Dans mon billet du 19 avril 2018, je saluais la prise de position de « 3 100 des 70 000 salariés du géant de Mountain View adressent une lettre au PDG Sundar PICHAI, dans laquelle ils dénoncent le projet qui pourrait être utilisé pour optimiser les systèmes de ciblage des missiles de drones militaires ».

Dans celui du 15 juin 2018, je vous informais du projet de Google de créer un « gigantesque modèle des comportements, décisions, relations et traits de caractère humains. Il serait transmis de génération en génération, pour être enrichi et affiné ». Enfin, le 24 octobre dernier, je vous expliquais que depuis son origine, la firme de Mountain View recevait des fonds des agences de renseignements américaines.

La « balance » pencherait-elle à nouveau du bon côté? Quand Jack POULSON, un des plus importants scientifiques qui travaillait sur l’amélioration de la précision des moteurs de recherche de Google, a été informé par la presse spécialisée que son employeur développait en secret un moteur de recherche pour appareils Android à destination de la Chine, il a pris la décision de démissionner.

Ce système de recherche, baptisé Dragonfly (Libellule), a été conçu pour faire disparaître les contenus que le gouvernement autoritaire de la Chine considère comme sensibles, tel que les informations sur les dissidents politiques, la liberté d’expression, la démocratie, les droits humains et les manifestations pacifiques.

Notre « ami Jack a déclaré dans une interview publique qu’il pensait être l’un des cinq employés de la société à démissionner à cause de Dragonfly. Il a estimé que c’était sa « responsabilité morale que de démissionner pour dénoncer la violation de nos engagements publics en matière de droits humains ».

Cette courageuse attitude sera-t-elle suffisante pour infléchir les décisions de Google ? Il est trop tôt pour le dire, mais ces prises de conscience en interne sont rassurantes.