La commune de Gravelotte en région Lorraine se trouve non loin de Metz. Elle compte environ 915 habitants. Ce charmant village est situé en bordure du plateau qui domine la vallée de la Moselle.
Il est surtout connu grâce à l’expression « ça tombe comme à Gravelotte », qui compare une forte pluie aux averses de balles et d’obus qui ont frappé les lignes françaises pendant la bataille de Gravelotte, lors de la guerre de 1870.
Alors que le printemps est à notre porte, il faut garder à l’esprit les dictons relatifs à la conduite à tenir pour les prochains mois :
- En avril, ne te découvre pas d’un fil.
- En mai, fais ce qu’il te plait.
Dans les mois suivants, il se pourrait bien que nous soyons contraints d’ajouter : « ça va tomber comme à Gravelotte ». En tous cas, certains y pensent déjà… à ce qui va tomber !!!
Sans que cela soit mon livre de chevet préféré, j’avoue suivre régulièrement les appels d’offres du ministère de l’Intérieur. Faut vous dire que chez ces gens-là… on en lance… des appels d’offres. Et pas pour des imperméables, mais plutôt pour des munitions.
L’avez-vous remarqué ? Depuis que nos sympathiques gardiens de la paix se sont vu imposer la qualification de force de l’ordre, il y a comme un durcissement dans les relations humaines entre les citoyens et leur police. Les trois derniers « premiers flics de France » ont largement œuvré ou œuvrent pour le renforcement de ce durcissement.
Comme je vous en informais le 12 octobre 2018, Gérard COLLOMB avait passé commande de 40 000 grenades de désencerclement, de fusils de lancement et de grenades lacrymogènes le 25 août de cette même année, pour la modique somme de 1 720 000 euros… hors taxes.
Je concluais ainsi ce billet : « Le gouvernement craindrait-il des mouvements sociaux important ou pire, des émeutes importantes ? ». Un mois après avaient lieu les premières occupations de ronds-points. Hélas, cette protestation populaire dite « des gilets jaunes » a très violemment été réprimée avec… les munitions fraichement commandées.
Bis repetita placent. Le 1er juillet 2019, je vous informais d’un nouvel appel d’offres. Le « ministre Christophe » avait remplacé le « ministre Gérard ». Il fallait bien que le petit nouveau « marque son territoire ». Ce fut chose faite le 15 mai 2019 avec l’appel d’offres relatif… excusez du peu… à l’achat de 25 millions de cartouches de guerre pour la bagatelle de 11 200 000 euros… toujours hors taxes !!!
Ma conclusion était :
« Mais au fait, pourquoi acheter tant de munitions destinées à des armes de guerre? Pourquoi nos braves « gardiens de la paix » auraient-ils besoin d’utiliser des armes de guerre ? Comment ? Risque de guerre civile ? Vous avez dit, GUER RE CI VI LE ??? Si señor. Si señor. Si señor ».
Jamais deux sans trois. Le « ministre Christophe » a laissé place au « ministre Gérald ». Le 14 mars dernier… en plein confinement, le bulletin officiel des annonces des marchés publics (BOAMP) nous apprend le lancement d’un appel d’offres relatif à : « la fourniture de munitions cinétiques de défense unique (MDU) de calibre 40 mm au profit des forces de la sécurité intérieure ». Les munitions de calibre 40 mm sont utilisées pour les tristement célèbres lanceurs de balles de défense (LBD).
Il est cachotier « le petit Gérald ». Cet avis ne mentionne ni l’étendue de la commande ni son coût !!!
Il faut fouiller et fouiller encore, pour trouver à l’article 4.2 du cahier de la phase candidature du règlement de la consultation, que cet appel d’offres concerne 160 000 munitions de défense unique (MDU) et 10 000 munitions de défense marquante visible !!! Pour ce qui est du prix… aucun document n’en fait mention.
Non seulement « le gars Gégé » est discret, mais il est prudent et particulièrement soucieux de ne pas exposer le personnel qui va traiter la réception des propositions. En effet, le dernier paragraphe de l’article 9 du cahier de la phase candidature du règlement de la consultation déjà cité, mentionne expressément :
« Les candidats doivent s’assurer que les fichiers transmis ne comportent pas de virus. La réception de tout fichier contenant un virus entraînera l’irrecevabilité de la candidature. Si un virus est détecté, le pli sera considéré comme n’ayant jamais été reçu et les candidats en sont avertis grâce aux renseignements saisis lors de leur identification ».
Que retenir de tout cela ?
- Que notre gouvernement se prépare à faire face à un soulèvement populaire qu’il prévoit de mater dans le sang. Soyez bien conscient que cela ne manquera pas d’avoir lieu.
- Que les « scribes énarques» et hauts fonctionnaires de tous poils, sévissant au ministère de l’Intérieur, sont les dignes descendants de Franz Kafka.
Chers lecteurs, soyez pleinement rasssssuré… ce billet est garanti sans virus ☺☺☺.
Je vous aime et vous salue.