Ce que l’on voit :

L’état de Californie, le plus riche et le plus peuplé des États-Unis d’Amérique, glorifié en 1969 par Julien Clerc, est confronté depuis quatre ans à une sécheresse sans précédent. Dès le 1er avril de cette année, le gouverneur Jerry BROWN a annoncé de nombreuses restrictions dans l’utilisation de l’eau.

L’industrie pétrolière qui utilise pourtant des tonnes d’eau dans la fracturation hydraulique nécessaire à l’exploration dugaz de schiste échappe aux restrictions d’eau. Plus logiquement, l’agriculture qui consomme 80% de ce précieux liquide échappe aussi à ces mesures.

Connaissez-vous l’aéroponie? C’est une méthode de culture dans laquelle les racines d’une plante ne sont pas dans la terre, mais suspendues dans l’air. La plante est nourrie par pulvérisation de substances nutritives et son éclairage est régulé. La société américaine AERO FARMS vient de construire à Newark, dans le New Jersey, la plus grande « ferme verticale » au monde. 6 500 m2 de cultures dans un bâtiment, sans terre et sans soleil.

Vous vous souvenez du battage médiatique relatif aux projets de l’aéroport de Notre-Dame des Landes et du barrage de Sivens ? Il se pourrait bien que les médias s’intéressent maintenant à l’enfouissement des déchets nucléaires deBure. Le site Internet de cette jolie commune de la Meuse, vante le fait qu’elle est proche du parc naturel régional de Lorraine, mais pas qu’en application de la loi n°2006-739 du 28 juin 2006, elle a été choisie comme lieux d’enfouissement de 80 000 m3 de déchets radioactifs.

Sanctions contre la Russie ? Tension entre nos deux pays ? Le 5 de ce mois, un communiqué de l’Élysée nous apprend que les deux présidents «se sont félicités du climat de partenariat amical et ouvert qui a marqué les négociations». Plus loin, il précise que la Russie sera : «exclusivement et intégralement remboursée des sommes avancées au titre du contrat». Vous l’aviez compris, il s’agit des Mistrals. Cette affaire finit donc finalement bien.

Connaissez-vous la Colorado Correctional Industries ? Cette agence gouvernementale américaine qui opère, entre autres, dans le domaine des produits bio, revendique un chiffre d’affaires annuel de 65 millions de dollars. La liste d’attente des volontaires qui désirent y travailler est longue. Pourtant, le salaire mensuel minimum n’est que de 60 cents. En ajoutant tous les bonus possibles, on peut espérer 3 à 400 dollars. L’explication est simple. Les travailleurs sont…les détenus des prisons du Colorado.

C’est un marronnier bien connu : l’achat de sa baguette de pain au mois d’août à Paris. Cette année, les journalistes ont un angle d’approche tout trouvé. Pour la première fois depuis plus de 300 ans, les boulangers parisiens peuvent fermer leur boutique sans l’obligation de le déclarer à la préfecture et à leur organisation syndicale professionnelle. Cette disposition fait suite aux « 50 premières mesures de simplification pour les entreprises » recensées par le Conseil de la simplification, dans son rapport du 14 avril 2014.

Ce que l’on ne voit pas :

Ce bien si précieux qu’est l’eau est « dilapidé » au profit de l’industrie pétrolière, un lobby historiquement très puissant aux USA. Le résultat pour les générations futures est que le phénomène de sécheresse ajouté au fait que l’eau employée pour la prospection du pétrole et gaz de schiste polluant pour longtemps les nappes phréatiques, va limiter durablement l’accès à l’eau.

Pour ce qui est de l’agriculture hors sol, n’est-il pas irresponsable, après avoir appauvri les sols d’autan de surface cultivables, pour produire des fruits et légumes qui n’ont plus de goût, de proposer d’injecter les produits chimiques directement dans les racines de nos aliments ?

Tout aussi irrespectueux de l’intérêt de nos enfants, l’enfouissement des déchets radio actifs, pour mieux les ignorer, alors que l’on sait très bien qu’il faudra attendre jusqu’à des centaines d’années pour que cessent les radiations de certains produits stockés. Hélas, tout cela pèse peu pour « bénéficiers » aujourd’hui, de quelques emplois générés par ce chantier.

Que dire des sanctions économiques contre la Russie prises pour satisfaire la stratégie de nos zamis zaméricains, si ce n’est que : lâcheté politique et désastre économique. Alors que ce contrat devait rapporter des devises à la France, il se solde par une perte financière, peu importe le chiffre exact. Beaucoup plus dommageable, la perte de notre crédibilité en matière de contrat. Et dans ce domaine, la parole non tenue est grave de conséquences.

L’exemple du Colorado est riche d’enseignements. N’est-il pas plus « juste » pour l’état comme pour les détenus, de faire travailler ceux-ci ? La question mérite certainement d’être posée, plutôt que de se lamenter en permanence, sur les nombreuses conséquences de notre tristement célèbre surpopulation carcérale.

Quant à nos boulangers parisiens, c’est la réflexion de fond qui se pose : la liberté des uns doit elle s’arrêter où commence la gêne des autres ?

En matière patrimoniale aussi, il faut prendre du recul et bien comprendre que « nos repères habituels» sont devenus peu, ou plus du tout pertinent. Les règles financières édictées en 1946 à Breton Wood ne sont plus viables. Il faut en inventer de nouvelles, ce qui engendre la peur de l’inconnu pour la majorité des gens qui se contentent de subir les évolutions de la crise, pensant sincèrement : à mon niveau, je ne peux rien faire.

Je pense que contrairement à cette assertion, c’est bien à partir des individus que l’évolution se fera. C’est à chacun de nous d’être acteur du changement, tant financier que sociétal. Nous devons individuellement accepter de remettre en cause « nos acquis » et surtout penser et inventer « monde de demain ».

Ce que voit Alex Andrin

Le pouvoir de changer les choses est à nous.
Pour ce faire, soyons curieux et obstinés.
Posons des questions. Rien ne doit rester tabou.
C’est en restant passif que nous serons ruinés.
Tant de nos certitudes se sont envolées,
Qu’il est temps d’arrêter d’être manipulé.
Gardez confiance, je vous aime et vous salue.