Le feuilleton du glyphosate n’est pas près de se terminer. Les faits suivants sont révélateurs du délabrement politique dans lequel nous ne cessons de sombrer.

Le Perray en Yveline, une commune d’ile de France , située près de Rambouillet compte 6 849 « perrotins ». Lors d’une promenade, Madame la Maire, Paulette Deschamps, constate qu’un champ bordant des habitations de sa commune est complètement « rougit » à la suite d’un traitement au glyphosate. Des habitants s’inquiétant des conséquences de ces traitements, « notre amie Paulette » propose à ceux de ces administrés qui sont volontaires de faire gratuitement des tests urinaires….

Bingo : « On a eu 47 réponses. Tous sont positifs. Un adulte a même, dans ses urines, 35 fois le taux normalement accepté de pesticides dans l’eau potable ». Consciente de ses responsabilités de Maire en matière de mise en danger délibérée de la personne d’autrui, Paulette prend alors un arrêté de protection des habitants qui interdit l’usage des pesticides à moins de 150 mètres des habitations. Si la commune compte 5 zones industrielles, elle compte aussi … Des agriculteurs… qui ne sont pas « content » de l’arrêté de Madame la Maire.

Sur le plan administratif, tout comme pour son confrère de la commune de Langouët en Bretagne, l’arrêté a été jugé illégal par la préfecture. Sur le plan économique, les agriculteurs concernés ont une défense logique, l’application de la règlementation  « Si on n’a pas de pesticides, on a un chiffre d’affaires de 30 à 40% en moins, et c’est énorme. Là, on est tout à fait dans les normes qu’on nous impose. On sait très bien que nous, on met les produits qu’on nous autorise, et si on ne nous autorise plus, on ne les met plus, terminé ».

D’un côté nous avons la Maire qui reste ferme par rapport à la décision du préfet : « Non, je ne vais pas le retirer. C’est mon devoir de maire ». Elle est soutenue par ses administrés (233 signatures de soutien sur Facebook) et de l’autre, des agriculteurs soutenus par la chambre d’agriculture en ces termes : « On travaille parfaitement dans les clous en fonction des vents et selon des contrôles très stricts. On demande un minimum de responsabilités à nos élus. Ce qu’elle fait est irresponsable. Si on veut la mort de notre agriculture, il n’y a pas mieux ».

Voilà comment, faute de décisions courageuses de « hauts responsables », qu’ils soient politiques, fonctionnaires ou syndicalistes… Les personnes de terrains qui vivent « les réalités » se trouvent dans l’impossibilité de régler des conflits qui devraient l’être, pour le plus grand bien de tous.