DES FAITS

L’objet de mes propos n’est pas de vous faire peur, mais seulement de vous préparer. C’est en sachant les choses qu’on peut mieux les gérer.

CE QU’ON VOIT

Dans mon billet du 14 mai 2016, je vous contais par le menu, la rocambolesque affaire du « scandale des Panama papers » et des manipulations médiatiques qu’elle avait engendrées. La très « opportune fuite » des 2To de données informatisées (11,5 millions de fichiers, quand même) était portée à la connaissance du grand public par des « lanceurs d’alerte » que sont deux organisations de « journalistes » : le « réseau global du journalisme d’investigation » (OCCRP) et le « Consortium international des journalistes d’investigation »  (ICIJ). Avec des noms pareils, on avait envie de les croire sur parole !!! Je vous avais aussi informé du recul nécessaire à prendre, concernant ces « révélations » du fait que ces organisations étaient principalement financées par le « très influent milliardaire » Georges SOROS et par une agence américaine, l’USAID ….. Supervisée par …..La maison blanche.

Le très médiatisé transfert, cet été, du footballeur Neymar da Silva Santos junior, pour un montant « d’environ » 300 millions d’euros, me donne l’occasion de revenir sur le traitement journalistique des « fuites ». Plus précisément, j’ai choisi le sujet des rapports incestueux entre le sport et l’argent. Souvenez-vous, le 8 avril 2017, je vous relatais déjà les dérives financières du football mondial en vous précisant comment des sociétés financières, par exemple, le fonds d’investissement DOYEN SPORT Investment Limited, faisaient le « négoce de footballeurs ». Les prouesses de « l’ingénierie financière » permettant à beaucoup de ce type de « mauvais papier », comme on dit dans le langage de la finance, de se retrouver ….. Dans vos contrats d’assurance vie !!! Si, si, on trouve de tout dans le « placement préféré » des Français. Soyez en bien conscient.

Nos grands « merdias » nationaux n’ont pas fait un large écho, c’est le moins que l’on puisse dire, à l’affaire des « Football Leaks ». Il faut reconnaitre que le calendrier des évènements sportifs majeurs de 2017 était bien fourni. Cela étant, pourquoi les journalistes sportifs se penchent-ils si peu sur « les coulisses noires » du sport. Elles sont une réalité et à ce titre, « méritent » d’être connu du public. Croyez-vous un seul instant que l’utilisation du dopage et du vélo « à assistance électrique » ne sont pas connus des journalistes qui « couvrent » le tour de France, le Giro, la Vuelta ???

La publication des « Football Leaks » me semblant, à première vue, une nouvelle opération « d’enfumage », je me suis, comme à mon habitude, posé « la question à 100 000 euros » : À qui profite cette affaire ? Les réponses me sont apparues tout autres que pour les « Panama Papers ». Jugez vous-même.

Tout d’abord les « fuites ». Elles proviennent d’une personne identifiée. Ce lanceur d’alerte est un jeune portugais qui se fait appeler « John », pour sa sécurité. Il a communiqué pas moins de 1 900 Go de données, soit 18,6 millions de documents, à Rafael BUSCHMANN, un journaliste de l’hebdomadaire allemand d’investigation, Der Spiegel.

Selon celui-ci, « John est un homme traqué. Outre l’enquête en cours en Espagne, il est recherché par la justice portugaise, qui le soupçonne d’avoir orchestré un autre piratage informatique. Le fonds d’investissement Doyen Sports, victime présumée de cette intrusion, a lancé quatre équipes de détectives privés à ses trousses, dont des hackers russes et un ancien soldat d’élite britannique. Début 2016, “John” se cachait quelque part en Europe de l’Est. Il n’y est sans doute plus. Il ne reste jamais très longtemps au même endroit. La pression ne l’empêche pas d’assouvir sa passion. Il y a quelques semaines, il chantait dans un stade, quelque part en Allemagne, avec les supporters d’un club de la Bundesliga. “John” est un fou de foot, un vrai geek incollable sur les clubs et les joueurs, même les moins prestigieux. Il se voit comme un lanceur d’alerte, une sorte de Robin des Bois dont la mission est de venger les supporters en exposant les dérives du sport roi. « Il est temps, enfin, de nettoyer le football, dit-il. Les fans doivent comprendre qu’à chaque fois qu’ils achètent un billet, un maillot ou un abonnement à une chaîne de télévision, ils alimentent un système extrêmement corrompu qui n’agit que pour lui-même ».

