Ce que l’on voit :

Je suis toujours étonné par le fait que la lecture des sondages et statistiques nous paraissent parfois éloignés de NOTRE réalité. Le croirez-vous : selon un récent sondage Opinion Way réalisé pour BFM Business, sur un panel représentatif de 1012 salariés français, 69% des personnes interrogées ont répondu être heureuses au travail. Plus intéressant encore, à la question « que vous manque-t-il pour être heureux à 100% dans votre travail ? » 28% ont répondu, « une augmentation de salaire ».

Le monde change vite et surtout celui de l’économie. Trop d’indicateurs économiques sont devenus faux, non adaptés aux évolutions de la société ou périmés. Dans ce contexte, l’aversion au risque est devenue la règle avec la mise en avant du « principe de précaution ».

Le risque. C’est l’argument qu’utilise votre banquier quand vous allez solliciter un prêt, pour vous dire qu’il ne peut vous l’octroyer. Cela me rappelle la définition du banquier faite par le regretté Pierre DESPROGES « banquier : personne qui serait d’accord pour vous consentir un prêt à la condition que vous lui apportiez la preuve que vous n’en avez pas besoin ».

Mais parlons de « choses sérieuses »…..quoi que !!! Les produits dérivés. Ces produits ont été initialement développés comme instruments de couverture de risques, mais ils ont évolué et sont actuellement utilisés massivement pour prendre des positions spéculatives. Il faut ici préciser que ces fleurons de « l’industrie financière » sont traités de gré à gré, c’est-à-dire, dans une totale opacité et en dehors des marchés règlementés. Ce système de fonctionnement est appelé Dark pool. Le marché mondial des dérivés est estimé (fourchette basse) à 700.000 milliards de dollars, soit 40 fois le PIB des états unis. Vous rendez-vous compte des montants en jeu ?

La banque des Règlements Internationaux (BRI) autrement dit, « la banque des banques centrales », dont nous avons déjà parlé, défini les règles en matière de solvabilité bancaire, les fameux accords dits : Bâle III. La BRI s’est récemment penchée sur des simulations de calculs de risques de 19 grandes banques en matière de trading sur les produits dérivés. Comme le souligne le chercheur en finances Philippe HERLIN, elle constate, dans une étude parue ce mois d’octobre 2015, que les résultats selon les banques, diffèrent dans une fourchette de 50 à 150%. Une marge d’erreur que l’on aimerait bien que notre banquier tienne compte en notre faveur pour nous financer.

Restons dans la notion de risque et revenons un instant sur la « bonne santé » de la dette des USA. Selon les règles de calcul en vigueur au 31 mars 2015, la dette des états unis dépasse 330% du PIB, soit 59 trillions de dollars. Pour situer le niveau de cette dette, un trillion fait un milliard de milliards. Cela fait donc 59 000 000 000 000 000 000 de dollars. Ces chiffres « risquant » de ne pas être présentables, les règles de calcul ont été modifiées par la FED.

Ce que l’on ne voit pas :

Vous avez remarqué que les grandes puissances sont depuis longtemps dans une guerre financière. Au lieu de divisions d’infanterie ou de chars d’assaut, les stratèges agissent sur les taux de change des monnaies, prononcent desembargos, incitent à signer des « partenariats commerciaux »…N’oublions pas la manipulation des cours des principales matières premières que sont le pétrole, l’or et l’argent. Si les réseaux Internet apportent, sans aucun doute, de nouveaux services, il n’en est pas moins vrai qu’il sont le vecteur permettant une prise de contrôle ou de neutralisation, de sites, de sociétés, de place boursière….Ne négligez pas ce risque, il est bien réel. Dans une autre vie professionnelle, j’ai eu l’occasion de constater « de visu » la paralysie de tout un réseau de distributeurs de billets d’une grande banque française.

N’oubliez pas qu’en matière de répartition de vos actifs patrimoniaux, tous vos avoir représentés sous forme dématérialisée (actions, obligations, assurance-vie…et livret A) sont potentiellement une cible. Vos pièces d’or (Napoléon) et d’argent (Philarmonique) sont à l’abri de tous les « pirates informatiques d’état », comme tout autre bien réel : immobilier, terres agricoles, œuvre d’art…

Je le répète, une bonne gestion de votre « risque bancaire » me semble devoir être mise en place. Le moment venu, les évènements iront très vite, ne vous laissant pas le temps de réagir. Je vous rappelle la chronologie de la « confiscation chypriote » :

–          16 mars 2013 : Chypre annonce les termes de son bail-in : la confiscation de 6,75% des comptes de moins de 100.000 € et 9,9% pour les comptes de plus de 100.000 € … un jour férié bancaire est annoncé.

–          17 Mars 2013 : la réunion d’urgence du Parlement sur le vote du renflouement / bail-in est reportée.

–          18 Mars 2013 : La période bancaire fériée est prolongée jusqu’au 21 mars 2013.

–          19 Mars 2013 : le Parlement chypriote rejette le projet de loi de bail-in.

–          20 Mars 2013 : À nouveau, la période « bancaire fériée » est prolongée jusqu’au 26 mars 2013.

–          24 Mars 2013 : Les retraits auprès des plus grandes banques du pays sont limités à 100 euros.

–          25 Mars 2013 : Les accords de refinancement sont signés. Les déposants qui disposent de plus de 100.000 euros perdent 40% de leur argent déposé auprès de la Banque de Chypre, et 60% de leur argent déposé auprès de la banque Laiki.

J’ai écrit en février 2014, que la simple signature d’un ministre permettait de confisquer « votre argent ».

Ce que voit Alex Andrin

Le pouvoir de changer les choses est à nous.
Pour ce faire, soyons curieux et obstinés.
Posons des questions. Rien ne doit rester tabou.
C’est en restant passif que nous serons ruinés.
Tant de nos certitudes se sont envolées,
Qu’il est temps d’arrêter d’être manipulé.
Gardez confiance, je vous aime et vous salue.