Autorisation de louer : gare aux dérives

22 Jan, 2019 | 0 commentaires

Depuis le 1er janvier 2019, certains propriétaires bailleurs du centre-ville de Saint-Denis en région parisienne ont « l’obligation de demander à la mairie une autorisation de louer pour tout nouveau contrat de location. Une visite sur place pour apprécier de l’état du logement doit permettre à la ville d’apprécier si les logements sont suffisamment sûrs, salubres et correctement équipés. À défaut l’autorisation de louer pourra être refusée ou soumise à la réalisation de travaux. La mise en location sans autorisation sera pénalisée d’une amende de 5000 €, pouvant atteindre 15 000 € en cas de location malgré un refus de permis de louer ».

Cette décision est prise en application du décret n° 2016-1790 du 9 décembre 2016 « relatif aux régimes de déclaration et d’autorisation préalable de mise en location ». Cette mesure est justifiée par le maire, suite à l’effondrement de deux immeubles à Marseille et de l’incendie d’un immeuble à Aubervilliers en aout dernier.

Cette demande d’autorisation de louer me semble donc totalement justifiée, MAIS… connaissant la propension de l’administration française à « compliquer » voire « détourner » la règlementation de l’objectif recherché, je m’interroge.

Quand je constate que le décret en question mentionne expressément la notion d’amélioration de « lutte contre l’habitat indigne », je m’inquiète.

En effet, le décret n° 2002-120 du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du « logement décent », qui est pris en application de la loi SRU est très clair. Pourquoi ajouter un texte alors qu’il suffit d’appliquer ceux déjà existants ? C’est la parfaite illustration d’une de nos « spécificités françaises ».

Je passe de l’inquiétude à une “crainte certaine” pour les futurs propriétaires bailleurs, lorsque je constate que la règlementation « glisse » d’une définition claire du « logement décent » à la notion non définie, de « logement indigne ».

Mots clés : loi SRU, Permis de louer

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

LETTRE D’INFORMATION


DERNIERS BILLETS MIS EN LIGNE


Certificats d’économie d’énergie : vous avez dit économie ?

Certificats d’économie d’énergie : vous avez dit économie ?

Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE), créé en 2005 pour inciter à la maîtrise de la consommation énergétique, est dénoncé comme complexe, opaque et coûteux. La Cour des comptes juge ses résultats difficiles à mesurer et entachés d’un fort effet d’aubaine. Financé hors budget de l’État, son coût — environ 5,3 milliards d’euros par an — est répercuté sur les factures des ménages et des entreprises. Ce mécanisme ferait ainsi peser directement sur les consommateurs le financement de la politique énergétique.

Laizinjeccions : on peut débattre de tout, sauf des chiffres !

Laizinjeccions : on peut débattre de tout, sauf des chiffres !

Une étude de l’AIMSIB analysant les données officielles de 28 pays européens pour explorer les corrélations entre mortalité toutes causes confondues et injections anti-Covid. Les auteurs y affirment que les corrélations positives…

Banques et assurances françaises ? Tout va bien !

Banques et assurances françaises ? Tout va bien !

Le système bancaire français reste globalement solide fin 2024, malgré une légère hausse du risque de crédit, surtout pour les PME et la consommation. Les assureurs affichent une collecte en hausse et un marché en croissance, mais leur ratio de solvabilité recule et leurs placements, très majoritairement en valeurs mobilières, interrogent sur leur résilience réelle.

Le changement climatique n’est pas catastrophique. Si c’est Bill qui le dit !

Le changement climatique n’est pas catastrophique. Si c’est Bill qui le dit !

évolution des discours sur le changement climatique : certains dirigeants comme António Guterres appellent toujours à agir, tandis que d’autres figures – Ted Nordhaus, Bill Gates ou certains rapports scientifiques récents – nuancent ou revoient leurs positions sur l’impact du CO₂ et les scénarios catastrophistes. Le texte s’interroge enfin sur les enjeux économiques liés aux marchés du carbone et appelle à passer à l’action.

Énergie électrique : entre volonté politique et effets secondaires !

Énergie électrique : entre volonté politique et effets secondaires !

La transition électrique portée par des choix politiques dissimule des coûts réels : dépendance au lithium, extraction polluante, recyclage des batteries et enjeux géopolitiques. Le succès écologique affiché du véhicule électrique cache des externalités stratégiques et environnementales majeures.

SOCIAL