Ensuite, pour ce qui est du travail journalistique relayant ces révélations. Rafael BUSCHMANN n’est pas un « petit journaleux de bas étage », encore moins un « nouveau chien de garde » qui se complait dans la collusion entre pouvoirs médiatique, politique et économique. C’est un véritable journaliste d’investigation dont le travail apprécié par ses pairs, a été jugé suffisamment sérieux et pertinent pour être récompensé par de nombreux prix. Un journaliste comme nous en avons, hélas, trop peu en France. Un professionnel de la trempe de Pierre PEAN ou Laurent MAUDUIT ou encore Martine ORANGE, ou bien Isabelle SAPORTA … Je m’enflamme…. Ce doit être l’ancien sapeur-pompier de Paris qui remonte en moi !!! Mais revenons à nos « Football Leaks ».

Le « Spiegel » étant adhérent-fondateur d’un réseau européen de journalistes d’investigations (EIC), ce sont 60 journalistes de 12 pays européens qui ont analysé les documents fournis par « John ». Ils ont enquêté pendant plus de sept mois, souvent par équipes multinationales, sur les coulisses du « foot business ». Avant publication des articles issus de ses investigations, l’EIC a présenté les résultats de son enquête aux joueurs, aux clubs et aux agents mis en cause. L’ensemble des questions posées ayant pour but de connaître l’étendue de leurs connaissances de cette affaire, et de leur permettre de répondre, face aux faits révélés. Comme on pouvait s’y attendre, aucun intéressé n’a jugé utile de donner suite.

Mieux, le cabinet d’avocats espagnol qui défend de « grands joueurs » dont entre autres, Cristiano RONALDO, a chargé le cabinet DELOITTE de menacer les douze médias de l’EIC de poursuites civiles et pénales s’ils s’obstinaient à vouloir publier leur travail, estimant……Tenez-vous bien …..On croit rêver … « que révéler les montages fiscaux « confidentiels » des stars du ballon rond, porterait un grave préjudice à leur « honneur », à leur « image » et à « leur vie privée et celle de de leur famille ».

 Là où la différence entre journalisme d’investigation et « grands merdias » est éclatante, c’est que, non seulement les adhérents de l’EIC ont publié les résultats de leurs investigations, mais de plus, ils ont eu « le culot » de publier aussi le courrier de menace du cabinet DELOITTE, bien que celui-ci ai précisé que « le contenu de ce courrier est également confidentiel ».

Pour ceux d’entre vous qui désirent « en savoir plus » sur les évasions fiscales, l’utilisation des paradis fiscaux, blanchiments d’argent, conflits d’intérêts, commissions occultes pour faciliter les transferts de footballeurs, exploitation de joueurs mineurs, agents sportifs véreux, financiers aux connexions mafieuses, etc. Je vous renvoie aux nombreux articles publiés par MEDIAPART, un des membres fondateurs de l’EIC, tout comme le Spiegel.

Je ne suis pas « anti foot » ni aficionado du ballon rond ….. Sauf quand il s’agit d’entonner « l’imno oficial » de « la Roja » …. Tien ? Voilà qu’après le pompier de Paris, c’est l’Andalou d’adoption qui vient de « remonter », olé !!!  Vous avez bien compris que je souhaite simplement mettre en lumière deux valeurs que je considère comme essentielles : la conscience professionnelle, ainsi que l’honnêteté intellectuelle. Pour ce qui est du détail des dérives diverses et variées liées à ce sport…. et aussi à d’autres disciplines, « Cela ne me regarde pas » comme le disent si bien « les inconnus ».

 

CE QU’ON NE VOIT PAS

Si « certains », par leur comportement, déshonorent le sport, il faut le faire savoir et bannir définitivement les fautifs de ce milieu sportif qui doit rester fidèle à une certaine éthique et faire siens les principes énoncés par Pierre de COUBERTIN.  Voilà, au moins ça c’est dit !!!

Il est temps maintenant de faire une plus large place à « ceux qui font de belles choses », car il y en a. Dans mon billet du 27 mai 2017 titré « Le sport et ses VRAIES valeurs. MERCI le coach », j’ai eu grand plaisir à partager avec vous cette « leçon de vie » donnée à un journaliste, par l’entraineur de l’équipe de basket-ball lituanienne. Visionnez encore une fois cette courte vidéo, vous verrez comme cela fait chaud au cœur.

De même, je concluais mon billet du 8 avril 2017 en soulignant l’action de la fédération française de handball, qui a conclu un partenariat avec une société privée spécialisée dans le soutien scolaire, afin de procurer aux jeunes joueurs, une solide base de connaissances générale.

