Ce que l’on voit :

C’est lundi dernier 22 courant, que la Cour des comptes a publié son rapport « La comptabilité de l’état, dix ans après ». La lecture attentive de ses 145 pages nous apprend entre autres choses, que le patrimoine de l’État est de 989 milliards d’Euros fin 2014, soit 7,5% de plus qu’en 2011. C’est rassurant.

Comme dans tout bilan, en face de l’actif, il y a le passif et le résultat est…. La dette de l’état français. Mais n’ai-je donc point l’esprit civique, pour employer un mot pareil ? Admirez qu’en termes éloquents, ces choses-là sont dites….. Par la Cour des comptes, « La fiabilisation du recensement et de l’évaluation des actifs et des passifs de l’État a mis en évidence le caractère très négatif de sa situation nette et sa forte dégradation dans la période récente »capture

Le bilan financier est une chose sur laquelle l’état communique peu. Il est encore moins disert en ce qui concerne le « hors bilan ». Deux exemples….. parmi d’autres :

–       Engagements pour la retraite des fonctionnaires, uniquement ceux de l’état, 1 561 Milliards d’Euros

–       La garantie octroyée au fonds européen de stabilité financière (FESF) 194 Milliards d’Euros.

J’ai maintes fois évoqué cette « supercherie » de présentation des déficits publics et des critères de Maastricht. Oui, la France est, de fait, déjà en faillite.

Heureusement, nos dirigeants misent sur la croissance pour « sortir de la crise ». J’ai expliqué pourquoi c’était une chimère et pourquoi il fallait nous habituer à vivre avec une très faible croissance. Récemment encore, l’OCDE a révisé ses prévisions pour la France à 1,2% alors que le budget de l’état pour 2016, est basé sur 1,5%.

Pour ce qui est de nos retraites, les accords du 30 octobre dernier ne sont guère réjouissants. Les cotisations vont augmenter alors que les actuels retraités voient leur revalorisation diminuée.

Dans un autre domaine, nous voilà maintenant rassurés….en cas de faillites bancaires..Improbables bien sûr.

En effet, l’ordonnance n° 2015-1024 en date du 20 août 2015, adaptant notre droit interne à la législation européenne, précise que pour sauver une banque défaillante, ses clients ne seront mis à contribution qu’après les actionnaires puis les détenteurs d’obligation de cette banque.

Ces dispositions « renforcent la protection des déposants » se félicite la représentante de la fédération bancaire française (FBF). Pourtant, le risque de « confiscation » de nos avoirs bancaires, que j’ai clairement identifié en février 2014, me semble toujours aussi important, quoi qu’en dise la FBF.

Ce que l’on ne voit pas :

Pour beaucoup, toutes ces notions financières sont un peu abstraites. Le terme « d’argent public », si souvent employé par nos personnalités politiques de tous bords, est flou. Il s’agit pourtant d’une partie de notre rémunération (les retenues sur la feuille de paie), mais aussi d’une partie de notre train de vie (réduit par le poids de l’impôt), sans oublier une partie de notre alimentation (la TVA grevant tous les produits). Autrement dit, l’argent public….c’est le nôtre !!!

Bien évidemment, notre information est biaisée, voire censurée. « Il n’y aura plus d’enquêtes sur les banques à Canal+ »déplore le rédacteur en chef adjoint de l’émission « Spécial Investigation ».

Bien qu’ayant (aujourd’hui) moins d’audience que Canal+ et n’étant pas (encore) censuré, je vous décris maintenant les mécanismes de «la ruine des épargnants » programmée par nos « zélites financières ». La dette publique des états (celle qui est dans nos contrats d’assurances-vie) est en voie de disparition. Explications :

–       Quand l’état émet une obligation (exemple, 100 millions d’Euros sur 10 ans à 1%), il s’engage à verser à la banque (ou sa compagnie d’assurances) qui souscrit cette obligation, 1 million d’Euros d’intérêts pendant 10 ans et lui rembourser les 100 millions (le nominal) au bout des 10 ans.

–       En pratique, pour rembourser le nominal, l’état va émettre une nouvelle obligation, facteur d’aggravation du déficit du pays, et ce, depuis 1974.

–       Dans le cadre des mesures d’assouplissements quantitatifs, les fameux QE, notre banque centrale (BCE) achète aux banques commerciales une grande partie de leurs obligations d’état.

