Saviez-vous que la Banque de France publie deux fois par an son évaluation des risques du système financier français ? C’est pour nous, l’occasion de connaitre, en juin et décembre de chaque année, son appréciation de la stabilité financière de notre pays. Chaque semestre, cette publication nous précise : « Ce document permet également d’étayer toute mesure macro prudentielle contraignante dont le gouverneur de la Banque de France pourrait recommander l’adoption au HCSF».

Traduction : c’est la lecture, ou plus exactement, le « décryptage » de cette évaluation qui nous permettra d’anticiper les décisions du haut conseil de stabilité financière (HCSF) en matière de restrictions, voire de blocage, des contrats d’assurance vie. OUI. Vous avez bien lu. BLO CA GE.

Comme je vous en ai informé dès le 4 mars 2017, en application de l’article L 631-2-1 5°ter du code monétaire et financier, le HCSF peut prendre ces mesures «afin de prévenir des risques représentant une menace grave et caractérisée pour la situation financière » des sociétés d’assurance, ou « pour la stabilité du système financier ».

Que nous dit la dernière évaluation datée du 24 juin 2019 ?

  • L’environnement macroéconomique mondial apparaît moins porteur qu’à la fin 2018 et lourd d’incertitudes […] Dans ce contexte, la hiérarchie des principaux risques pour le système financier français évolue à la marge, mais la cotation de chacun d’entre eux est désormais jugée élevée.
  • Risque 1 : risques liés à l’endettement, considéré comme le risque le plus important, qui croît plus rapidement que la croissance.
  • Risque 2 : risques de marché, second risque est d’un niveau quasi équivalent au précédent (décembre 2018). La détention de titres souverains français par les banques et les assurances ne constitue pas, à ce stade, une fragilité particulière.
  • Risque 3 : risques pour les acteurs financiers associés par la persistance de taux d’intérêt bas. La rentabilité des banques, et par conséquent leurs valorisations boursières, sont dégradées dans des marges faibles et un contexte de concurrence internationale accrue, par des acteurs souvent mieux capitalisés et disposant de coûts d’exploitation plus faibles.
  • Risque 4 : risques induits par des mutations structurelles, désormais jugés élevés. Le secteur financier fait face à des défis structurels qui, en l’absence d’une réponse adéquate, sont porteurs de vulnérabilité à moyen terme.

Ces 4 risques sont jugés comme « élevé » et en augmentation pour les deux premiers d’entre eux. La banque de France conclut ainsi son analyse :

« Face à ces évolutions structurelles et à ces risques, la politique macro prudentielle vise précisément à prévenir les situations où les pratiques financières accentuent les déséquilibres et à renforcer la résilience du système financier dans sa globalité ».

Je vous laisse le soin d’en tirer les conclusions que vous jugerez pertinentes, en vous rappelant tout l’intérêt du CPH en cette occasion.