Il était une fois… vous, je ne sais pas, mais moi, ce début de phrase me rappelle mon enfance. Ces merveilleux contes que j’écoutais le soir avant de m’endormir… en compagnie des fées. Si si, je vous assure qu’elles existent. Même que j’en ai rencontré !!!

Ces mondes merveilleux ou tellement de belles choses étaient possibles sont hélas remplacés par une ultraviolence et une pornographie débridées. Elles sont en partie là les sources du désenchantement et de la radicalisation qui s’installent dans ce pays. Il est étonnant que les « Z’élites » s’étonnent de l’ensauvagement de notre société. Je reprends.

Il était une fois, dans le monde de la tech, une entreprise de télécommunication qui se veut faire une grande banque. Tiens, comme c’est bizarre cette curieuse façon d’écrire. Serait-ce un terme du vieux françois ?

Que nenni chers lecteurs. C’est juste que je trouve un réel parallèle entre l’épopée entrepreneuriale que je vais vous conter et une célèbre fable de notre illustre Jeannot.

LA GRENOUILLE QUI SE VEUT FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BŒUF

Une Grenouille vit un Bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ?
Nenni. M’y voici donc ? Point du tout. M’y voilà ?
Vous n’en approchez point. La chétive Pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

Voici, résumé en trois dates, le parcours exemplaire de la société ORANGE, dans sa tentative de ne devenir, rien de moins que « LA banque mobile ».  Son président-directeur général, Stéphane RICHARD, annonce fièrement ses ambitions :

« Nous voulons que la marque orange transmette une image de modernité, d’énergie, d’innovation, de confiance et d’entreprise tournée vers l’avenir de nos clients ».

 

17 mai 2017 : annonce en fanfare du rapprochement entre ORANGE et GROUPAMA pour créer « Orange Bank qui sera opérationnelle à la mi-mai 2017 ». Comme je vous l’ai rapporté à l’époque, les objectifs sont énôôôrmes :

« Lisez vous-même les termes employés par Orange : « une banque pensée par des experts du numérique » …. « Payer indifféremment avec sa carte ou son mobile » …. « Envoyer de l’argent par SMS, bloquer et débloquer temporairement sa carte ». Les ambitions sont clairement affichées dans le cadre du plan stratégique « Essentiels 2020 » : « L’objectif est d’atteindre 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018 dans le domaine des services financiers, sur l’ensemble de nos marchés. L’ambition d’Orange Bank est de compter, à terme, plus de 2 millions de clients en France ».

Les tests menés au sein des salariés du groupe « n’ayant pas été à la hauteur des exigences de qualité et de fiabilité attendues par le groupe », le lancement a finalement été reporté au 2 novembre 2017.

 

26 octobre 2018 : publication des résultats trimestriels d’Orange Bank qui ne sont pas bons avec 92 millions d’euros de perte opérationnelle depuis le début de l’année. Cela fait suite à une perte nette de 94 millions d’euros en 2017.

 

18 février 2021 : les comptes de 2020 indiquent une perte de 195 millions d’euros et une perte opérationnelle de 643 millions d’euros depuis le lancement en 2017.

Pire, la dot de GROUPAMA qui était de 65% du capital au jour du mariage n’est plus que de 22%. Orange Bank a donc missionné la banque Barclays pour trouver un autre partenaire. Les Échos précise que : « BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et l’espagnol Santander auraient exprimé leur intérêt ».

 Détenteurs de compte chez Orange Bank, rassurez-vous, cette banque n’est pas à vendre : « Si nous ne trouvons pas de nouveau partenaire, nous continuerons l’aventure seul ». 

 

Mon petit doigt gauche me dit que quelques banques vont avoir des difficultés à respecter l’application des « normes Bâle III », et c’est pour bientôt !!!

Même si la date initiale du 28 juin 2021 est susceptible d’être reportée, le monde bancaire va devoir affronter le gros temps.

Pour la douzième fois, je renouvelle ce conseil : « Débancarisez-vous pendant que c’est encore possible »Retenez que les abonnés aux Rendez-vous d’Hubert bénéficient d’informations pratiques pour ce faire.

« L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire »

(Henri Bergson)

Chers lecteurs, je vous aime et vous salue.