Ce 14 février, Olivier DUSSOPT, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald DARMANIN, a présenté le projet de loi de transformation de la fonction publique aux représentants des organisations syndicales et des employeurs publics, lors du Conseil commun de la fonction publique (CCFP), autrement dit, l’instance supérieure de dialogue et de concertation de toute la fonction publique en France.

Fin 2017, la fonction publique emploie 5,66 millions de salariés, soit plus de 20% de l’emploi total en France. Selon les syndicats de fonctionnaires, à la lecture de ce texte « la fin du statut devient concrète », d’où un appel à « une journée de mobilisation le 19 mars prochain ». Voyez qu’en termes Z’élégants, ces choses là sont dites!!!

Souvenez-vous, le programme du candidat Macron était clair autant que précis : « Nous réduirons le nombre d’agents publics de 120 000 emplois sur la durée du quinquennat. Cela correspondra à un volume de 50 000 postes non renouvelés dans la fonction publique d’État et d’environ 70.000 dans la fonction publique territoriale, où les départs en retraite vont être nombreux dans les années à venir. Les effectifs de la fonction publique hospitalière seront en revanche maintenus. 500 000 fonctionnaires vont partir à la retraite. Sur la fonction publique d’État et territoriale, 120 000 ne seront pas remplacés. Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 24 février 2017 ».

Et bien « curieusement » les 120 000 suppressions de postes n’apparaissent pas noir sur blanc dans le projet de loi, avant même sa « validation » par le CCFP, qui interviendra le 6 mars prochain !!! Mieux pire, comme l’analyse le fin connaisseur qu’est Éric Verhaeghe, ce texte indique bien le degré de renoncement du président Macron devant une des composantes de notre « état profond », la haute fonction publique.

Tout comme aux États-Unis d’Amérique, les ministres « pantins politiques » passent et la haute fonction publique reste et donc gouverne de fait. Je vous invite à consulter les 17 billets que j’ai consacrés au pouvoir de cet état profond pour comprendre que, si nous voulons vraiment « changer le système », il faudra totalement faire disparaitre cette technostructure. Vouloir « seulement » changer le personnel politique ne servira à rien si nous laissons en place le réel « pouvoir de l’ombre ».