Comme vous le savez, depuis 2007, (début de la révélation de « la crise ») je préconise d’arbitrer une partie importante de nos patrimoine vers des actifs réels (or, argent, immobilier, terres agricoles…).
J’ai écrit à l’époque « nous en avons bien pour une dizaine d’année »….2007- 2014, déjà 7ans !!!
Sept années durant lesquelles, les classes dirigeantes de tous les pays ont « acheté du temps » en émettant de la « fausse monnaie » (différent QE aux états unis et obligations d’état pour la zone Euro).
Le monde politique, toujours dans son rôle, « entrevoit une sortie de crise », sous-entendu « la situation va s’améliorer et tout va redevenir comme avant »
Mon analyse est toute différente. La croissance des « trente glorieuse » est définitivement terminée et il faudra « de gré ou contraint », nous habituer à une faible croissance, comme je l’ai déjà expliqué (25 mars 2013).
Dans ce contexte, qu’en est-il de l’or ?
A plusieurs reprises (13 avril 2012, 31 octobre 2012, 14 juillet 2013), j’ai déjà exposé pourquoi et comment il fallait détenir cette « relique barbare ».
Le 14 juillet 2013, j’ai aussi expliqué longuement « la mécanique » de la manipulation des cours de l’or.
Les banquiers, après avoir parlé de bulle, vous disent aujourd’hui: « regardez la chute en 2013, moins 30% ».
– En disant cela, ils raisonnent « Or, placement générateur de revenus », ce qui n’est pas son rôle,
– Ensuite, ils citent le prix de l’once d’or en dollar. C’est bien la marque de cette époque où il faut paraitre spécialiste, quitte à oublier la réalité.
En effet, dans la vraie vie, ici, maintenant, j’achète :
– Soit des pièces d’or. Je m’intéresse alors au cours, en Euro, de la ou des pièces que je veux acquérir,
– Soit des lingots. Je m’intéresse donc au prix de celui-ci, soit le cours du kilo d’or, en Euro !!!
Mais revenons au factuel et regardons maintenant, l’évolution du kilo d’or (1 lingot) exprimé en Euro :
– Sur un an : du 16 mars 2013 au 26 mars 2014 : – 16,22%
– Du 1er janvier 2014 au 26 mars 2014 : + 2,58%
– Du 15 août 2007 (crise des subprimes) au 26 mars 2014 : + 87,12%
Ceux d’entre vous qui ont suivis mes conseils d’achat de lingots d’or en 2007, comme je l’ai fait à titre personnel, pour se garantir d’un effondrement du système, « au cas où », se moquent du fait que le cours du lingot a perdu 16% en 2013 ou qu’il a atteint son cours le plus haut, le 18 août 2012 (43 510 Euro ) !!!
Au risque de me répéter :
A mon sens, détenir de l’or (physique bien sûr), n’est pas un placement ni un instrument de spéculation, mais bien une assurance dommage, au même titre que votre assurance de maison ou celle de votre voiture.
Une assurance pour faire face, dans les meilleures conditions possibles, au prochain effondrement du système monétaire, en place depuis 1944.
Depuis les plus haut cours d’août/octobre 2012, j’ai dit et écrit maintes fois que l’on entrait « dans une fenêtre d’achat » d’or physique.
Certains éléments récents me font penser que nous allons bientôt voir « se refermer cette fenêtre ».
Sur le plan mondial :
Les médias sont, comme d’habitude, particulièrement silencieux sur les négociations en cours et les véritables enjeux relatifs au partenariat transatlantique de commerce et d’investissement entre l’Europe et les Etats-Unis (appelé TTIP ou aussi TAFTA).
De quoi s’agit-il ?
Rien de moins que de créer « la plus importante zone de libre-échange de l’Histoire, couvrant plus de 46 % du PIB mondial »
Sous couvert de cette « noble ambition » se cache en réalité une « guerre feutrée » pour le leadership en matière de normes réglementaires et « autres barrières non tarifaires ».
C’est bel et bien une confrontation….pardon, une négociation, entre la vision ultra libérale des USA et celle plus « protectrice » de notre continent européen.
C’est la possibilité de voir arriver dans nos assiettes OGM et bœuf aux hormones, fleurir les puits d’extraction de gaz de schiste ou de voir disparaitre notre « exception culturelle »
Bien évidemment, tous ces échanges transatlantiques se feront en dollars dont j’ai maintes fois expliqué qu’il était de moins en moins financièrement crédible, même sur le territoire américain.
C’est un enjeu VITAL pour les USA.
Cela permet de mieux comprendre pourquoi il est pour eux si important de lutter contre toutes les tentatives de développement de zones locales de libre-échanges qui ne se ferait pas en dollars.
