Parmi toutes les catastrophes dont nous abreuvent les grands médias, j’ai trouvé LA bonne nouvelle de l’été :
Depuis lundi 28 juillet….nous autres français, sommes libéré de nos obligation fiscales et sociales. Enfin nous commençons à travailler pour notre seul profit !!!
Une très intéressante étude de l’Institut Economique Molinari nous apprends que la majeure partie des pays d’Europe sont « libérés fiscalement et socialement » entre le 6 et le 30 juin. Seule la Belgique fait pire que nous, avec une « libération » le 6 août.
Nous allons donc maintenant pouvoir consacrer une partie de notre argent au placement qui est redevenu le « préféré des français » : l’assurance-vie. Avec un rendement en baisse constant du livret A, l’assurance-vie reprends des couleurs (depuis janvier 2014, la collecte nette des assureurs est positive).
L’encours des contrats d’assurance-vie (provisions mathématiques + provisions pour participation aux bénéfices), s’élève à 1 490,2 milliards d’euros à fin juin 2014.
Bien que déjà expliqué en détail, dans ma lettre du 31 octobre 2012, je reviens sur la composition des contrats d’assurance-vie de capitalisation : Ceux que l’on vous vend pour « améliorer votre retraite ».
Voici la composition des fonds Euros de l’AFER – toujours la référence de la place (à gauche) et de la PREFON – le contrat référence des fonctionnaires (à droite) (sources : Good Value for money)
La poche obligations est essentiellement pourvue en obligations d’états à 10 ans….autrement appelées « dettes souveraines » qui ne seront jamais remboursées (j’y reviendrais plus loin dans cette lettre).
Aujourd’hui, leur taux est très bas : 1,19% pour le Bund Allemand, (record historique) et 1,51% pour l’OAT française. Nos hommes politiques se réjouissent de ce taux bas « preuve de notre crédibilité » nous disent-ils !!!
La vérité est ailleurs. C’est la stratégie des prêteurs en fonction du couple gain/risque.
En effet, pour placer les liquidités qui inondent le marché (merci la FED et la BCE), ils cherchent un rendement supérieur aux taux allemands avec pas trop de risques (par rapport aux taux italiens, espagnols et grec). Ils sont impressionnés par la capacité de nos dirigeants à lever des impôts. Hélas pour eux, ce levier est quasi terminé devant le « ras le bol fiscal » des français.
Parmi les souscripteurs de nos obligations, figurent les chinois, mais aussi les russes et d’autre fonds souverains. L’identité de ces prêteurs est « secret défense ». La réponse faite par le ministre du budget à la députée de la 3ème circonscription d’Eure et loir est éloquente « Les textes actuellement en vigueur… n’autorisent les conservateurs d’instruments financiers… à communiquer aux émetteurs la liste de leurs détenteurs finaux qu’aux seuls émetteurs d’actions… Par conséquent, l’agence France Trésor (AFT) ne peut pas identifier précisément les détenteurs des obligations assimilables du Trésor (OAT) ».
Autre rappel, notre dette souveraine est détenue à 64,5% par des non-résidents français. Nous somme le pays le plus exposé d’Europe à ce type de dépendance.
La France a une place particulière sur l’échiquier monétaire mondial. Il est de l’intérêt de la Chine de soutenir l’Euro et donc la France « pays moteur de l’Europe » pour contrecarrer la stratégie de nos « zamis zaméricains » qui veulent maintenir, à tous prix, la suprématie du dollar, pourtant agonisant.
Il est aujourd’hui fondamental pour la Chine, de renforcer le poids de l’Euro face au dollar, en espérant que le Yuan prenne une place plus forte en tant que monnaie au niveau international. Qu’on ne s’y trompe pas, le processus est en marche. La Chine raisonne toujours à long terme.
Continuons notre état des lieux concernant les fonds de nos contrats d’assurance-vie. A côté des fonds en Euros, on trouve les fonds en unités de compte (UC) qui sont investis majoritairement en actions et aussi un peu en obligations.
Notons au passage que ce type de contrat transfert le risque des investissements de l’assureur vers le souscripteur du contrat. Celui-ci peut perdre tout ou partie de son investissement, en fonction de l’évolution des marchés boursiers.
A ceux qui me dirons « vous avez vu les performances de la bourse française : + 32% pour le CAC 40 depuis le 1er janvier ». Je répondrais : Etes-vous certain que les cours actuels de la bourse reflètent l’état de l’économie réelle ?