Seuls les « vrais footeux » connaissent l’’UNFP. C’est l’union nationale des footballeurs professionnels, autrement dit, le syndicat professionnel des virtuoses français du ballon rond. Conscient que « grand joueur » rime trop souvent avec : univers « bling-bling », voitures de luxe, dépense d’argent à profusion, soirées mondaines, jolies filles, etc. l’UNFP a décidé de mettre en avant l’engagement associatif de certains de ses membres (Olivier GIROUD, Blaise MATUIDI, Christophe JALLET, Rio MAVUBA, Bafétimbi GOMIS, Franck BERIA) pour « susciter des vocations » parmi ses autres membres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’association « Les Tremplins Blaise Matuidi » propose insertion et réinsertion par le sport à des jeunes en difficulté âgés de 12 à 18 ans. Ces actions illustrent bien les propos de ce joueur : « On est des exemples pour les jeunes, il faut faire en sorte de le prouver aussi ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus personnelle, et encore plus exemplaire, l’initiative de Juan Mata Garcia. Ce joueur espagnol… Viva España !!!, une des stars du Manchester United. La mort de son grand-père a été pour lui l’occasion d’une remise en cause de ses valeurs d’alors. Je le cite « Je pense que le football m’a tout donné. Et j’ai pensé à l’héritage que je pouvais donner. »  Le geste est de taille : il décide de créer « COMMON GOAL », une fondation qui finance des œuvres de charité à laquelle il verse 1% de son salaire…. Pour commencer !!!  Il est « intéressant » de préciser que Juan est payé, environ 160 000 € par semaine.

Ce n’est pas tout, il se veut leader dans son élan altruiste « Je demande à mes confrères professionnels de me rejoindre pour former un « Onze de départ Common Goal ». Ensemble, nous pouvons créer un mouvement basé sur des valeurs de partage qui peuvent être intégrées dans l’industrie entière du football, pour toujours (…) Je mènerai cet effort, mais je ne veux pas être seul. (…) Le football a le pouvoir d’avoir un impact social, mais nous avons besoin d’agir ensemble. L’essentiel désormais, c’est la contribution de la part des joueurs, mais le but à long terme est de débloquer 1 % de la totalité de l’industrie du football pour des œuvres de charité ». Voici l’intégralité de sa longue déclaration (en anglais), faite le 4 août dernier dans « La tribune des joueurs ».

 

COMMENT FAIRE POUR ÊTRE SEREIN ?

En quoi tout cela me concerne ? De toute manière, je ne peux rien faire à mon niveau. Et mes sous dans tout ça ?  Soit le changement que tu veux voir dans ce monde (GANDHI)

Il est évident que nous sommes tous concernés par ces faits. Les négatifs autant que les positifs. Pour ce qui est des « Football Leaks », maintenant que nous savons, pouvons-nous, en étant parfaitement honnête avec nous-même, continuer à « laisser faire » sans rien dire ? N’est-il pas temps, pour ceux d’entre nous qui avons des enfants dans des clubs de sport, de faire activement et inlassablement « remonter » notre désapprobation de ces pratiques qui « sont connues sous le manteau » ? À coup sûr, cela finira « par payer ». Il faut juste ne jamais relâcher la pression.

Il est aussi nécessaire pour nous tous, de transmettre cette même désapprobation à « Nos chers Z’élus » pour qu’à leur tour, ils agissent enfin. Employons la recette qui « marche à tous les coups » ….. La constance. Mais si, vous connaissez. C’est celle qu’utilisent « à l’envers » les opérateurs de téléphonie et d’Internet pour « nous avoir à l’usure ». Il ne faut pas « lâcher le morceau » et marteler notre réprobation de tels faits à « nos politiques », jusqu’à leur disparition…… Non. Pas des politiques…. Quoi que !!! Au fait, quel était le slogan de campagne d’un certain…. Barak OBAMA ?   « OUI, nous le pouvons ».

En ce qui concerne les « belles actions », nous en connaissons tous autour de nous. Il faut davantage les faire connaitre et ne pas hésiter, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, à nous engager dans ce genre d’initiatives vertueuses.

Et nos sous, dans tout ça ? Une partie, si petite soit-elle, DOIT être affectée directement ou indirectement, pour le bien des autres. N’oublions pas l’impermanence des choses. Quel que soit le montant de « notre fortune », nous ne l’emmènerons pas dans notre cercueil……C’est aussi valable pour ceux qui désirent être incinérés ? ? ?.

Chers lecteurs, prenez bien soin de vous. Je vous aime et vous salue.