Russophobie : la Pologne évolue

3 Juil, 2019 | 0 commentaires

L’histoire de la Pologne explique la russophobie de ce pays. Déjà à l’occasion de l’insurrection de novembre 1830 au cours de laquelle le pays déclare son indépendance. Le Tsar la réprime en 1831 en lui supprimant son parlement, son armée et en imposant une « russification » de son peuple.

À la sortie de la Seconde guerre mondiale, l’URSS impose à la Pologne le Comité polonais de libération nationale qui débouche en 1952 sur la République populaire de Pologne. En 1955, le pays intègre le pacte de Varsovie. Il faudra attendre les premières révoltes des étudiants en 1968, suivies de celles des ouvriers des chantiers navals de Gdansk et la naissance du syndicat Solidarnosc, menées par Lech Walesa pour voir la tutelle russe s’effondrer avec le départ de la Pologne du pacte de Varsovie en 1989. En 1990 Lech Wałesa est élu président de la République de Pologne. En 1993, les troupes russes quittent le pays.

Malgré ce lourd passé contentieux avec la Russie, il semble que « les choses bougent », selon une étude du conseil européen pour les relations étrangères (ECFR) consacrée à l’évolution de l’opinion des Polonais sur la Russie. Celle-ci, très négative depuis 2014, est en train d’évoluer vers plus de réalisme, voire de bienveillance. Il faut dire que l’agenda anti-russe des gouvernements polonais coûte de plus en plus cher aux contribuables, pour des résultats peu évidents.

En 2019, seuls 15% des Polonais estiment que la Russie est l’ennemi public n°1. Par ailleurs, les jeunes sont plus russophiles que les anciens : 35% des jeunes ont un regard positif sur la Russie contre un ancien sur cinq. De même, il y a une différence entre les sexes : seules 7% des femmes ont une opinion positive de la Russie, contre 17% des hommes. Et plus l’électeur polonais est de droite, plus il est prorusse.

J’analyse plus complètement les conséquences économico politiques de ce phénomène, qui n’est pas isolé en Europe, dans le « rendez-vous mensuel » de juillet 2019 réservé aux abonnés du CPH.

Mots clés : Pologne, Russophobie

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

LETTRE D’INFORMATION


DERNIERS BILLETS MIS EN LIGNE


Certificats d’économie d’énergie : vous avez dit économie ?

Certificats d’économie d’énergie : vous avez dit économie ?

Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE), créé en 2005 pour inciter à la maîtrise de la consommation énergétique, est dénoncé comme complexe, opaque et coûteux. La Cour des comptes juge ses résultats difficiles à mesurer et entachés d’un fort effet d’aubaine. Financé hors budget de l’État, son coût — environ 5,3 milliards d’euros par an — est répercuté sur les factures des ménages et des entreprises. Ce mécanisme ferait ainsi peser directement sur les consommateurs le financement de la politique énergétique.

Laizinjeccions : on peut débattre de tout, sauf des chiffres !

Laizinjeccions : on peut débattre de tout, sauf des chiffres !

Une étude de l’AIMSIB analysant les données officielles de 28 pays européens pour explorer les corrélations entre mortalité toutes causes confondues et injections anti-Covid. Les auteurs y affirment que les corrélations positives…

Banques et assurances françaises ? Tout va bien !

Banques et assurances françaises ? Tout va bien !

Le système bancaire français reste globalement solide fin 2024, malgré une légère hausse du risque de crédit, surtout pour les PME et la consommation. Les assureurs affichent une collecte en hausse et un marché en croissance, mais leur ratio de solvabilité recule et leurs placements, très majoritairement en valeurs mobilières, interrogent sur leur résilience réelle.

Le changement climatique n’est pas catastrophique. Si c’est Bill qui le dit !

Le changement climatique n’est pas catastrophique. Si c’est Bill qui le dit !

évolution des discours sur le changement climatique : certains dirigeants comme António Guterres appellent toujours à agir, tandis que d’autres figures – Ted Nordhaus, Bill Gates ou certains rapports scientifiques récents – nuancent ou revoient leurs positions sur l’impact du CO₂ et les scénarios catastrophistes. Le texte s’interroge enfin sur les enjeux économiques liés aux marchés du carbone et appelle à passer à l’action.

Énergie électrique : entre volonté politique et effets secondaires !

Énergie électrique : entre volonté politique et effets secondaires !

La transition électrique portée par des choix politiques dissimule des coûts réels : dépendance au lithium, extraction polluante, recyclage des batteries et enjeux géopolitiques. Le succès écologique affiché du véhicule électrique cache des externalités stratégiques et environnementales majeures.

SOCIAL