Introduction

Particulièrement recommandée en cette époque de « Corona-déstructuribus », la musique a beaucoup d’effets bénéfiques sur la nature, les animaux, mais aussi sur les humains. Qu’on l’écoute ou la pratique, en solo ou en groupe, celle-ci nous fait incontestablement du bien.

La musique suit le cours de notre existence et accompagne la plupart de nos rituels et cela ne date pas d’hier. Des flutes fabriquées dans de l’os, vieilles de 35 000 ans, ont été exhumées lors de fouilles archéologiques.

L’univers est un immense orchestre, car tout ce qui existe produit un son, que nous le percevions consciemment ou pas. Même les étoiles chantent. La musique a la capacité de nous entrainer dans sa danse et d’agir sur tout notre corps. Elle nous rappelle que nous avons « d’autres dimensions » et que nous sommes tous reliés « au grand tout ».

 

Musique du jour

Nous inaugurons cette semaine une nouvelle série dont le guide sera un instrument et pour commencer, j’ai choisi… la mandoline. Son histoire commence au XIIIe siècle. En Europe, deux instruments à cordes pincées coexistent : le luth et la guiterne (ancêtre de la mandoline). Elle comporte quatre cordes en boyau, jouées avec une plume d’oiseau.

Au XVe siècle, elle est effacée par le luth, car étant plus riche en harmonies. C’est à la fin de la renaissance que réapparait la guiterne en France sous un autre nom : la mandore. Sa forme est celle d’un petit luth. La caisse de résonance est bombée, le manche court est muni de frettes. Elle est importée en Italie vers 1650, elle prend le nom de « mandola ».

Plus tard, on la retrouve avec six cordes en boyaux sous le nom de « mandoline milanaise ». C’est en 1750 que la « mandoline napolitaine » arrive avec ses quatre paires de cordes en acier. Elle est composée de quatre doubles cordes et se joue avec un plectre en écaille.

De célèbres compositeurs classiques vont écrire pour la mandoline :

Antonio VIVALDI , dont voici pendant 8 minutes et 38 secondes, le célébrissime concerto pour mandoline en do majeur, interprété par le virtuose Avi AVITAL, accompagné de l’orchestre japonais spécialiste de la mandoline, « Arte mandolinistica ».

Johann Adolf HASSE, avec son non moins célèbre 11è concerto pour mandoline en sol majeur, opus 3. D’une durée de 8 minutes et 5 secondes. Il est d’un style beaucoup moins impétueux que celui du « prêtre roux ».

Wolfgang Amadeus MOZART, qui inclut une merveilleuse sérénade à la mandoline dans son opéra « Don Giovanni ». Voici ce célébrissime air « viens à la fenêtre », interprété en 2 minutes et 9 secondes par le baryton polonais Mariusz KWIECIEŃ.

Ludwig Van BEETHOVEN, avec une pièce « surprenante », la sonatine en do mineur pour mandoline et piano qui est interprétée pendant 5 minutes et 57 secondes par Kleber Kurt VOGEL à la Mandoline et Viviane SOBRAL au Piano. Récital tout aussi « surprenant » que l’œuvre, car interprété par deux étudiants lors du concert de fin d’études de la licence de mandoline de l’Université fédérale de Rio de Janeiro.

La mandoline n’est pas réservée à la musique dite « classique ». L’orchestre de mandolines de Lugano (en Suisse) sous la direction de Mauro PACCHIN nous régale pendant 6 minutes et 22 secondes de cinq variations, sur un thème populaire, « Le Scarpette ».

Histoire curieuse que celle de la « mandole algérienne ». Elle a été créée en 1930 par un luthier italien à la demande d’un grand maître de la musique chaâbi. La mandole est également connue sous le nom de « gallizona » ou de « gallichon ». C’est un instrument à cordes du Moyen Âge, semblable au luth, avec 3, 4 ou 6 cordes qui produit un son plus aigu. Sa caisse en forme de demi-poire préfigure la mandoline dont elle est l’ancêtre. C’est aussi un style musical algérien dérivant de la musique arabo-andalouse.

Écoutez toute l’âme de l’Afrique du Nord dans cette improvisation de 1 minute et 45 secondes. Ensuite,  les frères AVITAL nous font le plaisir d’un « bœuf » de 3 minutes et 49 secondes. . Terminons, pour aujourd’hui, avec 3 minutes et 22 secondes de « mandole acoustique ». Preuve que la mandoline sait s’adapter… géographiquement et dans les siècles☺.

Chers lecteurs, mandolinistes ou pas, je vous aime et vous salue.