École Nationale d’Administration : la compétence récompensée

29 Mar, 2019 | 0 commentaires

Qui se souvient de Michèle DELAUNAY, la ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l’autonomie dans le gouvernement de Jean-Marc AYRAULT ? Il est vrai qu’elle est maintenant « retirée de la politique », mais est toujours présente sur « la toile » par le biais de son blog. Après des études de médecine, elle se spécialise en dermatologie et devient responsable de l’unité de dermatologie-cancérologie du centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux.

Dans son billet du 13 septembre 2014  titré « le tunnel, ou comment faire carrière sans mettre un pied dans la vraie vie », elle analyse très justement le « parcours » de ces diplômés de grandes écoles. Morceaux choisis :

  • « Ils ont fait sciences- po, passé ou non un concours de l’administration, regardé autour d’eux… Et finalement trouver un poste d’attaché parlementaire ou un job dans une collectivité et, pour les plus chanceux ou les plus habiles, dans un « Cabinet ».
  • « Entrés tôt dans le tunnel, ils n’en sont jamais ressortis. Compter pour savoir si l’on pourra payer ses deux employés à la fin du mois, si l’on aura soi-même assez pour assumer la scolarité du petit, le loyer…. Suivre de près météo, récoltes et prix des matières premières pour maintenir son exploitation agricole, répondre aux appels les nuits de garde en faisant sur le chemin vers le suivant la revue des traitements qu’on aurait pu oublier, toutes ces heures et ces jours où le réel est dur comme ciment et où il faut le coltiner sans échappatoire possible, tout cela, ils n’en savent rien ».

En matière de « grandes écoles », il y a Sciences Po et aussi… l’école nationale d’administration, notre célèbre ENA. À son propos, le 16 juin 2016, le site « Acteurs publics » nous apprend « qu’une note confidentielle de la direction de l’école fait état d’un “déficit chronique” et d’une“forte tension sur la trésorerie” dans les prochains mois. La subvention que verse l’État à l’ENA ne suffit plus à payer la rémunération des personnels de l’école et des élèves, futurs hauts fonctionnaires ». La directrice de l’ENA est une certaine… Nathalie LOISEAU, qui, curieusement, n’est pas issue de cette prestigieuse école, mais de l’institut politique de Paris, autre appellation de Sciences Po. Elle est directrice de l’ENA de 2012 à juin 2017, puis elle devient ministre chargée des Affaires européennes.

Comme je vous en ai informé dans mon billet du 22 octobre 2018, la fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques ( iFRAP), par la voix de sa directrice Agnès VERDIER-MOLINIÉ, fait le constat, après avoir eu accès aux comptes de l’ENA, « d’une grosse fragilité financière, caractérisée par un déficit récurrent qui nécessite des ponctions régulières dans la trésorerie de l’école. Ce déficit culmine à près de 3 millions d’euros. Sur un budget global de 40, 8 millions d’euros, ce n’est pas un détail ! À ce rythme-là, si rien n’est fait, l’école sera en faillite dans quatre ans ».

Et « l’amie Agnès » de suggérer une piste de réflexion : « Je crois que l’ENA devrait proposer à ses élèves un cas pratique pour rétablir ses finances. Si les meilleurs cerveaux de la République ne trouvent pas de solution pour équilibrer les comptes, c’est inquiétant ».

Alors quand « le parti présidentiel » me propose comme tête de liste pour les élections européennes du 26 mai prochain… Nathalie LOISEAU, je me demande si elle est la mieux placée pour « faire le boulot » !!! Ce n’est certes pas le billet de Jean DASPRY publié ce lundi 25 courant sur le site Proche & Moyen Orient.ch, qui m’y incitera.

Mots clés : Elections, ENA, SciencePo

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