Royauté ou république, les privilèges restent !

Un récent communiqué de la Banque de France a doublement attiré mon attention. D’une part, sur sa forme et d’autre part, sur le fond. Commençons par le fond. En juillet 2022, le conseil général de la banque de France (BdF) envisage la construction d’une nouvelle imprimerie pour fabriquer nos si jolis billets de banque.

Comme vous le savez, un banquier n’aime pas prendre des risques. Comme le disait si justement le regretté Pierre DESPROGES : « Un banquier est une personne qui serait d’accord pour vous consentir un prêt, à la condition que vous lui apportiez la preuve que vous n’en avez pas besoin ».

Notre fameux conseil général, prend quelques précautions et comme dans les prêts qu’il nous octroie si aisément (surtout en ce moment)… il insère dans son projet, quelques « clauses suspensives », au rang desquelles : « La mise en œuvre de plans de compétitivité industrielle ». Comprenez que les employés de l’imprimerie de la BdF devront « faire un effort » sur leurs conditions de travail.

Constatant le 9 juin 2023 que ces plans sont « bloqués », le conseil général de la BdF nous informe que faute « d’un accord clair » intervenant avant la mi-juillet, le projet de construction de la nouvelle imprimerie sera abandonné.

Pour ce qui est de la forme. Ce communiqué est de la novlangue particulièrement croustillante. Pour ménager la susceptibilité de ses salariés, alors qu’il fallait quelque peu « aménager » leurs conditions de travail déjà favorables, la BdF se défausse en s’appuyant sur le cout de la nouvelle imprimerie :

  • «  Cet investissement est un effort très important de mobilisation d’argent public (monté à plus de 250 M€ aujourd’hui) qui ne trouve son sens que s’il permet durablement pour nos concitoyens une fabrication des billets au meilleur prix ».

Puis elle déplore que les partenaires sociaux veuillent à tout prix bénéficier d’avantages supplémentaires :

  • « La mise en œuvre de l’organisation industrielle nécessaire, qui consiste simplement à l’aligner sur celle déjà en œuvre depuis plusieurs années dans l’ensemble du secteur, restait bloquée.
  • [la BdF] regrette profondément cette situation, alors que les protocoles sociaux très favorables à Chamalières seraient tous maintenus, et que la direction a jusqu’à ces derniers jours proposé plusieurs solutions positives».

Il y a bien longtemps que j’ai quitté le poste de directeur de société, mais je crois me souvenir que « dans le privé », cela ne se passe pas tout à fait comme cela !!!

Toujours est-il que pour obtenir toujours plus de privilèges, une petite partie des employés de la BdF risque d’être la cause de la fabrication de nos billets de banque … dans le privé.

Au fait, c’est le gouverneur de la BdF en personne qui « défend » le régime spécial de retraite « avantageux » de son institution ☺☺ ☺.

« Je ne blâme ni n’approuve, j’observe. »

(Henri Beyle dit Stendhal)

Chers lecteurs, prenez soin de vous. Je vous aime et vous salue.