Cela fait presque un an, je vous informais du fait que la caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) nous incitait à créer notre dossier médical partagé (DMP). Je soulevais alors la question de la confidentialité de ces données éminemment sensibles, en ces termes :
« L’autre difficulté à résoudre est celui, sensible, de la protection des données concernant la santé de la population française. Notre « président start-uppeur » pourrait bien être « tenté », évidemment dans un souci d’économie et d’effffficacité, de confier cette lourde tâche à une entreprise privée ».
Préoccupations inutiles au regard de l’avis de notre célébrissime Sécu. En effet, parmi les trois atouts essentiels qu’elle attribue au DMP, figure la sécurité : « Un service confidentiel dont vous contrôlez l’accès ».
Il y a des moments (rares, rassurez-vous), ou je me demande si je ne suis pas un peu paranoïaque à toujours vouloir exposer le mauvais côté des choses. Dès que je me ressaisis (c’est généralement rapide), je suis plutôt fier d’aiguiser la curiosité et le sens critique des personnes, étudiants et clients, qui me font l’honneur de m’accorder leur confiance.
Comme j’aime le répéter, je ne suis pas là pour vous présenter uniquement le bon côté des choses mais bien pour ne jamais oublier qu’en face d’un avantage… il y a des contraintes. Nous sommes dans un monde où celles-ci sont trop souvent minorées, voire totalement occultées.
Revenons à notre fameux DMP. Le Figaro nous apprend qu’une société française, experte en cybersécurité « CyberAngel », a réussi à capturer des échanges en rapport avec notre sujet, sur un forum du Darkweb.
Pour mémoire, le Darkweb est une partie de l’Internet à laquelle on accède grâce à un logiciel spécialisé. Le principal intérêt de cette partie du réseau est de préserver assez fortement l’anonymat de ceux qui l’utilisent. Les plus connus de ces réseaux se nomment Tor, I2P, Freenet.
De nombreux sites marchands y réalisent des affaires très lucratives (vente de produits illicites, de drogues, d’armes à feu… qui sont payables en cryptomonnaie comme le Bitcoin. Du fait de ce quasi-anonymat, le Darkweb est utilisé aussi bien par des pédophiles, des terroristes et des criminels que par des lanceurs d’alerte comme Edward Snowden.
La société CyberAngel a donc pu intercepter… un fichier contenant… « 491 840 dossiers de données hospitalières ». Ces dossiers mentionnent l’identité, l’adresse électronique… et les données de santé de centaines de milliers de patients !!! Rien que ça !!!
C’est qu’elles intéressent du monde ces données médicales nous concernant. CNBC révèle que Facebook a commencé en 2017 à contacter des hôpitaux dans le but de collecter les données de santé anonymisées de leurs patients. La firme souhaitait notamment recevoir des renseignements sur les problèmes de santé et l’âge des malades.
En 2020, environ 9 millions de personnes ont déjà ouvert leur DMP… et vous, c’est pour quand ? Pour vous montrer à quel point je me préoccupe de votre tranquillité, voici le lien pour ce faire. Merci qui ?
Vous préférez peut-être le « passeport vaccinal » ? Il nous est chaudement recommandé par un certain William Henry G. Vous ne voyez pas de qui il s’agit ? Je vous donne un indice : Microsoft… Toujours pas ? William Henry étant trop long à prononcer, il préfère qu’on l’appelle Bill, c’est plus convivial ☺☺☺.
Rassssurez-vous, vous n’aurez pas longtemps à attendre… malgré l’inévitable risque de dérive que souligne le médecin urgentiste Gérald Kierzek, qui, en tant qu’homme de terrain, sait de quoi il parle.
« Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre »
Chers lecteurs, je vous aime et vous salue.