Introduction

La musique a beaucoup d’effets bénéfiques sur la nature, les animaux, mais aussi sur les humains. Qu’on l’écoute ou la pratique, en solo ou en groupe, celle-ci nous fait incontestablement du bien.

Elle permet au plus grand nombre « d’entendre » ce qu’il ne peut encore « voir ». Grâce à la musique, l’homme ressent davantage sa filiation avec les Dévas (l’intelligence de la nature). Cette prise de conscience marque une importante étape dans l’évolution de l’humanité.

Même les étoiles chantent. La musique a la capacité de nous entrainer dans sa danse et d’agir sur tout notre corps. Elle nous rappelle que nous avons « d’autres dimensions » et que nous ne faisons qu’un, car tous reliés « au grand tout ».

 

L’instrument de la semaine

La langue française est d’une richesse qui ne cesse de me réjouir. Prenons l’exemple du mot « tube »… avec un « e ». Je sais bien que le « Tub » est largement employé aujourd’hui, mais il n’y a pas que l’aspect récupération mercantile des chansons et musiques, qui vaille.

Amateurs de « tubs », savez-vous que ce mot désigne aussi une cuvette circulaire en métal qui est « l’ancêtre » du receveur de douche, avant l’utilisation de celle-ci ? Bien que réfutant avec une totale détermination le qualificatif « d’ancêtre », je me souviens avoir fait usage du tub, dans ma prime jeunesse ☺.

Le « tube » n’a pas moins de vingt-six déclinaisons : de l’aérodynamique à la chirurgie, en passant par l’habillement, la botanique, l’automobile, la mécanique des fluides et bien sûr… la musique. Dans cette occurrence, il désigne le tuyau d’un instrument à vent, et notamment, celui du cor.

L’instrument rare et particulier qu’est « le cor des Alpes » ne sera pas évoqué ici. En effet, bien que lui aussi faisant partie de la famille des cuivres… il est en bois !!!

Au moyen âge, le cor était généralement constitué d’une corne de vache évidée et percée en son extrémité. Le cornet à bouquin que nous avons abordé le 7 septembre dernier est un cor dans lequel on a percé plusieurs trous, permettant ainsi de jouer différentes notes.

Le cor est un long, très long (4,60 mètres) tube de cuivre arrondi, sans autres ouvertures que l’embouchure et un pavillon très évasé. Comme nous le démontre la corniste Isabelle BIGARÉ, vous pouvez parfaitement réaliser un cor artisanal ☺. Nous pouvons classer les cors en deux catégories, selon qu’ils sont pourvus de pistons ou pas.

Le cor baroque, dépourvu de pistons, émet un son fondamental, obtenu par pression plus ou moins forte des lèvres de l’instrumentiste que l’on appelle un sonneur. Utilisé dans les fanfares militaires et pour accompagner les chasses, il intègre la musique de salon à l’époque baroque. C’est Jean-Baptiste LULLY qui l’introduit dans les orchestres d’opéras sous l’appellation de « cor naturel ». Il est largement utilisé pendant la période dite classique du XVIIIe siècle.

Le cor d’harmonie est un cor baroque qui devient chromatique par l’adjonction vers 1830, de deux ou trois pistons (cor simple) puis de quatre pistons (cor double). Le « cor viennois » est un cor simple exclusivement utilisé par l’orchestre philharmonique de Vienne, qui se distingue par ses trois pistons (les pistons viennois) et son tube conique plus étroit, ce qui en rend le son plus proche du cor naturel.

Place à la musique. Voici sa majesté le cor d’harmonie, pendant 6 minutes et 7 secondes, dans le premier mouvement du concerto pour cor de Joseph HAYDN, interprété par David GUERRIER, accompagné de l’orchestre « Les Siècles » de François-Xavier ROTH.

Nous poursuivons avec les 8 minutes et 2 secondes de l’allegro du troisième concerto pour cor K. 447 de Wolfgang Amadeus MOZART, interprété par le corniste Radek BABORÁK, accompagné par l’orchestre symphonique de la radiotélévision españole (Olé ☺), sous la direction de Jean-Jacques KANTOROW.

Passons maintenant au cor de chasse avec la classique sonnerie « La capitaine ». Savourez ces 3 minutes et 46 secondes que nous interprètent, avec une totale décontraction, les sonneurs du groupe « les amis Nicolas DROMER ». Femme ou homme de 7 à 77 ans… il n’y a pas d’âge pour sonner de la trompe de chasse !!!

Revenons à plus « classique » avec une magnifique transcription pour cor et orchestre, du célèbre « chœur des chasseurs », de l’opéra « Der Freischütz », de Carl Maria von WEBER. Il est ici magistralement interprété en 4 minutes et 36 secondes, par l’orchestre « La chapelle sauvage ».

C’est une consécration. L’art musical des « sonneurs de trompe » est inscrit depuis décembre 2020, sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Nous nous connaissons depuis suffisamment longtemps pour que je m’ouvre à vous d’une nouvelle confidence me concernant : je ne suis pas un « grand chasseur devant l’éternel ». Il est même plus juste de dire d’écrire, que ne suis pas chasseur du tout. C’est pour le moins paradoxal, d’avoir un prénom dont le saint est … le patron des chasseurs ☹. Heureusement, il est aussi « patron des forestiers ». Cela me réjouit beaucoup plus ☺.

Demain, 3 novembre, c’est la Saint Hubert ☺. C’est donc avec une journée d’avance que je vous propose d’écouter cet extrait de 5 minutes et 13 secondes de la messe de la Saint Hubert, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, sonnée par « les Trompes Royales Dampierre » et « le Débuché de Paris ». Pas moins de vingt-huit sonneurs pour cette cérémonie.

je ne pouvais raisonnablement pas écrire ce billet à la gloire du cor, sans partager avec vous un autre souvenir marquant de ma jeunesse. Il est probable que c’est en assistant à cette messe, l’année de mes dix ans, que totalement transporté par cette céleste musique, se produisit mon « éveil » vers « les choses de l’âme ».

Puissent ces magiques vibrations, vous apporter le plein d’énergie, la paix et la sérénité… et plus, si affinités.

« La musique met l’âme en harmonie avec tout ce qui existe »

(Oscar Wilde)

Chers lecteurs, chasseur ou pas, je vous aime et vous salue.