Et puis, vous connaissez mon défaut….des faits, rien que des faits :
– Pourquoi l’ACPR (autorité de contrôle de l’assurance-vie en France) s’inquiète de la surévaluation des fonds Euros et du risque de faillite pour certains assureurs ?
– Pourquoi ne dit-on pas aux investisseurs que les banques centrales investissent secrètement et massivement sur les marchés actions, contribuant ainsi à la hausse artificielle des cours ?
- Une récente étude de l’Official Monetary and Financial Institutions Forum (OMFIF) identifie 400 investisseurs publics répartis dans 162 pays, qui détiennent au total 29.000 milliards de dollars d’actions (l’équivalent de 2 fois la dette fédérale américaine).
– Pourquoi Monsieur Jaime CARUANA, directeur général de la BRI (la banque des banques centrales) a récemment déclaré à un parterre de banquiers internationaux :
- « les investisseurs ignorent le risque de resserrement monétaire dans leur quête vorace au rendement »
- « le système international est à bien des égards plus fragile que lors de la faillite de Lehman Brothers »
- « Les marchés boursiers sont devenus euphoriques. La volatilité a chuté à un plus bas historique. Les actions européennes ont augmenté de 15% en un an malgré une croissance proche de zéro et une baisse de 3% des bénéfices »
– Pourquoi les derniers chiffres publiés par Europerformance révèlent une décollecte nette de 12,2 milliards d’Euros sur les fonds de droit français au deuxième trimestre 2014 ?
– Pourquoi les prévisions de l’international institut de recherche et de management de Lausanne (IMD) qui ont été confrontées en ce début juillet, à celles de la FED, du FMI, de Goldman Sachs et de Meryl Linch, ont la même conclusion relative à un proche effondrement des marchés
RÉSUMONS :
– Quand vous déposez 1 € à votre banque, cela lui donne le droit d’en prêter 9,
– Quand votre banque « achète » 1 € sur les marchés, elle peut en prêter 9.
- La banque « achète » sous forme d’obligations (celles qui sont dans vos contrats d’assurance-vie)
- Si la banque est en difficulté (ferait-elle des placements risqués ?), elle ne remboursera pas l’argent qu’elle a « acheté » (les obligations qui sont dans vos contrats d’assurance-vie).
– En réalité, nos banques françaises n’ont pas un levier de 1 à 9 mais bien de 26,6 à 38,3%. Ce qui les place au premier rang des banques systémiqueau niveau mondial.
– Retenons ces deux chiffres : plus de 7 000 milliards d’€ d’engagements des banques pour un PIB de 2 000 milliards. Nos banques « jouent » avec 3,5 fois la richesse nationale !!!
Les dettes ne seront pas remboursées. C’est IMPOSSIBLE :
Selon Eurostat, la dette publique de la France est de 96,6% du PIB au 1er trimestre 2014 (+ 2,1% sur 1 an).
Nous avons aujourd’hui 2 000 Milliards d’Euros de dettes souveraines, soit l’équivalent de notre PIB (chaque jour ouvré, nous empruntons 800 millions d’Euros). La France ne peut plus continuer à s’endetter chaque année de 80 milliards sans aucun « effets secondaires ». La cour des comptes, des économistes sérieux (pas les plus médiatisés), des premiers ministres (FILLON, VALLS), l’OCDE, le FMI, le disent.
Tient !!! Il me vient tout d’un coup, une idée « saugrenue »….. La chaleur Andalouse sans doute :
– Mettons en parallèle deux chiffres :
- 2 000 milliards de dette de l’état français détenus à 61% par des étrangers,
- 1 500 Milliards sur les contrats d’assurance-vie (dont plus de 50%, tous contrats confondus, sont placés en obligations d’états)
– Imaginons, j’ai bien dit « imaginons », qu’un doute se fasse jour, compte tenu de la manière dont est gouverné le pays, chez un seul de nos prêteur et qu’il lui vienne « l’idée incongrue » de demander à nos gouvernants de montrer qu’ils prennent la situation en mains.
- Ne serait-il pas « tentant » pour ceux-ci, d’apporter en garantie NOS contrats d’assurance-vie ?
- Ne soyons pas dupes. Nos prêteurs savent bien que cette « garantie » est mobilisable (je vous ai déjà montré que les textes permettant de le faire sont en vigueur). C’est aussi une des raisons pour laquelle ils nous prêtent toujours.
IMPOSSIBLE ? IMPENSABLE ?
– La Pologne est en train de le faire (sous l’œil intéressé du FMI) : une dépêche de l’agence Bloomberg du 4 septembre 2013, nous apprend que le ministre des finances Jacek Rostowski, va saisir et annuler les obligations d’état détenues par les fonds de pension privés.