Si de surcroit, cette zone se trouve en « territoire communiste », il est plus facile d’avoir l’adhésion du « monde libre ».
La Chine ? Non, pas la Chine. Pourtant elle est en plein processus de « désaméricanisation » en développant une zone d’échange en yuan avec le Japon, pourtant l’ennemi héréditaire. Pourquoi ? Parce qu’elle est toujours la première détentrice de T bond (obligations US à 10 ans) et de ce fait « intouchable ». La chine qui est toujours et à marche forcée, la première acheteuse d’or au monde.
Billard à plusieurs bandes : «Imaginons »
– Un pays politiquement instable….. financièrement dépendant de son « grand voisin »…… éventuellement « intéressé » par un rapprochement commercial avec l’Europe…..
– Une Europe, sans réel pouvoir politique « savamment infiltrée » depuis longtemps…..
– Une négociation difficile en cours, sur les échanges EU / USA…..
– Un « mouvement populaire » d’émancipation qui ne peut qu’être « sympathique » pour « la communauté internationale » et plus particulièrement pour l’Europe, qui n’est pourtant pas en capacité « d’accueillir » de nouveaux états….
Voilà qui permet, du même coup : D’affaiblir l’Europe politiquement et financièrement, de maintenir l’hégémonie du dollar, de créer des tensions politiques au sein de l’Europe et de ranimer sous une autre forme la lutte contre « l’impérialisme soviétique », détournant l’opinion des vrais problèmes financiers du monde d’aujourd’hui.
L’histoire nous a déjà montré qu’une « bonne guerre », règle beaucoup de problèmes politiques et financiers réputés « insolubles ».
Pour ce qui est de l’Europe :
L’Europe a besoin d’argent, de beaucoup d’argent pour « fonctionner correctement » La contribution des pays membres est assise sur leur PIB. C’est donc le moment de ré activer un vieux projet…..Celui de prendre en compte l’économie souterraine dans le calcul du PIB.
C’est d’ailleurs sur ce terme « économie souterraine » que le projet avait été abandonné en 1995.
L’Europe élargie fait que certaines activités (négoce du cannabis, prostitution…) sont licites dans certains pays et illicites dans d’autres.
Voilà donc nos parlementaires européens sur le point d’intégrer le chiffre d’affaire « fantôme » de la drogue et de la prostitution dans le PIB servant d’assiette au montant de la contribution au budget de l’union européenne.
Cela ne va pas être sans conséquences pour des pays comme l’Italie, la Grèce ou les pays de l’ex URSS, déjà mal en point sur le plan économique.
En ce qui concerne la France :
Quelques faits me semblent devoir être retenus pour leurs conséquences en terme de perte de confiance et susceptibles de générer « un mécontentement de masse » dont les prolongements sociaux seront « explosifs ».
Un premier fait :
Force est de constater que « le pari présidentiel sur la baisse du chômage » n’a pas pu être tenu. Les derniers chiffresparus hier 26 mars, sont pires qu’escomptés, avec une progression de + 0,9% en février, contre + 0,3% en janvier, soit + 4,7% sur un an.
Evolution du chômage (catégorie A, en milliers) depuis la dernière élection présidentielle (source DARES)
Ces chiffres auront certainement des conséquences sur le deuxième tour des élections municipales de dimanche prochain et apparemment, plus profondément, sur le ministère clé qu’est Bercy.
En effet, selon deux sources différentes, non démenties par l’administration, mardi dernier 25 mars, soit deux jours après le premier tour des élections municipales et les résultats que l’on connait, les sept chefs de cabinet de tous les ministères de Bercy, ont reçu un e-mail des services centraux, avec pour objet : Votre départ.
Le contenu du mail ? La marche à suivre pour l’archivage de leurs dossiers !!!
Second fait :
L’affaire KERVIEL. Vous vous souvenez, ce « trader fou et solitaire » qui avait spéculé pour son compte….et fait « perdre » en 2008 « que » 5 petits milliards d’euro à son employeur, la Société Générale…..sans que celle-ci ne se rende compte de rien !!!
Jérôme KERVIEL a été condamné par la cour d’appel de paris le 24 octobre 2012, à cinq ans de prison dont deux avec sursis et à payer à la Société Générale, la « modique » somme de 4,9 milliards d’euro.
« Revirement complet de la jurisprudence », s’indigne le principal avocat de la Société générale. En effet, la cour de cassation, dans un arrêt du 19 mars 2014 de 43 pages, confirme la décision de la cour d’appel de Paris, sur le motif d’abus de confiance et manipulations informatiques et surtout, casse le jugement au civil.
