, muni d’un soufflet que l’exécutant actionne de la main gauche tandis que la main droite actionne les tirettes ouvrant les tuyaux.

Puis l’orgue va prendre de l’ampleur et être posé au sol, d’où l’appellation orgue positif. Une amélioration technique permet l’introduction du clavier (l’abrégé). À ne surtout pas confondre avec l’agrégé, ce qui ne manquerait pas de froisser cette docte personne.

La multiplication des tuyaux appelle une multiplication des claviers dont certains sont actionnés par les pieds de l’instrumentiste (le pédalier). Les tuyaux sont parfois en bois, mais plus généralement en métal (étain mélangé avec un peu de plomb). Certains grands orgues peuvent en compter plus de 2 500, qui ont jusqu’à 10,40 mètres de hauteur.

On retrouve sur l’orgue, les principales caractéristiques des instruments à vent. Les jeux se distinguent, en effet, selon le mode de production du son. Tuyau à anche, comme la clarinette, tuyau à bouche comme la flûte à bec, et la forme des tuyaux : cylindrique, large ou étroite, conique, droite.

Maintenant que vous savez tout sur le roi des instruments, passons à l’écoute. Je vous propose… non pas la toccata et fugue en ré mineur BWV 565, de « l’ami Johann », c’eût été trop facile, mais…

La transcription pour orgue, d’une œuvre de Georg Friedrich HAENDEL : « l’arrivée de la reine de Saba », extrait de l’oratorio Solomon HWV 67. Pour l’artiste, ce sera la virtuose Anne-Isabelle de PARCEVAUX.

Pour finir cette semaine dans la sérénité, appréciez la performance du jeu de pieds et de mains (qui n’est pas de vilain) de « l’amie Anne isa ». Admirez aussi la magnificence de l’orgue du temple de Tours. Profitez, sans retenue, de ces 4 minutes et 50 secondes… pour oublier tous les soucis de la semaine.

Chers lecteurs, puisse ce moment de détente, être le prélude à une fin de semaine agréable. Je vous aime et vous salue.