Données personnelles : on ne joue pas avec sa santé

8 Mar, 2019 | 0 commentaires

Depuis son lancement officiel le 6 novembre 2018, le « dossier médical partagé » (DMP) fait l’objet d’une large promotion par la branche maladie de notre « sécu », la caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) qui nous incite à créer notre carnet de santé numérique. Le dossier médical partagé, pourquoi pas, mais avec qui ? Telle est la question !!! Les arguments de la sécu sont aussi simples que percutants : Utile, Simple, Sécurisé…

Ce fameux DMP a déjà une longue histoire puisque son origine date de la loi n° 2004-806 du 9 août 2004  dite « loi santé ». Elle a aussi un coût estimé par la Cour des comptes (dont je vous ai annoncé le démantèlement dans mon billet du 5 mars 2019) entre 210 et 500 millions d’euros !!! Hélas, nous savons bien qu’en France, ce type de prévision budgétaire est toujours très largement dépassé.

L’autre difficulté à résoudre est celui, sensible, de la protection des données concernant la santé de la population française. Notre « président start-uppeur » pourrait bien être « tenté », évidemment dans un souci d’économie et d’effffficacité, de confier cette lourde tâche à une entreprise privée. N’oublions pas qu’il s’entend très bien avec Mark Zuckerberg qu’il a récemment reçu à l’Élysée pour un partenariat en matière de lutte contre les fausses nouvelles comme je vous l’exposais dans mon billet du 1er décembre 2018.

À titre d’exemple, nous pouvons tirer quelques enseignements d’une collaboration presque identique entre la société DeepMind Health appartenant à Google et les hôpitaux londoniens du service de santé britannique (NHS). Le moins que l’on puisse dire écrire, est que la protection des données médicales des patients n’a pas été assurée comme prévu dans l’engagement selon lequel « les données patients ne seraient pas connectées aux comptes Google ». Cela touche quand même les données de 1,6 million de patients !!!

Prenons garde, mes amis, soyons vigilants pour vérifier QUI va traiter ces données personnelles sensibles : notre sécu, ou Google. Cette « firme » comme disent les Américains, a de grandes ambitions dans le domaine de la santé.

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