Le 27 juillet 2018, je vous faisais part de l’initiative du gouvernement irlandais de stopper les investissements dans les énergies fossiles pour lutter contre les effets du changement climatique et concluait : « À quand une pareille décision politique en France ? ».
Le 20 septembre 2018, je vous relatais que des initiatives populaires se multipliaient dans le monde « pour signifier aux gouvernants que « les peuples veulent que ça change ».
Le 9 octobre 2018, je saluais la décision de la Cour de justice européenne (CJUE) qui donnait une suite favorable à l’assignation du parlement et du conseil européen par une dizaine de familles allemandes, italiennes, françaises et kényanes, pour « violation de leurs droits fondamentaux », eu égard à l’inaction des institutions en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Le 15 novembre 2018, je vous apprenais la confirmation de la condamnation en appel du gouvernement allemand : « Trois agriculteurs biologiques poursuivent le gouvernement fédéral parce que l’Allemagne pourrait ne pas atteindre ses objectifs de protection du climat ».
Le 28 février 2019, je vous relatais les suites de la pétition nationale : « Agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat » (2 millions de signatures) qui avait obligé notre Premier ministre à se positionner et les associations à l’origine de la pétition à déposer un recours devant le tribunal administratif de Paris. Je concluais « Dans cette affaire, d’ores et déjà, la preuve est faite que nous avons collectivement le pouvoir de faire réagir les gouvernants ».
Le 1er avril 2019 (ce n’était pas un poisson), je vous informais de la naissance de la branche française du mouvement international « Extinction Rébellion » appelant à « la désobéissance civique non violente contre l’inaction des gouvernements pour ce qui est de la lutte contre le réchauffement climatique et plus globalement, l’extinction de l’humanité ».
Le 9 mai 2019, je me réjouissais de la décision du parlement britannique qui, sous la pression du mouvement « extinction rébellion », venait de voter une motion relative à « l’urgence écologique et climatique ». Le Royaume-Uni devenant ainsi le premier pays, à décréter une urgence pour le climat et l’environnement.
Le 25 juin2019, le tribunal administratif de Montreuil a reconnu la carence fautive de l’état dans une affaire (n° 1802202) ou une mère et sa fille, vivant alors près du périphérique parisien et souffrant de maladies respiratoires chroniques, avaient attaqué l’état en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. Espérons que cette décision fera jurisprudence.
Quel enseignement tirer de tous ces faits ? Simplement que me semble enclenché de manière irrrréversible, une prise de conscience de plus en plus de personnes dans le monde, dans le fait qu’il est temps « de nous faire entendre »… D’une manière plutôt légaliste… pour l’instant !!!
Cela ne se passera pas sans la résistance des pouvoirs en place, à l’exemple du « lacrymogènage » des manifestants PA CI FI QUES à l’initiative du mouvement Extinction Rébellion du 28 juin dernier sur le pont Sully à Paris. Le terme « gazage » serait tout aussi approprié, mais il est pôôôôlitiquement incorrect.
Lorsque j’entends François de Rugy, ministre de la transition écologique et solidaire, sur le plateau de BFM TV, qui trouve que les manifestants d’Extinction Rébellion sont : « des manifestants très radicaux » et invite les téléspectateurs à regarder « la vidéo complète qui dure 11 minutes » pour se justifier (faites-le, elle est dans l’article de BFM), puis il « invite les uns et les autres à agir pour le climat » précisant : « on n’est plus au temps des manifestations »… J’ai une persistante impression que… « Ce n’est pas gagné !!! »