Les contes populaires ont bercé notre enfance et nous ont apporté une part de rêve et d’imagination que nous perdons trop vite dans notre monde moderne ou il nous faut répondre sans tarder à ce courriel alors qu’il vient tout juste de s’afficher sur notre écran. Il en est de même pour les informations : la dernière chasse l’autre de plus en plus rapidement. Cela a pour effet de nous « noyer d’infos » et nous empêche de prendre le recul nécessaire pour réfléchir et nous faire une opinion. C’est à se demander si ce n’est pas ce qui est recherché !!!

Mais revenons aux contes qui commencent traditionnellement par « Il était une fois… il faut maintenant ajouter « il y a très très très longtemps ». En effet, deux chercheurs de l’université de Lisbonne : Jamshid TEHRANI et Sara Graca Da SILVA ont cherché quelle était l’origine des contes populaires. Il faut préciser que Jamshid TEHRANI est anthropologue. Leur très sérieuse étude a été publiée par la non moins sérieuse Royal Society open Science.

Nos deux chercheurs ont fait appel à une science peu connue : la phylogénie, qui consiste à étudier les liens existant entre espèces apparentées et donc de retracer les étapes de l’évolution des organismes depuis un ancêtre commun. Ils ont « remonté le temps » et démontré que nos chers contes se sont transmis à la fois verticalement dans les populations ancestrales, des parents aux enfants, mais aussi horizontalement, entre sociétés contemporaines. Et Sara Graca Da Silva de préciser « Certaines de ces histoires remontent beaucoup plus loin que les premiers enregistrements littéraires, et bien plus loin que la mythologie classique. Certaines versions de ces histoires apparaissent dans des textes latins et grecs, mais nos résultats suggèrent qu’ils sont beaucoup plus vieux que cela ». Selon nos chercheurs,  « le nain tracassin » ainsi que « la belle et la bête » auraient environ 4000 ans.

Sous prétexte de môôôdernité, n’enterrons pas trop vite un passé jugé « trop ringard », car il a encore beaucoup de choses à nous apprendre sur nous.