La parole est à Claude PAVRAIT
Autre Chantegrivois au caractère attachant, voici Monsieur Claude PAVRAIT. Ayant le sens du raccourci, ses amis l’appellent le plus souvent : C. PAVRAIT. Son plaisir ?
Consciencieusement « démolir » des affirmations péremptoires non étayées ni sourcées. Elles prolifèrent dans les médias officiels et sur les réseaux, dits sociaux.
C’est un intuitif qui se documente. Ce travail de recherche lui permet de conforter, ou pas, son idée première… avant de « remettre les pendules à l’heure ».
Chronique d’une gabegie financière
Tout comme vous, je me régale des billets qu’Hubert publie chaque vendredi. Si, généralement, le sujet est humoristique, parfois, il est en rapport avec la musique.
C’était le cas de celui de vendredi dernier, où il citait l’hymne européen. Il le concluait ainsi :
- « Comme vous le savez, cette œuvre est devenue l’hymne officiel de l’Europe. Hélas, force est de constater que les idéaux des dirigeants européens actuels sont bien loin du poème de « l’ami Friedrich ».
- Puisse, le plus rapidement que possible, il n’en tient qu’à chacun de nous, que cette belle idée européenne, se réalise, enfin, PAR nous et POUR nous.
- Qu’elle soit, de l’atlantique à l’Oural, l’Europe des peuples, loin des manigances politiciennes des marionnettes qui nous dirigent ».
En dénonçant « des manigances politiciennes », il était bien en dessous de la réalité. C’est une véritable corruption qui se développe au sein de la commission et du parlement européen.
Fort heureusement, certains députés européens alertent, publiquement, sur ces errements, voire ces concussions. Au rang de ceux-ci, le récent coup de gueule de la députée Angéline FURET.
Elle interpelle la commission pour savoir où sont passés … 723 milliards d’euros, distribués par la commission, pour financer : « la reprise et la résilience » !
Cet « instrument temporaire », pompeusement appelé FFR, est « Le plan de l’Union pour sortir plus forte et plus résiliente de la crise actuelle ». C’est beau, mais c’est creux !
Vous avez bien lu. Il s’agit de 723 milliards d’euros ! La députée souligne le fait que la Commission européenne et sa présidente ont opté « pour une absence totale de contrôle, concernant l’utilisation de ces fonds » !
La Cour des comptes européenne, a publié le 7 avril 2025, le rapport spécial 11/25. Il est consacré à la « Transparence des financements accordés par l’Union européenne à des ONG ». La cour relève quelques anomalies. Extraits :
- « Nous avons aussi détecté des différences entre les montants divulgués dans le STF (système de transparence financière) et ceux décidés par convention entre la Commission et les destinataires.
- Dans le cadre d’une convention de subvention à laquelle l’une des ONG de notre échantillon a participé, la Commission a engagé 549 millions d’euros, mais le STF n’en affichait que 317 millions.
- Nous avons constaté que, dans le STF, les informations publiques sur les destinataires de fonds de l’UE au titre de programmes en gestion indirecte étaient incomplètes.
- Étant donné que les autorités de gestion ne sont pas tenues de publier des informations spécifiques sur les financements accordés par l’UE à des ONG, nous avons demandé à toutes celles des États membres en charge des programmes, de fournir des informations sur les montants des financements engagés par l’UE en faveur d’ONG…
- Les autorités françaises n’ont produit aucune donnée financière, car la France ne dispose d’aucune définition juridique pour les ONG qui exercent leurs activités dans le pays
- Il ressort des points précédents qu’il n’existe aucune vue d’ensemble exhaustive et fiable, par domaine d’action et pour tous les modes de gestion, des financements engagés ou versés par l’UE en faveur d’ONG ».
Dans un autre document, publié le 6 mai 2025, la cour analyse les points faibles de « la facilité pour la reprise et la résilience » (FFR). C’est l’objet des critiques de « l’amie Angéline », que j’ai cité au début. Extraits :
- « Nous avons constaté que la FRR était conçue de telle manière que les décaissements ne correspondent pas nécessairement à l’état d’avancement de la mise en œuvre.
- Pour certains d’entre eux, cela se traduit par une part importante de fonds versés avant l’achèvement des mesures.
- Le règlement FRR ne permet pas de recouvrer les fonds si l’argent de l’UE n’a pas été utilisé conformément aux règles européennes ou nationales ou que les mesures prévues n’ont pas été achevées.
- Le versement des fonds aux États membres ne signifie pas qu’ils sont arrivés jusqu’aux bénéficiaires finaux et dans l’économie réelle.
- De plus, vu que la Commission ne vérifie pas les coûts réels, elle ne peut évaluer la part des dépenses des plans de relance et de résilience (PRR) contribuant aux objectifs fixés, notamment aux transitions verte et numérique ».
Le meilleur est pour la fin. Dans son document, la cour cite un exemple de coûts estimés, supérieurs aux coûts réels :
- « En France, dans le cas de la mesure « Mise à niveau numérique de l’État et des Territoires », la cible a été atteinte de manière satisfaisante. Cependant, si les coûts avaient été estimés au départ à 500 millions d’euros, les coûts réels n’ont été que de 368 millions d’euros (soit 26 % moins élevés que prévu). La France a néanmoins perçu l’intégralité du financement sur la base de l’estimation du coût de la mesure ».
Conclusion
Cette Europe là doit disparaitre… au profit d’institutions moins nombreuses et plus efficientes. Je vous livre la recette de notre joie de vivre à Chantegrives.
Elle repose, en grande partie, sur le fait qu’une majorité d’entre nous est impliquée dans le bon fonctionnement de la commune.
À l’évidence, c’est la somme des actions individuelles qui fait la réussite collective.
À bientôt pour de nouvelles chroniques chantegrivoises.
D’ici là, prenez bien soin de vous. Je vous aime et vous salue.
Cher Hubert,
Nous sommes entrés de pleins pieds dans la période estivale et j’espère que tu vas bien.
Je lis toujours avec le plus grand plaisir les commentaires des Chantegrivois qui me semblent bien pertinents.
Prends bien soin de toi.
Avec toute mon affection.
Alberto PODAVINI.