Des chiffres, encore des chiffres. Lesquels croire ?

22 Mar, 2021 | 0 commentaires

Un récent entretient du gouverneur de notre banque centrale, au micro de journalistes de France info me donne l’occasion de vous apporter un peu de baume au cœur en cette époque de confinement.

Ce cher françois… pas MITTERRAND, il est mort !!! François VILLEROY de GALHAU, l’actuel gouverneur de cette noble institution. Il nous dit, sans rire (un gouverneur de la banque de France ne rit pas) que, s’agissant de notre indicateur phare qu’est le produit intérieur brut (PIB) de la France :

« Nous sommes aujourd’hui revenus à – 5 % à peu près par rapport au niveau pré-Covid […] et on va continuer à remonter, en pente plus douce, mais c’est quand même une étape exigeante pour passer de – 5 % à 0 […] Ce que je peux déjà vous dire ce matin, c’est que notre enquête de conjoncture que nous venons de publier conforte notre prévision de croissance pour 2021; et donc dans notre prévision, la croissance sera au moins égale à 5 % en 2021, et elle sera une des plus fortes d’Europe, nettement supérieure à la moyenne européenne ».

Cela signifie que tout va bien… pour lui !!! N’oublions pas les prévisions pour l’année 2021que faisait « Bercy » en septembre 2020 : croissance de 8%. Nous en sommes à 5% seulement six mois après. Serons-nous à 2% en septembre ?

À la question taquine des journalistes, notant la différence de prévisions entre le gouvernement et la banque de France, le gouverneur répond :

« Je ne dis pas qu’elle est plus fiable, les prévisions de la Banque de France en tout cas se sont avérées de bonne qualité dans cette grande incertitude économique que nous vivons. Nous les faisons d’ailleurs, c’est important de le préciser, à partir d’une enquête auprès de plus de 8 000 entreprises, tous les mois, et à partir de cette enquête nous faisons une prévision annuelle ».

Huit mille entreprises, c’est un échantillon représentatif, comme le disent les sondeurs. Peut-être que cette certitude du « gars Françoué » est aussi alimentée par l’évolution du nombre de défaillances d’entreprises.

Le 27 février dernier, je vous indiquais que ce chiffre était en baisse de 40% sur l’année dernière. Les derniers chiffres parus sont encore en baisse : 43,2%. Plus le temps passe et moins d’entreprises « défaillent », il faut s’en réjouir. Ce doit être grâce au port du masque, aux gestes barrière et aux mesures de confinement ☺☺☺. J’attends avec impatience qu’elles se fassent vacciner, nos entreprises !!!

Mais il me vient à l’esprit une interrogation « sacrilège ». Monsieur le gouverneur a-t-il lu le premier paragraphe de ses publications relatives aux défaillances d’entreprises ? Sont-ce celles qui par leur activité, vont alimenter la croissance???

« Cette baisse n’indique pas une réduction du nombre d’entreprises en difficulté, car elle résulte : en premier lieu, de l’impact momentané qu’ont eu à la fois la période de confinement sur le fonctionnement des juridictions commerciales et les évolutions réglementaires qui ont modifié temporairement les dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiements ; en second lieu, de l’ensemble des mesures de soutien qui apportent des aides de trésorerie ou permettent aux entreprises de réduire ou retarder le paiement de certaines charges, et donc le risque de faire défaut sur ces paiements (mesures d’activité partielle, prêts garantis par l’État avec remboursements différés, fonds de solidarité, moratoires, etc.) ».

Nous n’avons pas fini d’explorer tout ce que l’on pouvait faire dire aux chiffres.

« Je ne blâme ni n’approuve, j’observe. »

(Henri Beyle dit Stendhal)

Chers lecteurs, je vous aime et vous salue.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

LETTRE D’INFORMATION


DERNIERS BILLETS MIS EN LIGNE


Certificats d’économie d’énergie : vous avez dit économie ?

Certificats d’économie d’énergie : vous avez dit économie ?

Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE), créé en 2005 pour inciter à la maîtrise de la consommation énergétique, est dénoncé comme complexe, opaque et coûteux. La Cour des comptes juge ses résultats difficiles à mesurer et entachés d’un fort effet d’aubaine. Financé hors budget de l’État, son coût — environ 5,3 milliards d’euros par an — est répercuté sur les factures des ménages et des entreprises. Ce mécanisme ferait ainsi peser directement sur les consommateurs le financement de la politique énergétique.

Laizinjeccions : on peut débattre de tout, sauf des chiffres !

Laizinjeccions : on peut débattre de tout, sauf des chiffres !

Une étude de l’AIMSIB analysant les données officielles de 28 pays européens pour explorer les corrélations entre mortalité toutes causes confondues et injections anti-Covid. Les auteurs y affirment que les corrélations positives…

Banques et assurances françaises ? Tout va bien !

Banques et assurances françaises ? Tout va bien !

Le système bancaire français reste globalement solide fin 2024, malgré une légère hausse du risque de crédit, surtout pour les PME et la consommation. Les assureurs affichent une collecte en hausse et un marché en croissance, mais leur ratio de solvabilité recule et leurs placements, très majoritairement en valeurs mobilières, interrogent sur leur résilience réelle.

Le changement climatique n’est pas catastrophique. Si c’est Bill qui le dit !

Le changement climatique n’est pas catastrophique. Si c’est Bill qui le dit !

évolution des discours sur le changement climatique : certains dirigeants comme António Guterres appellent toujours à agir, tandis que d’autres figures – Ted Nordhaus, Bill Gates ou certains rapports scientifiques récents – nuancent ou revoient leurs positions sur l’impact du CO₂ et les scénarios catastrophistes. Le texte s’interroge enfin sur les enjeux économiques liés aux marchés du carbone et appelle à passer à l’action.

SOCIAL