Dans mon billet d’hier, pour lutter contre « l’extension destructrice » du développement d’un grand groupe de la distribution, en l’occurrence AUCHAN, j’indiquais une mesure « guerrière », le boycott, citant des exemples ou ce mode d’action a fait plier de grands groupes comme, par exemple, DANONE au Maroc.
Si ne plus fréquenter un magasin dont les pratiques sont contraires à la vie harmonieuse de ses fournisseurs et de ses employés est une solution, il en existe une autre, plus « pacifique » … Celle de créer « un concurrent », mais sur des bases beaucoup plus sociales et solidaires.
À ce titre, l’expérience de « LA LOUVE » est intéressante à observer. Il s’agit d’un « supermarché alternatif » de 1450 m2 situé dans le 14è arrondissement de Paris.
Créé sous une forme juridique originale, celle de société coopérative par actions simplifiée à capital variable, le magasin est géré par ses clients qui sont aussi des coopérateurs.
En plus d’un investissement de 100 € représentant 10 parts de la coopérative, chacun d’eux doit obligatoirement trois heures par mois de travail dans le magasin. Un jour, ce sera tenir la caisse, le lendemain, gérer l’approvisionnement des rayons, un autre jour, nettoyer les réserves…
Cette économie de masse salariale, le magasin ne compte que sept salariés, génère un gain immédiatement répercuté sur les « clients-coopérateurs ». Résultat, les prix sont 30 % moins chers que dans les grandes surfaces classiques.
Autre « recette » de ce succès, l’achat des produits locaux et le plus possible en direct avec les producteurs et la vente en vrac.
« Aujourd’hui, la Louve compte 4 500 coopérateurs et ambitionne d’atteindre les 10 000 membres. 70 % sont des femmes et 10 % perçoivent des minima sociaux. Beaucoup viennent en priorité pour boycotter la grande distribution plutôt que pour les prix plus bas », rapporte Marina FABRE pour NOVETGHIC.
La preuve par l’exemple que, le boycott et la concurrence peuvent faire « bon ménage, même si « certains » doutent de la pérennité de l’expérience.