La motivation de la cour de cassation est « savoureuse » autant que logique : « quelle que soit la nature des infractions commises, les juridictions pénales qui constatent l’existence d’une faute de la victime ayant concouru aux dommages sont amenées à en tirer les conséquences sur l’évaluation du montant de l’indemnité due à cette dernière par le prévenu »
La conséquence la plus important de cette décision de la cour de cassation n’est pas l’atteinte à l’image de la banque, déjà peu reluisante. C’est qu’il va y avoir une nouvelle instruction.
C’est là que « les ennuis » vont commencer pour notre « méga banque universelle systémique », car :
– Des expertises indépendantes vont être diligentées (aussi curieux qu’il puisse paraitre, jusqu’à ce jour, la justice s’est fié aux seuls dires de la banque)
– Nous ne sommes plus à l’époque où il fallait « sauver la Société Générale » et l’opinion publique n’est plus dans des dispositions favorables aux banques.
– La « Cerise sur le gâteau » pour la banque : L’arrêt de la cour de cassation a un autre effet, bien plus « dévastateur » celui-là. La remise en cause d’un crédit d’impôt de 1,7 Milliard d’euro, accordé dans des circonstances déjà très controversées à l’époque, par la ministre des finances du moment : Christine LAGARDE, sur l’insistance de son directeur du trésor : Xavier MUSCAT.
Faisons-nous plaisir :
Le mois dernier, je faisais état de la « porosité » entre le pouvoir public et le pouvoir financier et citais, entre autre, Xavier MUSCAT, actuel directeur général délégué au Crédit Agricole, ex directeur du trésor, ex secrétaire général de l’Elysée.
Pardonnez-moi, je me ressaisi et en viens à un…
Troisième fait :
Notre capacité à respecter nos engagements, notamment budgétaires, vis-à-vis de l’Europe. Là encore, « traitement minimum » par les grands médias, alors que l’importance du sujet mérite développement.
Le 5 mars dernier, la commission européenne place la France sous surveillance renforcée.
Ce nouveau type de contrôle pourrait ouvrir la porte à une mise sous tutelle de l’économie française… Rien que ça !!! Et pas de couverture médiatique à la hauteur de l’évènement !!!
Selon la grille de contrôle mise en place par l’union européenne, la mise sous surveillance renforcée touche les Etats membres « en proie à une grave difficulté en matière de stabilité financière, ou qui risquent d’en rencontrer »
L’Europe a mis en place ce système de surveillance en mai 2013 afin de compléter le système de stabilité financière établi entre 2010 et 2011. L’objectif est de faciliter la gestion de crise en prévoyant les situations difficiles pour les Etats membres de la zone euro.
En l’occurrence, dans ce rapport, la Commission européenne reproche à la France de subir un « déséquilibre macroéconomique » qui demande une « action politique décisive ».
Elle souligne que la détérioration de la balance commerciale et le manque de compétitivité du pays combinés à un fort endettement public demande une “attention politique continue”.
Comme je l’ai écrit il y a un an (25 mars 2013), la confiance de nos prêteurs (les pays et entités financières qui achètent nos emprunts d’état), sur le fait que la France soit capable de les rembourser est un élément essentiel, notamment pour la fixation du taux de l’emprunt.
Manifestement, « le compte n’y est pas » !!!
Pour finir :
Selon un rapport qui vient d’être publié le 9 de ce mois par la Banque des règlements internationaux (la banque des banques centrales), l’encours de la dette mondiale a été multiplié par 2,5 en douze ans, pour atteindre les 100 000 milliards de dollars, alors que le PIB mondial n’est que de 70 000 milliards de dollars !!!
CES DETTES NE SERONT PAS REMBOURSEES…..C’EST IMPOSSIBLE.
Une fois les élections municipales et européennes passées, je ne serais pas étonné que nos chers médias hexagonaux vont nous abreuver « de bruits de bottes du côté de l’Ukraine » et des risques de guerre dans cette zone sensible.
L’accumulation de tous ces éléments m’incite à penser qu’ils vont avoir rapidement des conséquences graves : sociales et financières sur le fonctionnement de l’actuelle « l’économie virtuelle mondiale ».
Cela ne manquera pas d’avoir pour effet une remontée des cours de l’or « valeur refuge part excellence » ces prochaines semaines.
Si vous croyez, comme moi, à la valeur « assurance dommage » de l’or physique, dépêchez-vous d’en acquérir ou de renforcer votre position….les prix vont monter !!!
J’insiste à nouveau sur la nécessité d’intégrer la réalité de l’effondrement économique qui est en cours sous nos yeux, mais que les pouvoirs en places (politiques, économiques, médiatiques…) arrivent encore à masquer.27