Introduction

La raison d’être de ces « mercredis musicaux d’Hubert » est de nous habituer à percevoir des vibrations propres à nous élever spirituellement. En effet, tous les grands compositeurs ont dit, à un moment ou un autre, être « habité » lors de leur composition.

La musique produit de nombreux effets dans notre corps alors que, le plus souvent, nous n’en avons pas conscience.

Particulièrement recommandée en cette époque de « Corona-déstructuribus », la musique a beaucoup d’effets bénéfiques sur la nature, les animaux, mais aussi sur les humains. Qu’on l’écoute ou la pratique, en solo ou en groupe, celle-ci nous fait incontestablement du bien.

La musique suit le cours de notre existence et accompagne la plupart de nos rituels et cela ne date pas d’hier. Des flutes fabriquées dans de l’os, vieilles de 35 000 ans, ont été exhumées lors de fouilles archéologiques.

Tout ce qui existe sur terre produit du son, que nous le percevions consciemment ou pas. Même les étoiles chantent. La musique a la capacité de nous entrainer dans sa danse et d’agir sur tout notre corps. Elle nous rappelle que nous avons « d’autres dimensions » et que nous sommes relié « au grand tout ». L’univers est un immense orchestre. Voilà pourquoi, chaque mercredi, j’ai un immense plaisir à partager avec vous les effets bénéfiques de la musique.

 

Musique du jour : Haydn, ou l’art de la revendication efficace.

La musique est une forme d’expression très puissante et particulièrement bénéfique à utiliser dans cette période, si particulière, que nous traversons. C’est une des raisons de sa présence chaque mercredi dans ce blog. Elle contribue à nous apporter la sérénité indispensable pour « aller de l’avant » dans notre vie personnelle et par voie de conséquence, faire « bouger le monde ». C’est, en effet, la somme de nos efforts personnels qui pourra bénéficier à tous.

Aujourd’hui, j’ai choisi de vous conter l’histoire de la quarante-cinquième symphonie de Joseph HAYDN. Vous allez voir comme elle est particulière et parfaitement en liaison avec notre actualité « Coronavidesque ».

Fils de Mathias Haydn et de Anna Maria Koller, Franz Joseph Haydn est né à Rohrau en Basse-Autriche, le 31 mars 1732. Deuxième de douze enfants, il passe dans cette région et à Vienne, la totalité de sa vie, à l’exception de ses deux voyages à Londres.

De huit à dix-sept ans, il est enfant de chœur à la cathédrale Saint-Étienne de Vienne. Puis, pendant dix ans, il poursuit sa formation en tant que musicien indépendant, subvenant à ses besoins en donnant des leçons.

Le 1er mai 1761, alors qu’il a vingt-neuf ans, Haydn signe avec le prince Paul II Anton ESTERHÁZY, un contrat le nommant vice-maître de chapelle, puis maître de chapelle cinq ans plus tard.  Ce contrat, typique de cette époque, confère à Haydn un statut de « domestique portant livrée » et composant sur commande. « L’ami Jojo » a un comportement protecteur vis-à-vis de ses musiciens qui l’appellent familièrement « papa Haydn ». Retenez bien ce point de caractère.

En février 1785, HAYDN rencontre Wolfgang Amadeus MOZART. Bien que vingt-quatre ans plus âgé que wolfi, les deux hommes se lient d’une amitié profonde. Il leur arrive même de jouer ensemble. À partir de 1804, HAYDN très affaibli, cesse de composer et ne quitte quasiment plus sa maison dans la banlieue de Vienne, jusqu’à sa mort en 1809 à l’âge de soixante-dix-sept ans.

Venons-en à cette fameuse quarante-cinquième symphonie en Fa dièse mineur, dite « les adieux ». Très classiquement, elle comporte quatre mouvements : allegro assai, Adagio, Menuet et enfin Presto-Adagio. C’est ce dernier mouvement qui montre le génie de Haydn, en matière d’expression de revendication en faveur de ses musiciens.

Le prince avait prolongé plus qu’à l’habitude la saison des concerts et tous les musiciens étaient fatigués et impatients de pouvoir retrouver leur famille. S’en étant ouvert à « papa Haydn », celui-ci en prit bonne note. Pour signifier au prince la légitime revendication de l’ensemble des musiciens… mais avec tout le respect et la déférence qu’il se doit, il « orchestra à sa façon » l’exécution de la deuxième partie du dernier mouvement de cette 45è symphonie.

Au fur à mesure de l’exécution de sa partie, chaque musicien, l’un après l’autre, s’arrêta de jouer, souffla la chandelle de son pupitre et quitta la salle.… le chef (Haydn en personne) se retrouvant à la fin du morceau, seul avec le premier violon !!!

Opération réussie. Cette efficace manière de résister et faire « entendre » ses revendications amena le prince à quitter sa résidence d’été dès le lendemain, libérant ainsi les musiciens qui purent regagner leur famille.

Messires et gentes dames, replongez-vous à la cour du Prince Nicolas Esterházy, en son palais d’été à Fertőd en 1772. Voyez et écoutez cette facétieuse « reconstitution » que nous offre Daniel BARENBOIM à la tête de l’orchestre philharmonique de Vienne, lors du concert du Nouvel An de 2009.

En route pour cette efficace « arme de revendication massive ».  Soyez patient, la « fuite » des musiciens commence à la seconde partie de ce quatrième mouvement de cet enregistrement de 8 minutes.

« Quel que soit votre rêve, vivez-le, car l’audace est empreinte de génie, de puissance et de magie »

(Johann Wolfgang Von Goethe)

Chers lecteurs, puisse cette anecdote, nous faire prendre conscience à tous, qu’il est de multiples manières de résister au musellement (dans les deux sens) des populations en cours. Je vous aime et vous salue.