- Transposé à la France, cela signifierait la saisie des fonds en Euros de nos contrats qui seraient « transformés » en « droits supplémentaires » sur le régime général d’assurance vieillesse. A méditer !!!
– Depuis le 1er février 2014, l’Italie taxe à 20% (retenue à la source) tous les virements reçus de l’étranger par les italiens. Bien sûr, cette taxe est récupérable si le contribuable prouve qu’il ne s’agit pas de revenus non déclarés ou d’argent blanchi. Le fisc a alors 1 an pour restituer ces 20%.
– J’ai déjà évoqué en mai dernier les réflexions du FMI concernant la taxation des dépôts. Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a proposé que les actionnaires, les créanciers, les déposants et les titulaires de comptes subissent une ponction de 8%, affirmant que cette solution demeurait plus favorable pour eux, car leurs pertes seraient beaucoup plus importantes si les banques faisaient faillite.
– La vice-présidente du gouvernement Español, Soraya Sáenz de Santamaría, dans un décret-loi du 4 juillet 2014, taxe à hauteur de 0,03%, TOUS les dépôts bancaires sur l’ensemble de l’Espagne. « pour relancer l’emploi et promouvoir la croissance économique » !!!
Confiscation, taxation des dépôts, contrôle par les banques de tous les flux financiers, suppression de la monnaie fiduciaire « pour lutter contre le blanchiment d’argent des terroristes » bien sûr. La stratégie est clairement établie mais soigneusement tue aux peuples.
Pour le monde politique, totalement tenu par celui de la finance (la politique coûte très cher, demandez donc aux juges qui enquêtent sur les campagnes présidentielles passées), la solution passe par la confiscation et le contrôle des flux financiers.
Le pouvoir politico financier veut la disparition de nos repères en matière de monnaie.
– Que le monopole étatique d’émission de la monnaie soit « titillé » (exemple du Bitcoin) et aussitôt l’état encadre (position de l’ACPR en janvier dernier), fiscalise (pas moins de quatre BOI sur le sujet parus à la mi-juillet 2014).
– Le flop relatif de l’expérience de Moneo, vous savez, ce moyen « simple, pratique et sécurisé » de supprimer les échanges de pièces de monnaie, est en cours d’être supplanté par la banque 2.0
- C’est furieusement moderne. Pensez donc, pouvoir payer avec son smartphone !!! Même notre opérateur national Orange y croit, c’est peu dire.
Nous l’avons vu, les caisses de l’état se tarissent.
S’il faut appliquer en France, l’austérité comme en Irlande, au Portugal, en Espagne ou en Grèce (réduire les retraites, les traitements des fonctionnaires, et un tas d’autres dépenses non vitales), nous entrerons dans une nouvelle phase de la crise, très violente, à n’en pas douter.
D’ici là, l’état cherche légitimement à désamorcer les risques de troubles sociaux :
Je suis têtu. Des faits, rien que des faits :
– Le ministère des Affaires sociales a annoncé ce 25 juillet, que l’allocation de rentrée scolaire sera versée à toutes les familles, cette année, dès le 19 août.
– Le ministère des finances a décidé d’une réduction d’impôt sur le revenu pour les contribuables modestes au titre des revenus de 2013 (payable le 15 septembre 2014), mais :
- S’agissant d’une réduction d’impôt, elle ne pourra donner lieu à aucun remboursement.
- Cette réduction d’impôt ne sera pas prise en compte pour le calcul du plafonnement global des niches fiscales.
Il est, hélas, fort à parier que cela « sera trop court ». Il est encore temps d’agir mais le délai raccourci. Une crise économique, si grave soit-elle, ça se gère. Pour peu que l’on s’y prenne à l’avance. Je le répète :
DE BAN CA RI SEZ VOUS
SOR TEZ DE L’AS SU RANCE VIE.
Pour ce qui est de la crise sociale et sociétale, nul ne peut prédire son ampleur ni sa durée mais, à coup sûr, elle sera violente. Notre pays est hélas très difficile à réformer sans violences, pour des raisons historiques :
– Deux blocs politiques (droite et gauche) eux-mêmes coupés en deux (les modernes et les dogmatiques)
– Deux groupes sociaux-économiques (ceux qui vivent des richesses qu’ils contribuent à produire et ceux qui vivent grâce aux revenus de redistribution)
Il n’y a donc pas de majorité forte possible pour mener à bien les réformes dont nous avons besoin, mais des majorités (éphémères) de circonstances, constituées autour d’intérêts corporatistes et/ou professionnels.
La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque.
(Albert EINSTEIN)