Ce que l’on voit :

« Le temps, c’est de l’argent ». Tout le monde connait ce proverbe. « Certains plus que d’autres » comme le dirait le regretté COLUCHE. En effet, certains opérateurs financiers ont bien compris que passer des ordres de bourse plus rapidement que les autres, était source de profits plus importants.

Nostalgie de l’histoire de France « à l’ancienne » : nos anciens livres d’histoire de France nous ont appris que la dynastie des Capétiens a régné sur la France de 987 à 1328. L’un d’eux, le roi Louis VII dit « le jeune », moins connu que son épouse, Aliénor d’Aquitaine, promeut en 1141, sur le « grand pont » de Paris (l’actuel pont au change), un lieu d’échanges commerciaux et financiers pratiqués par des personnes dénommées « changeurs ».

Après la banqueroute du banquier écossais John LAW de Lauriston en 1720, par ordre du roi Louis XV, un arrêté du 24 septembre 1724 donne naissance à la Bourse de Paris. Une stricte règlementation encadre désormais cette institution.

Un arrêté de 1774 stipule que, dans un but de transparence, les cours doivent désormais être obligatoirement criés par « les changeurs ». C’est la naissance du célèbre « parquet » et de la non moins célèbre « corbeille ».

Puis la corporation des changeurs devient la Compagnie desagents de change (CAC) qui sera dissout le 22 janvier 1988 et remplacé par la Société des Bourses françaises (SBF), elle-même devenant en 2004, la filiale française (Euronext Paris), de la société néerlandaise EURONEXT. Celle-ci se rapproche en 2007 du groupe New York Stock Exchange (NYSE) pour donner naissance au premier groupe mondial d’entreprises de marchés financiers : NYSE Euronext.

Il est maintenant utile de préciser le rôle attribué à la bourse « à ses débuts ». La bourse des valeurs avait pour objectif de financer les entreprises. Ce lieu d’échanges permettait d’assurer le drainage de l’épargne vers l’économie réelle. En faisant se rapprocher l’offre et la demande de titres que sont les actions et les obligations, elle participait à la formation de justes prix.

À partir des années 1980, notre bourse « se modernise » rapidement pour faire face à la concurrence des autres places boursière et principalement de la city de Londres. Le traitement des ordres de bourse « à la criée » est informatisé. Alors que les titres étaient côtés une fois par jours, l’informatique permet la « Cotation Assistée en Continu »(CAC) c’est-à-dire en temps réel.

Parallèlement, on assiste à une concentration des bourses qui donne naissance à de grands groupes comme le NYSE Euronext, le NASDAQ, ainsi que des plateformes totalement automatisées ( BATS, DIRECT EDGE…) Au niveau mondial, il existe maintenant une cinquantaine de places qui sont toutes interconnectées.

Le saviez-vous ? Le CAC 40, célèbre indice de la bourse de Paris a été créé le 15 juin 1988 par la Compagnie des Agents de Change. Il est calculé en fonction de 40 valeurs cotées en continu. Il est réactualisé en continu toutes les trente secondes.

 

Ce que l’on ne voit pas :

Retour dans l’histoire. Le 20 juin 1815, lendemain de la bataille de Waterloo, le banquier Nathan Rothschild, grâce à un réseau d’informateurs très efficace, est alerté de la défaite napoléonienne bien avant les autorités anglaises. Il met aussitôt en vente, tous ses titres à la bourse de Londres. La grande majorité des investisseurs pensent alors que Napoléon a gagné la bataille à Waterloo. La panique s’empare d’eux et ils vendent aussi tous leurs titres, provoquant un effondrement du marché. Nathan Rothschild attend le dernier moment pour racheter « une bouchée de pain » le maximum de titres possible et réalise ainsi un fabuleux profit. Ce « coup de bourse », pas encore qualifié de délit d’initié, prouve qu’en ayant « un temps d’avance » sur une information, le profit est démultiplié.

Revenons à maintenant. Dès les années 1980, l’utilisation d’algorithmes très sophistiqués dans les transactions informatisées permet de passer des millions d’ordres de bourse en une microseconde. Cette technique est connue sous le nom de Trading Haute fréquence (THF). En 2001, les bourses procèdent à des cotations avec des décimales après la virgule.

L’emploi de ces deux techniques permet d’enregistrer de très petits gains, mais sur des quantités gigantesques, ce qui extrêmement efficace pour qui pratique ces techniques.

Ces dérives entrainent une telle manipulation des marchés que les régulateurs, quand ils arrivent à prouver le délit, commencent, pour ce qui est des États-Unis et de la grande Bretagne, à sanctionner lourdement les coupables. Pour ce qui est de l’AMF, notre régulateur national, il semblerait que celle-ci agisse avec moins de célérité.

Les groupes financiers pour utiliser ces techniques recrutent des mathématiciens de haut vol et cherchent par tous les moyens à « faire mieux » que ses concurrents. Cette profusion d’ordres de bourse, s’ils génèrent des profits à leurs auteurs, est un facteur d’augmentation de « krach boursier injustifié ». En effets, comme tous les marchés sont aujourd’hui traités par des machines programmées pour des scénarios définis. Il suffit que l‘une d’elles « s’emballe » pour que toutes les autres « réagissent » automatiquement, amplifiant ainsi un mouvement généré par une « erreur ». Soyez confiants, « Ce n’est pas possible » nous disent les concepteurs de ces systèmes. Pourtant les « flashs crash » se produisent. Enfin, les opérateurs « traditionnels » que sont les investisseurs qui passent leurs ordres de bourse en fonction des réalités économiques des entreprises, ont beaucoup moins « de chance » de réaliser des profits que ces robots qui sont programmés uniquement dans ce but, de façon totalement « déloyale ».

Ce que voit Alex Andrin

Le pouvoir de changer les choses est à nous.
Pour ce faire, soyons curieux et obstinés.
Posons des questions. Rien ne doit rester tabou.
C’est en restant passif que nous serons ruinés.
Tant de nos certitudes se sont envolées,
Qu’il est temps d’arrêter d’être manipulé.
Gardez confiance, je vous aime et vous salue.