Introduction

Si nous sommes pris par les « élites » pour les « idiots » que nous sommes devenus, c’est à nous seuls qu’il appartient de ne pas le rester.

Chers nouveaux lecteurs, permettez-moi, en quelques lignes, de « planter le décor ». Pour les plus anciens, vous pouvez passer directement au sujet du jour.

Les évènements que nous subissons et que nous allons encore subir sont annoncés sur ce blog, depuis 2012. Je n’utilise pas de boule de cristal, mais je collecte et recoupe énormément d’informations. Cela me permet d’extraire les plus pertinentes. Ce recul m’amène à formuler des anticipations cohérentes.

Accéder à une masse d’informations souvent payantes, les vérifier, les trier, prends beaucoup de temps. Dans la vie, il n’y a pas de repas gratuit. Mon travail de lanceur d’alertes à un coût et donc un prix. J’offre gratuitement à un large public, un grand nombre de billets qui traitent de l’écume des choses. Pour m’aider à poursuivre ce travail, je ne demande pas de dons et n’ouvre pas de « cagnotte ».

Si vous êtes prêts à regarder en face une réalité, parfois dérangeante, mais toujours porteuse d’espoir, abonnez-vous aux « Rendez-vous d’Hubert ». En plus de bénéficier de solutions pratiques pour affronter sereinement la période compliquée qui est devant nous, ce sera votre manière de m’aider concrètement à améliorer la qualité de mon travail.

 

Sujet du jour : Attention aux pièges de l’assurance emprunteur.

La liberté des assurés dans le cadre de l’assurance emprunteur est un véritable serpent de mer. Les groupes bancaires ont depuis 1970 « mangés » les assureurs. En effet, les bancassureurs distribuent plus de 60% de l’assurance en France. Parmi ces produits, l’assurance de prêt occupe une place de choix (88% des contrats d’assurance de prêt sont réalisés par les groupes bancaires).

Las de « se faire tondre », un groupement d’assureurs et de courtiers grossistes a récemment vu le jour : l’Association pour la promotion de la concurrence en assurance des emprunteurs (Apcade). Un de ses premiers chantiers est la résiliation infra-annuelle en assurance emprunteur, autrement dit, la possibilité de résilier le contrat de son banquier à tout moment, pour « aller voir ailleurs ». Il semble bien que cette idée prospère, puisque l’Assemblée nationale a voté hier 25 novembre 2021, à une écrasante majorité (soixante et une voix pour et une voix contre) cette possibilité de la résiliation à tout moment. Le texte est maintenant à l’examen au Sénat. Il devrait, sauf « imprévu » être voté à une forte majorité.

Toujours à propos de l’assurance emprunteur, le Crédit Mutuel a créé la surprise en annonçant il y a quelques jours « la suppression du questionnaire médical… sous certaines conditions ».

Mieux, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, au cours des discussions du projet de loi de finances pour 2022, le sénat a adopté un amendement pour la création de nouveaux contrats d’assurance emprunteur, dits « inclusifs », pouvant être souscrits sans sélection médicale. Le texte est actuellement en commission mixte paritaire. Les dés ne sont pas jetés sur ce dossier, car l’enjeu est de taille pour les banquiers. En effet, pour préserver leur ratio S/P, sur lequel je vous ai déjà informé, le questionnaire médical est une pièce maitresse.

Autre changement dans le domaine de l’assurance emprunteur, la transparence quant à la tarification. Il existe deux manières de calcul des primes : soit sur le capital initial emprunté, soit sur capital restant dû à chaque échéance (primes constantes versus décroissantes). Force est de constater que les banquiers sont avares en matière de conseils sur ce point, pourtant stratégiquement important pour l’emprunteur.

Dernier point, tout aussi important. En cas d’invalidité et/ou d’incapacité de travail, c’est la qualification retenue par le médecin-conseil de l’assureur qui est pris en compte et pas celle que pourrait donner quelque autre médecin que ce soit, fût-il de la sécurité sociale ☹ ☹ ☹. Cette mention est précisée dans le contrat que vous signez… le plus souvent, sans le lire… tellement content d’avoir obtenu le prêt souhaité !!!

Sur ces deux derniers points, le conseil consultatif du secteur financier (CCSF) a émis le 12 octobre dernier, une recommandation aux acteurs de ce secteur que sont les bancassureurs, courtiers et assureurs. Il leur demande « qu’une information supplémentaire soit fournie au consommateur sur la garantie invalidité du contrat d’assurance emprunteur » et aussi

« de développer l’information fournie au client, en lui indiquant les montants cumulés de ses primes au bout de huit années d’assurance, afin d’illustrer le mécanisme de fonctionnement du contrat ».

Ce ne sont que des « recommandations » mais, maintenant que vous en connaissez l’existence, vous voilà prêts à mieux défendre vos intérêts. Merci qui ?

« Il est plus intelligent d’allumer une toute petite lampe que de se plaindre de l’obscurité »

(Lao TSEU)

Chers lecteurs, emprunteurs ou pas, je vous aime et vous salue.