Introduction

La musique a beaucoup d’effets bénéfiques sur la nature, les animaux, mais aussi sur les humains. Qu’on l’écoute ou la pratique, en solo ou en groupe, celle-ci nous fait incontestablement du bien.

Elle permet au plus grand nombre « d’entendre » ce qu’il ne peut encore « voir ». Grâce à la musique, l’homme ressent davantage sa filiation avec les Devas (l’intelligence de la nature). Cette prise de conscience marque une importante étape dans l’évolution de l’humanité.

Même les étoiles chantent. La musique a la capacité de nous entrainer dans sa danse et d’agir sur tout notre corps. Elle nous rappelle que nous avons « d’autres dimensions » et que nous ne faisons qu’un, car tous reliés « au grand tout ».

 

L’instrument de la semaine

Si le verbe « saquer » signifie aujourd’hui : renvoyer sans ménagements, saviez-vous qu’au XVIIe siècle, ce mot signifiait : tirer ? Les Normands disent encore saquer la voile, pour dire, la plier. Quant à « bouter », ce verbe n’a pas changé de sens. Il signifie toujours, pousser. L’association de saquer et bouter, autrement dit, tirer et pousser, à logiquement donné le non à l’ancêtre du trombone à coulisse : la sacqueboute. CQFD☺.

Cet instrument est mentionné au XVe siècle, lors du mariage de Charles le Téméraire avec Marguerite d’York. Il est utilisé tout au long de la Renaissance et de l’époque Baroque. Membre de la famille des cuivres, la sacqueboute était fabriquée principalement à Nuremberg en Allemagne. Elle avait un tuyau étroit comme la trompette et un pavillon moins évasé qu’aujourd’hui. Construit en plusieurs tailles, du soprano à la contrebasse, le ténor est le modèle le plus répandu.

La possibilité de recourber le tuyau qui constitue cet instrument a conduit à la fabrication d’une coulisse en forme de « U », permettant, par rallongement et raccourcissement, de produire les notes qui composent la gamme chromatique. La coulisse devient l’élément le plus caractéristique de la sacqueboute. Comparée aux autres cuivres de l’époque, la coulisse lui permet d’élargir ses possibilités techniques.

Passons à la musique avec « La Hieronyma », une œuvre de Giovanni Martino CESARE interprétée en 3 minutes et 16 secondes par Fabien MOULAERT à la sacqueboute basse, Edward VANMARSENILLE à l’orgue et Bernard ZONDERMAN au Chitarrone… l’autre nom du Théorbe que nous avons vu le 14 du mois dernier.

Dans cette interprétation de 4 minutes et 1 seconde (pas une de plus), d’une transcription du célèbre « Laudate Dominum » de Claudio MONTEVERDI, Fabien MOULAERT utilise, cette fois, une sacqueboute ténor.

Nous voici maintenant en compagnie de Giovanni GABRIELI et son « Magnificat pour 14 voix ». Appréciez, en 7 minutes et 55 secondes, ces échanges entre les voix et les trois sacqueboutes. Vous reconnaissez, à gauche, les deux cornets à bouquin que nous avons déjà vu le 7 septembre dernier.

Revenons à Claudio MONTEVERDI avec la toccata de son célèbre opéra « Orfeo », magistralement dirigé en 1 minute et 40 secondes par le non moins célèbre Jordi SAVALL.

Passons à l’ensemble « Les Sacqueboutiers de Toulouse » qui nous régalent, dans cette brillante interprétation en 5 minutes et 18 secondes de « Bergamasca » de Samuel SCHEIDT.  Finissons en beauté avec la véritable performance de Daniel LASSALLE, un des membres du groupe, dans son solo de 1 minute et 36 secondes d’un « Ricercar » du compositeur espagnol Diego ORTIZ.

Puissent, tous ces instruments anciens, vous faire percevoir et apprécier les influences bénéfiques de la musique sur notre esprit.

Chers lecteurs/téléspectateurs, je vous aime et vous salue.