–       Dès lors, l’état emprunteur verse les intérêts à la BCE, mais celle-ci en lui reversant ses bénéfices annuels, « annule » de fait, le montant des intérêts.

Le risque de non-remboursement de l’état est donc passé de la banque commerciale du pays à la BCE, d’où l’augmentation « importante » de son bilan. Rassurez-vous, pour ce qui est de la banque centrale américaine (la FED), son bilan est « démesuré ».

La banque centrale émet de la monnaie fiduciaire qui, je le rappelle repose sur la confiance de ceux qui l’utilisent….NOUS !!! Sur ce point, notre confiance actuelle en nos élus et notamment le premier d’entre eux n’est pas encourageante.

Nous sommes actuellement dans une logique qui veut que l’état ne rembourse jamais ses dettes comme l’a bien expliqué Ivan BEST, éditorialiste à « la Tribune » : « l’État — et donc les contribuables — ne rembourse jamais la dette publique. Quand un emprunt arrive à échéance, l’État le rembourse, via l’Agence France Trésor (AFT), en empruntant à nouveau. Le budget de l’État, qui retrace toutes ses recettes et ses dépenses, ne comprend aucune ligne ‘remboursement des emprunts’. Car, de fait, il s’agit d’une opération dite de trésorerie, gérée par l’AFT : ainsi, elle a emprunté 186 milliards d’euros en 2013, afin de rembourser notamment 106 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance »

Et mes sous dans tout ça :

Une chose est certaine, la montagne de dettes que nous ne cessons d’augmenter, devra un jour être soldée. Il faut arrêter de fuir cette réalité. Quand elle s’imposera à nous, faute d’anticipations, elle provoquera la ruine de beaucoup d’entre nous.

Aujourd’hui, il ne faut plus penser comment «augmenter son patrimoine », mais bien de faire en sorte et rapidement, « de perdre le moins possible » quand « les compteurs seront remis à zéro ».

Cela signifie aussi qu’il faut revoir notre rapport à l’argent. Est-il le plus important ? La vraie richesse n’est-elle pas ailleurs ? Je me souviens du plaisir que j’ai éprouvé lors de mes vacances d’été, en choisissant avec soin les cartes postales que j’ai envoyées à mes amis. J’imaginais déjà leurs sourires et j’en étais heureux.

Je suis le commandant du bateau de ma vie. C’est moi qui décide de ma « consommation » de tous les produits et services qui me sont proposés. Soit j’accepte d’être influencé et manipulé par toutes les publicités, politiques et financières, soit je prends mes responsabilités et j’investis du temps pour comprendre ce que l’on veut « à tout prix » me vendre, pour mon bien, évidemment.

Est-ce que cette marchandise ou ce service m’est réellement IN DIS PEN SA BLE ? Est-il réalisé pour le plus grand bien de tous et non pour l’intérêt de quelques-uns ? Soyons honnêtes avec nous-mêmes. La réponse n’est pas souvent OUI. Alors, pourquoi continuer par notre passivité à nous enfoncer dans une plus grande dépendance au « progrès » ?

Le système monétaire issu des accords de Bretton Woods est en train d’agoniser sous nos yeux, incapable qu’il est à procurer un épanouissement collectif de notre société. C’est le moment d’en profiter pour repenser entièrement notre chaine de valeurs. Valeurs financières, oui, mais aussi et surtout, valeurs humaines. Avez-vous remarqué comme il est « suspect » de sourire à une autre personne dans les lieux publics des grandes agglomérations ? N’est-il pas navrant, montant dans un ascenseur et saluant ses occupants d’un aimable « bonjour », de n’avoir pour écho qu’un assourdissant silence….Gêné ? Avoir une vie plus riche ne dépend que de nous, à titre individuel. Cessons de croire, hypocritement, que la solution viendra « des autres ».

Ce que voit Alex Andrin

Le pouvoir de changer les choses est à nous.
Pour ce faire, soyons curieux et obstinés.
Posons des questions. Rien ne doit rester tabou.
C’est en restant passif que nous serons ruinés.
Tant de nos certitudes se sont envolées,
Qu’il est temps d’arrêter d’être manipulé.
Gardez confiance, je vous aime et vous salue.