Carlos TAVARES est un ingénieur atypique. Né à Lisbonne en 1958, il entre chez Renault à l’âge de 23 ans. Il y fait une brillante carrière qui l’amène au poste de directeur général délégué aux opérations. Comprenant qu’avec Carlos GHOSN comme président directeur général du groupe, sa progression est « limitée », le jour de ses 55 ans, il déclare publiquement : « à un moment donné vous avez l’énergie et l’appétit pour devenir le numéro un […] Mon expérience serait bonne pour n’importe quel constructeur ». Le 1er janvier suivant, il intègre « le conçurent Peugeot » autrement- dit, le groupe PSA, ou il occupe maintenant le poste de président du directoire. Il est reconnu comme un fervent défenseur du moteur diésel.

Ses déclarations peuvent donc paraitre « stratégiques », lorsqu’il tire la sonnette d’alarme de la conversion à marche forcée vers la voiture électrique…  Mais… Prenons ensemble la peine d’écouter ses arguments.

Décrivant la situation :

–          Jusqu’à présent on vivait dans un monde, certes imparfait, mais avec des règlementations neutres vis-à-vis des différentes technologies avec des seuils à respecter sur les différents polluants

–          On est en train d’évoluer vers un monde où on nous instruit d’aller dans la direction du véhicule électrique.

Puis il pose des questions pour le moins « inhabituelles » :

–          Qui traite la question de la mobilité propre dans sa globalité ?

–          Comment est-ce que nous allons produire plus d’énergie électrique propre ?

–           Comment faire pour que l’empreinte carbone de fabrication d’une batterie du véhicule électrique ne soit pas un désastre écologique ?

–           Comment faire en sorte que le recyclage d’une batterie ne soit pas un désastre écologique ?

–           Comment trouver suffisamment de matière première rare pour faire les cellules et les chimies des batteries dans la durée ?

–           Qui aujourd’hui est en train de se poser la question de manière suffisamment large d’un point de vue sociétal pour tenir compte de l’ensemble de ces paramètres ? »

Puis, lucide, concernant les réponses à toutes ces questions :

–          Je ne vous les donne pas parce qu’en tant que constructeur automobile je ne suis pas un acteur crédible. Mon avis est absolument inaudible ».

Et de conclure :

–          Pendant un siècle les Chinois ont couru après le moteur à combustion interne en versant des royalties à l’occident. Là, ils ont trouvé le point de rupture et maintenant ils prennent le lead sur le véhicule électrique qui est le symétrique pour le prochain siècle de ce qu’ils ont vécu au cours du précédent.

Cela interroge, n’est-ce pas ?