Assurance vie : pour être « présentables », les assureurs sont obligés de mentir

8 Mai, 2019 | 0 commentaires

Nous n’avions jamais vu ça !!! il aura fallu attendre jusqu’au 26 mars 2019 pour que Bernard SPITZ, président de la fédération française de l’assurance (FFA) présente les résultats du secteur de l’assurance pour 2018.

Parmi les 104 pages de ce rapport, j’ai glané quelques chiffres « à garder en mémoire ». Avec 241 %, le ratio de solvabilité du secteur de l’assurance est élevé, juge François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banque de France. Nous pouvons donc dormir tranquilles « quoi que »…

Pour ce qui est de l’assurance vie, au 1er mars 2019, ce sont 1 728 milliards d’euros qui sont détenus par les sociétés d’assurances, dont 1 361 Md € sur les fonds en euro soit environ 80 % du total. Chiffre en progression de 2,3 % sur l’année 2017, malgré les incitations des assureurs à arbitrer en faveur des fonds en unités de compte  (UC) que je vous ai relaté dans mon billet du 2 juin 2018. Les UC sont beaucoup plus risqués pour les épargnants et je pense que dans « l’inconscient collectif » des épargnants, les fonds en euros représentent toujours la sécurité.

Il faut dire que cela a été le langage des assureurs depuis le lancement des contrats modernes par l’AFER en 1976. Malheureusement, la réalité est tout autre comme je ne cesse de vous en avertir et ce depuis longtemps, très longtemps (septembre 2014). Plus particulièrement dans mon billet du 4 mars 2017 pour ce qui est de la potentielle, probable, certaine « confiscation » des contrats d’assurance vie.

Cela n’empêche pas Bernard SPITZ de se féliciter de « la bonne résistance des fonds euros ». Pensez donc il annonce un rendement « brut d’inflation » des fonds euro de 1,8%. Pour ce qui est des fonds en UC, c’est un « rendement négatif » de 8,9 %… Toujours « brut d’inflation » !!! Cela signifie en clair, qu’avec une inflation « officielle » de 1,8 % … C’est un rendement de 0 % pour les fonds Euro et moins 10,7 % pour les fonds en UC.

Tout cela sur la base d’une inflation « officielle « de 1,8 %, alors que « l’inflation vécut » … autrement dit la diminution continuelle du nombre de produits que l’on met dans son Caddie pour un billet de 50 euros, est évidemment bien supérieur.

Mais, car il y a un mais…  Tout en bas, à gauche de la page 36 du rapport, il est écrit EN TOUT PETIT « Net de frais ». C’est-à-dire qu’il ne faut pas « oublier » de tenir compte des prélèvements sociaux… D’autant plus qu’ils sont passés de 15,5 % à 17,2% en 2018 !!! Faisons les comptes :

  • Pour les fonds en Euro : 1,8 % moins les prélèvements sociaux à 17,2 %, cela fait 1,49 % desquels je soustrais l’inflation « officielle » de 1,8 % ce qui me donne le « brillant résultat de … – 0,31% !!! C’est quand même la première fois dans l’histoire de l’assurance vie en France que… vous perdez « offfficiellement » de l’argent sur votre contrat en euro ☹☹ ☹.
  • Pour les fonds en UC : moins 8,9 % de rendement brut, moins les prélèvements sociaux à 17,2 %, cela fait -10,43 % desquels je soustrais l’inflation « officielle » de 1,8 % ce qui me donne – 12,23 %. Re ☹☹ ☹.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

LETTRE D’INFORMATION


DERNIERS BILLETS MIS EN LIGNE


Certificats d’économie d’énergie : vous avez dit économie ?

Certificats d’économie d’énergie : vous avez dit économie ?

Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE), créé en 2005 pour inciter à la maîtrise de la consommation énergétique, est dénoncé comme complexe, opaque et coûteux. La Cour des comptes juge ses résultats difficiles à mesurer et entachés d’un fort effet d’aubaine. Financé hors budget de l’État, son coût — environ 5,3 milliards d’euros par an — est répercuté sur les factures des ménages et des entreprises. Ce mécanisme ferait ainsi peser directement sur les consommateurs le financement de la politique énergétique.

Laizinjeccions : on peut débattre de tout, sauf des chiffres !

Laizinjeccions : on peut débattre de tout, sauf des chiffres !

Une étude de l’AIMSIB analysant les données officielles de 28 pays européens pour explorer les corrélations entre mortalité toutes causes confondues et injections anti-Covid. Les auteurs y affirment que les corrélations positives…

Banques et assurances françaises ? Tout va bien !

Banques et assurances françaises ? Tout va bien !

Le système bancaire français reste globalement solide fin 2024, malgré une légère hausse du risque de crédit, surtout pour les PME et la consommation. Les assureurs affichent une collecte en hausse et un marché en croissance, mais leur ratio de solvabilité recule et leurs placements, très majoritairement en valeurs mobilières, interrogent sur leur résilience réelle.

Le changement climatique n’est pas catastrophique. Si c’est Bill qui le dit !

Le changement climatique n’est pas catastrophique. Si c’est Bill qui le dit !

évolution des discours sur le changement climatique : certains dirigeants comme António Guterres appellent toujours à agir, tandis que d’autres figures – Ted Nordhaus, Bill Gates ou certains rapports scientifiques récents – nuancent ou revoient leurs positions sur l’impact du CO₂ et les scénarios catastrophistes. Le texte s’interroge enfin sur les enjeux économiques liés aux marchés du carbone et appelle à passer à l’action.

Énergie électrique : entre volonté politique et effets secondaires !

Énergie électrique : entre volonté politique et effets secondaires !

La transition électrique portée par des choix politiques dissimule des coûts réels : dépendance au lithium, extraction polluante, recyclage des batteries et enjeux géopolitiques. Le succès écologique affiché du véhicule électrique cache des externalités stratégiques et environnementales majeures.

SOCIAL