Dès qu’apparait le nom Benalla dans une dépêche de presse, c’est l’emballement médiatique sur ce « curieux personnage ». Qui est-il précisément ? Quels sont ses exacts rapports avec le président Macron ? Ce genre d’approche « n’est pas ma tasse de thé » et pourtant an an (c’est une confidence intime), j’adôôôre le thé, les thés, surtout l’été ? ? ?.

La dernière « fuite » concernant ce Monsieur me semble plus pertinente à analyser pour ce qu’elle nous apprend de « Jupiter » et de ses « constellations judiciaires ». Résumons. Depuis des mois, le journal en ligne Mediapart suit « l’affaire Benalla », qu’écris-je ? Les affaires Benalla. La dernière en date est relative à la divulgation d’enregistrements audio de Monsieur Benalla avec son collègue et ami, Vincent Crase, au cours desquels il se vante de l’appui du président, alors qu’ils n’avaient pas le droit de se rencontrer, car tous les deux sous contrôle judiciaire, dans le cadre de leur mise en examen :

— Alexandre Benalla, badin : « Truc de dingue, le “patron” [c’est ainsi qu’il surnomme Emmanuel Macron – ndlr], hier soir il m’envoie un message, il me dit : “Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi. Je suis avec Isma [Ismaël Emelien, conseiller spécial du président – ndlr], etc., on attend Le Monde, machin, etc.” »

— Vincent Crase : « Donc le “patron” nous soutient ? » 

— Benalla : « Ah bah, il fait plus que nous soutenir […]. Il est comme un fou […]. Et il a dit comme ça, il a dit, il m’a dit : “Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux.” C’est énorme quand même. »

Vous imaginez la panique à l’Élysée ? Et immédiatement une question : qui a fuité ça ? C’est là que ça commence à devenir « amusant ». En effet, un texte protège « les sources » des journalistes. Sans remonter l’historique des textes qui ont permis cette protection, citons le dernier en vigueur, la loi n° 2010-1 du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources des journalistes, dite Loi Dati du nom de la garde des Sceaux de l’époque. Bien qu’imparfaite, elle permet un assez bon équilibre entre les différents pouvoirs en place et les journalistes.

Un projet de loi défendu par le député Patrick Bloche renforce considérablement la sécurité des sources journalistiques, mais il ne durera que quelques jours. Adopté par le parlement le 6 octobre 2016, il est censuré par le Conseil constitutionnel le 10 novembre 2016. Parmi les parlementaires qui ont saisi le Conseil constitutionnel, deux noms retiennent mon attention : Patrick Balkany, dont on connait les ennuis judiciaires, suite aux révélations journalistiques concernant « ses dérives ». Bruno Retailleau, qui est l’ardent promoteur de « la proposition de loi visant à prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner les auteurs » déposée au sénat le 14 juin 2018. C’est le texte qui est actuellement en 2è lecture au sénat. Il est largement contesté, car accusé de cibler davantage  les « gilets jaunes » que les « casseurs », y compris par un syndicat de policiers !!!.

Mais revenons à l’article de Mediapart concernant les enregistrements audios. Lundi 4 février, deux procureurs accompagnés de trois policiers se présentent au siège de Mediapart pour perquisitionner les locaux du journal, tenez-vous bien… « dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour (notamment) atteinte à la vie privée de Monsieur Benalla » … soupçonnant que cette perquisition vise avant tout à obtenir les sources de ces enregistrements, les journalistes refusent l’entrée de leurs locaux aux magistrats !!! Le plus « drôle », c’est que ni Monsieur Benalla ni Monsieur Crase, n’ont porté plainte. Re !!! La cheffe du groupe de sécurité de Premier ministre (GSPM) est « soupçonnée d’être la taupe ». Mais que tout cela est « amusant ». Hélas pendant ce temps, il y a toujours des Français qui n’arrivent pas à faire un repas chaud tous les jours.

Je ne sais pas si c’est bien cette personne qui a « vendu la mèche », mais il me semble particulièrement « réconfortant » de constater que des « petites mains » indispensables à la réalisation pratique de « grandes magouilles » de certains de nos politiques se mettent « à fuiter ». Pas vous ?