Dans mon billet du 4 décembre 2017, je vous relatais le combat d’une modeste association régie par la loi du 1er juillet 1901 , l’association BLOOM qui cherchait, entre autres combats, à obtenir la suppression de la pêche à impulsions électriques pratiquée illégalement par les pêcheurs néerlandais. Constatant « la perte d’une bataille » de BLOOM face à la Commission européenne qui votait un amendement permettant une extension massive de la pêche électrique en Europe, je concluais : « Que fera-t-elle quand nous n’aurons plus de poisson à manger ? ».

Dans celui du 23 février 2019, je vous faisais part de l’argument des pêcheurs néerlandais selon lesquels, l’emploi de cette technique était « une pêche durable ». BLOOM a réussi à fédérer une coalition d’ONG et d’associations de pêcheurs et, malgré « une industrie particulièrement puissante et influente, avec des pratiques dignes de la mafia à tous les niveaux du processus décisionnel européen », elle a fini par emporter la victoire. En effet, « avec une majorité écrasante, le Parlement européen a entériné ce mardi 16 avril l’accord de trilogue conclu le 13 février 2019 sur le Règlement « Mesures Techniques », qui inclut la pêche électrique. L’interdiction de cette méthode destructrice sera bel et bien inscrite dans la réglementation européenne et deviendra effective à partir du 1er juillet 2021 ».

Conséquence : « Les navires néerlandais pratiquent la pêche électrique depuis 2011 à grande échelle et une recherche menée par l’institut Wageningen Economic Research a mis en lumière les coûts socio-économiques d’une interdiction totale de la pêche électrique pour les pêcheries néerlandaises. L’étude souligne que l’interdiction débouchera sur des pertes économiques considérables pour chaque navire, impactant ainsi tout le secteur. Selon VisNed, l’organisation nationale des pêcheries néerlandaises, l’interdiction de la pêche électrique met en péril plus de 80 entreprises familiales ».

Alors que les élections des députés européens se profilent, avant de prendre votre décision, je vous invite à lire quelques péripéties vécues par BLOOM dans cette affaire et à quel point les instances européennes « naviguent en eaux troubles »… c’est éclairant. Le combat n’est pas fini, car BLOOM « demande aussi le remboursement des 21,5 millions d’euros de subventions ayant permis le développement de la pêche électrique » qui était, rappelons-le… illégale !!!.