Nous sommes tellement habitués à utiliser le « rectangle de plastique magique » que nous ne prêtons plus suffisamment attention à la sécurité qu’il devrait nous apporter. Dans mon billet du 20 juin 2018, je vous relatais la mise en place par la gendarmerie nationale, de la plateforme PERCEVAL. Elle est destinée à faciliter le recouvrement des sommes qui nous sont « empruntées » à notre insu. Entre sa mise en service en juin dernier et le 29 septembre, ce sont 18 000 signalements qui ont été recensés. La fraude à la carte bancaire s’est élevée à 361 millions d’euros en 2017. Selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) de la Banque de France, un chiffre ne cesse de grimper : En 2 ans, de 2015 à 2017,  ce sont près de 40% des cartes bancaires qui sont touchées par au moins une transaction frauduleuse.

Mais il y a un autre risque, dont peu, très peu de « spécialistes en sécurité » nous parlent. La possibilité de révéler notre identité complète en seulement 4 transactions réalisées avec sa carte bancaire. Yves-Alexandre de MONTJOYE, chercheur Belge au célèbre Massachussetts Institute of Technology (MIT) a publié dans la non moins célèbre revue Science, une étude dans laquelle il démontre que sur la base de quatre transactions réalisées par carte de crédit, il est possible d’identifier n’importe qui dans une base de données apparemment anonyme. Par anonyme, on entend une base de données « brute », de laquelle on a retiré toutes les informations privées concernant les titulaires de cartes de crédit (nom, prénom, adresse, numéro de compte, etc.) permettant de les identifier.

Comprenons bien que la Commission nationale pour l’informatique et les libertés (CNIL) n’y peut rien. Nous sommes « fichés » dans tellement d’endroits que le croisement d’une partie de toutes ces données nous fait apparaitre dans notre plus totale « nudité » à plus de personnes que nous le pensons. La récente mise en place en Europe du règlement général sur la protection des données (RGPD) n’y change pas grand-chose non plus. Soyons-en bien conscients lorsque nous « livrons » un peu trop vite, tellement d’informations nous concernant, afin de participer au concours permettant de gagner le dernier modèle du produit à la mode.

Avez-vous pensé à vous créer des « identités multiples » pour vos navigations sur le web ?