Soyons attentifs à ce qui se passe actuellement. Soyons pleinement conscients que l’arbre « Corona-dévastatus » cache une forêt de mesures prises sous l’empire de l’état d’urgence. Ces décisions restrictives de nos libertés fondamentales ne sont pas les seules. Il en est des moins médiatisées, mais tout aussi dommageables. Heureusement, il reste dans ce pays des journalistes d’investigation comme le toujours excellent Laurent Mauduit. Il vient de rendre publique une affaire qui mérite d’être plus largement connue de tous.
Connaissez-vous la société YposKesi ? C’est une société par actions simplifiée au capital de près de 29 millions d’euros. Située à Corbeil-Essonnes, elle a été créée en fin 2015 et a un chiffre d’affaires de 12,3 millions d’euros pour l’exercice 2019.
En regardant de plus près, excusez du peu, cette société est le premier industriel pharmaceutique français dédié à la production de médicaments de thérapies génique et cellulaire pour les maladies rares. Elle a été créée par l’association « AFM TÉLÉTHON » et le fonds d’investissement « Société de projets industriels » (SPI) qui est géré par notre banque publique d’investissement (Bpi France). Ils ont mis sur la table la bagatelle de 121,5 millions d’euros.
Nous pouvons légitimement penser qu’avec de tels parrains, cette société est promise à un brillant avenir. Ce d’autant plus que ses ambitions sont clairement affirmées, aussi bien par le porte-parole de l‘AFM-Téléthon :
« Ce que l’on veut, c’est commercialiser nos médicaments à un prix juste et maîtrisé qui puisse être assumé par la collectivité […] L’idée c’est de partir du coût de production et de prendre une marge bénéficiaire permettant d’assurer la pérennité de la structure. Mais on est sur des prix transparents et évidemment moins élevés ».
Que par la directrice du fonds SPI :
« La création de YposKesi est le début d’une grande aventure, permettant de consolider le premier acteur français et européen de la filière. Cet investissement permettra également d’accompagner l’ensemble de l’écosystème, start-ups comme industriels, en leur proposant de produire leurs thérapies, dans le plus grand centre de fabrication de thérapies géniques et cellulaires d’Europe. C’est un projet qui répond à l’ensemble de nos objectifs : accompagner les nouvelles industries, créatrices d’emplois et structurantes pour le secteur, avec un partenaire qui partage nos valeurs ».
.
Bingo !!! Nous apprenons début décembre 2020, qu’un investissement de 50 millions d’euros et l’embauche de 90 personnes, en plus des 150 déjà en place, sont prévus pour 2021 :
« Les travaux devraient commencer en 2021 et la nouvelle unité être opérationnelle en 2023, doublant la taille actuelle du site qui est de 5.000 m2 »
Poire belle Hélène sur le gâteau ??? (précision pour les nouveaux lecteurs : je préfère la poire belle Hélène à la cerise… sur le gâteau ☺☺☺) :
« Ce projet conférera à Yposkesi une position de leader européen pour la production de virus adéno-associés, devant le britannique Oxford Biomedica, le français Novacept ou l’italien Molmed33 ».
Financée avec les deniers publics de Bpi-France et les dons récoltés lors des traditionnels Téléthons annuels, cette entreprise, pardon, à l’époque du « deux-points zéro », il faut écrire biotech. Cette biotech française est un exemple de la bonne utilisation de « nos sous ».
Notre président « Manolo 1er » !!! … ??? Ah oui, pardon. Manolo c’est pour ici en Espagne. En France, on dit « Manuel 1er ». Le président à dit, lors de sa visite de cet été à l’entreprise pharmaceutique Sequens à Villeneuve-la-Garenne :
« Avec le ministre de l’Économie et des Finances, le Président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, nous voulions être ici présents pour aussi montrer qu’il faut regarder devant et que dans ce contexte sanitaire, justement sur ces sujets sanitaires, de santé et de pharmacie, la France a non seulement des atouts, mais un avenir et un avenir pour relocaliser ».
Il a même tweeté dans le même sens :
Comme l’a dit ouvertement Jacques Chirac en son temps « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ». Le croirez-vous? Dans cette affaire … il en est de même ☹ ☹ ☹.
En effet, fin décembre 2020, soit moins d’un mois après, nous apprenons que :
« Le coréen SK Holdings vient de faire savoir qu’il était entré en négociations exclusives avec le français Yposkesi qui passerait donc sous pavillon coréen. Selon les dirigeants de SK Holdings, le Généthon « devrait conserver une participation minoritaire indirecte au capital d’Yposkesi ».
Une autre revue spécialisée confirme :
« SK Holdings, l’un des plus grands chaebols (conglomérat en coréen) sud-coréens présent dans de nombreux secteurs, est entré en discussions exclusives pour acquérir, via sa filiale SK Pharmteco, une part majoritaire de Yposkesi ».
Laurent Mauduit nous précise que ses sources considéraient cet achat par les Coréens, comme « Une véritable trahison, compte tenu de l’espoir qu’YposKesi avait fait naître auprès de nombreux malades et de leurs familles ».
Tout fout l’camp chers lecteurs, tout fout l’camp… même aux plus hautes sphères de l’état. Quand il sera fait appel à la solidarité nationale pour « redresser notre situation financière », si si, cela arrivera… rappelez-vous alors de l’histoire d’Yposkesi. Au fait, saviez-vous ce nom signifiait en grec « promettre ».
Loin des promesses du monde politique, recentrons-nous et faisons-nous confiance. Au moins, elle sera mieux placée. C’est à nous qu’il appartient de construire le merveilleux monde de demain.
« La seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté »
Chers lecteurs, je vous aime et vous salue.
Comment se fait-il qu'une société avec un capital de 12ME, reçoive un investissement de 125ME de l'état sans devenir une entreprise d'état?
Dans n'importe quel pays, l'entreprise aurait changé de propriétaire.