Souvenez-vous, dans mon billet du 12 octobre dernier, je vous relatais que nos forces de l’ordre avaient lancé des appels d’offres de près de 19 millions d’euros, pour acquérir des grenades lacrymogènes ainsi que 40 000 « grenades de désencerclement ». Je concluais « Le gouvernement craindrait-il des mouvements sociaux important ou pire, des émeutes importantes ? ».

Après les « incidents, scènes d’émeutes, affrontements… » selon la terminologie employée par les différents « merdias », il me semble judicieux d’aborder « certains détails » qui pèseront, le moment venu.

Comme leur nom l’indique, les grenades de désencerclement sont des armes destinées à protéger des forces de l’ordre qui seraient menacées, car elles sont connues pour leur dangerosité. Elles ont été utilisées massivement (11 000 selon la gendarmerie) pour la dernière fois, lors de l’évacuation de la ZAD de Notre Dame des Landes. Je crains que l’escalade des tensions de part et d’autre, ne finisse par tuer, aussi bien des policiers que des manifestants.

Il me revient à la mémoire ce que j’ai vécu en mai 1968 de « l’intérieur »… Non pas au ministère de l’Intérieur, mais « entre » les manifestants et les forces de l’ordre, où nous essayions quand c’était possible, d’éteindre les différents « feux révolutionnaires ». J’ai vu monter l’exaspération des policiers qui se faisaient injurier, cracher dessus, caillasser et qui avaient l’ordre de ne pas bouger. Alors quand venait l’ordre « chargezzzz » …. Logiquement, car tout cela est parfaitement dans la nature des choses, il y avait certains « débordements très violents ».

Je ne les excuse pas, mais je les comprends, car j’ai vécu ces moments d’extrême tension, « sur le terrain » et non pas comme les « bonnes âââmes » qui s’offusquent des « brutalités policières »… bien au chaud devant leur poste de télévision. Côté manifestants, j’ai vu plus d’un « pacifique bon enfant » qui a force d’être « lacrymogéné », puis frappé par des policiers, devenir « fou furieux » au point de s’en prendre à nous en essayant de détruire nos engins d’incendie et en nous lançant des pavés. Si j’ai oublié la plaie que l’un d’eux m’a faite, comme je ne suis pas rancunier… je l’ai gardé en souvenir.