ILLUSIONS, LE MONDE DE LA FINANCE N’EST QU’ILLUSIONS
Les fidèles lecteurs de mes différents écrits, connaissent bien l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), de même que l’autorité des marchés financiers (AMF).
Pour rappel, l’ACPR est :
- « L’autorité administrative qui contrôle les secteurs de la banque et de l’assurance et veille à la stabilité financière. L’ACPR est également chargée de la protection de la clientèle des établissements contrôlés et assure la mission de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme».
Pour ce qui est de l’AMF, c’est :
- «Une autorité publique indépendante, chargée de veiller à la protection de l’épargne investie en produits financiers, à l’information des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés ».
Forts de ces prérogatives, ces organismes de tutelles des produits financiers, assurance incluse, se sont rassemblés au sein du « Pôle commun assurance banque épargne ».
Il vient de publier son rapport annuel pour 2023, le 12 courant. En trente-deux pages, il nous rappelle quelles ont été ses préoccupations et les avancées de ses travaux :
- « La lutte contre l’écoblanchiment et la construction d’une offre de produits durables de confiance.
- Participer de concert à l’élaboration du cadre règlementaire de la finance durable. Elles ont en particulier œuvré en faveur de la simplification des informations fournies aux clients sur les produits durables.
- Dans le cadre de la lutte contre l’écoblanchiment, l’utilisation des arguments durables dans les publicités a fait l’objet d’un suivi attentif des autorités ».
À part le « coup de peinture verte » donné à la finance, sur le plan purement financier, le pôle commun :
- « A été particulièrement actif sur la stratégie de l’investissement de détail (Retail investment strategy) de la Commission européenne afin de promouvoir la protection des particuliers tout en faisant reconnaître les spécificités du marché français.
- Afin de favoriser la compréhension des frais par les épargnants, l’AMF a publié un guide pour inviter les professionnels à utiliser les terminologies du glossaire produit par le Comité consultatif du secteur financier.
- Face à la recrudescence des arnaques financières, l’ACPR et l’AMF ont poursuivi leurs actions de prévention, afin d’alerter sur de nouvelles techniques comme le « spoofing» (usurpation du numéro de téléphone d’une banque ou d’une autorité), le « quishing » (faux QR code) ou encore les usurpations d’identité.
- En 2023, les autorités ont inscrit 1 350 noms de sites ou d’acteurs non autorisés sur leurs cinq listes noires publiées sur le site Assurance Banque Épargne Info Service (ABEIS), parmi lesquelles près de 965 cas d’usurpation d’identité.
- Afin de sensibiliser un public jeune, une vidéo sur les arnaques en ligne a été réalisée en collaboration avec le média BRUT et le Youtubeur MICODE et a cumulé plus de 1,5 million de vues sur les réseaux sociaux ».
Bref, voilà de quoi être pleinement satisfait de constater que ces entités font du bon travail, pour protéger nos intérêts d’investisseurs.
Le hasard faisant bien les choses, ce même 12 juin, le magazine financier grand public « Capital » publie un article au titre accrocheur : « Assurance vie, compte courant : votre argent peut-il être bloqué en cas de « bank run » ? ».
Commençons par préciser que, dans la langue de Molière, ce que les Anglo-saxons appellent « Bank run » n’est rien d’autre qu’une « panique bancaire ».
C’est la situation de demandes massives et simultanées de retraits d’argent, par les clients d’une banque, qui ont peur que celle-ci fasse prochainement faillite. Ce phénomène s’auto-alimente, car la banque, ne parvenant plus à honorer ces retraits massifs… devient effectivement insolvable.
L’article de Capital commence en évoquant brièvement l’état de nos finances et ses conséquences internationales :
- « l’état actuel du déficit public, 5,5% du PIB, soit presque le double de la limite fixée par les traités européens – et la récente dégradation de la note de la dette française par l’agence de notation Standard and Poor’s ».
Il évoque alors le risque de panique bancaire, ainsi que deux dispositions règlementaires, qui permettent, de « geler » les comptes bancaires et des contrats d’assurance vie.
Puis, aussitôt, il se fait rassurant, en indiquant qu’il existe, pour protéger nos sous et notre épargne, deux mécanismes de garantie : à hauteur de 100 000 € pour les comptes bancaires et 70 000 € pour les contrats d’assurance vie. Qu’en est-il, exactement ?
OUI, la situation financière du pays est désastreuse et l’enchainement des prochains évènements politiques dans notre pays, va le révéler à tous.
OUI, la possibilité de faillite de banques et de sociétés d’assurance françaises, déjà existante, pourrait , officiellement, se concrétiser rapidement.
NON, les garanties prévues par la règlementation ne vous permettront pas d’échapper à une confiscation de vos avoirs en matière bancaire et d’assurance… n’en déplaise au sympathique journaliste de Capital !
« Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps.
Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps.
Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps »
(Abraham Lincoln)
Chers lecteurs, prenez soin de vous… et de vos sous. Je vous aime et vous salue.