La parole est à Jean SUISSUR
Parmi les anciens Chantegrivois, « l’ami Jean » est l’un des plus respectés. Il faut dire que ses jugements sont fondés sur sa longue expérience de la vie. De plus, il recoupe soigneusement ses nombreuses sources d’information, avant de formuler une opinion.
Jean SUISSUR s’affirme avec convictions, mais ne se veut pas, pour autant, moralisateur. Il pense que c’est à force d’expliquer et d’encore expliquer les choses, que de plus en plus de personnes, seront capables d’avoir confiance en elles et aller de l’avant.
Un rapport éclairant
Je viens de prendre connaissance du dernier rapport de notre chère banque de France. Il est consacré à la stabilité financière. J’y ai relevé quelques points, qu’il me semble utile de vous rapporter :
- « Le système financier français est confronté à un environnement macroéconomique international inédit caractérisé par une incertitude très élevée, alimentée par l’imprévisibilité des politiques étatsuniennes.
- Avec une dette publique à 113,2 % du PIB en 2024, la France est, selon les données de la Commission européenne, le troisième pays membre de la zone euro avec la dette publique la plus élevée, derrière l’Italie (135,3 %) et la Grèce (153,6 %), bien au-dessus de la zone euro dans son ensemble (88,9 % du PIB.
- Les marchés ont été résilients depuis le déclenchement de la guerre commerciale, mais restent susceptibles d’ajustements désordonnés en cas de nouveau choc adverse. Une relative résilience de l’économie française les premiers mois de 2025 contribue à la stabilité du système financier, malgré des perspectives de croissance qui restent ralenties à court terme.
- En 2024 les six principaux groupes bancaires français ont affiché des revenus historiquement élevés, portés par leur modèle d’affaires diversifié. Les données du premier trimestre 2025 prolongent cette tendance et montrent également le redressement de la marge nette d’intérêt (MNI). Après un recul en 2023, le produit net bancaire (PNB) a progressé significativement en 202461 (+8 %) pour atteindre un plus haut niveau historique (158,7 milliards d’euros).
- Le secteur de l’assurance reste solide, avec une solvabilité largement au-dessus des exigences réglementaires.Les assureurs français disposent d’un niveau de fonds propres nettement supérieur aux exigences en capital, la couverture du capital de solvabilité requis atteignant 238% à fin 2024.
- Dans le secteur des cryptoactifs, le développement des stablecoins présente des risques de contagion vers le secteur financier. Les stablecoins adossés au dollar représentent 99% de l’encours de ces instruments, qui sont par ailleurs fortement concentrés autour de deux principaux émetteurs.
- D’après les données de l’Université du Maryland, le nombre de cyberattaques au niveau mondial s’est stabilisé en 2024, mais la menace persiste. La numérisation croissante, le recours aux prestations de services externes et la détérioration de l’environnement géopolitique pourraient conduire à une recrudescence des cyberattaques.
- L’évaluation des conséquences du changement climatique confirme que, à court terme comme à long terme, la transition est nettement moins coûteuse que l’inaction.
- Le marché de l’immobilier résidentiel entame sa reprise, tandis que les risques décroissent pour l’immobilier commercial, qui reste néanmoins fragilisé par des défis structurels».
Pour vous résumer les quatre-vingt-six pages du rapport, la banque de France est globalement positive, concernant la stabilité financière de notre pays.
Dans un contexte d’incertitude et d’imprévisibilité, tant économique que géopolitique, elle considère que les marchés financiers sont résilients.
Selon elle, la guerre commerciale est susceptible de fragiliser le secteur non financier, mais… cela vous étonnera-t-il ? « L’économie française est moins directement exposée que d’autres économies de la zone euro » ! Vous avez dit cocorico ? À Chantegrives, nous avons beaucoup de coqs… et ils sont vigoureux !
Si elle identifie quelques risques en matière de cyberattaques et des cryptomonnaies, pour ce qui est des banques, des assureurs et des marchés immobiliers… tout baigne !
Enfin, un important chapitre (le tiers du rapport) est consacré à la transition « bas Carbone » et à son influence sur les actifs financiers. C’est l’occasion de présenter un « nouvel indicateur de risque de transition prospectif pour les portefeuilles de marché du secteur financier français ».
Conclusion
Les juilletistes peuvent partir en vacances, pleinement rassurés. Quels que soient leurs excès, en matière d’émissions de Carbone, le monde de la finance se portera bien ! La banque de France conclut ainsi cette passionnante étude :
- « Dans l’ensemble, la transition vers une économie bas carbone constitue un risque que le secteur financier peut absorber, à condition que les marchés ne réagissent pas de manière excessive et que les mécanismes d’amplification soient contenus ».
Pour ce qui est de « la modélisation du risque de correction des obligations d’entreprise », la formule employée par les rédacteurs de l’étude … vaut mieux qu’un long discours :
Les obligations… vous savez ? Ce fameux produit financier qui est présent dans vos contrats d’assurance vie, surtout ceux qui comportent un fonds en euro !
La formule est claire, non ? Vous ne la comprenez pas ? Moi non plus ! Sans vouloir vous influencer, quand je ne comprends pas, je n’y vais pas !
À bientôt pour de nouvelles chroniques chantegrivoises.
D’ici là, prenez bien soin de vous. Je vous aime et vous salue.
0 commentaires