La « grande muette » va mal. Comme elle est tenue au devoir de réserve, c’est indirectement qu’elle exprime son malaise. La lettre d’octobre 2017 de l’association de soutien à l’armée française (ASAF) est éloquente :

« Après des décennies de réduction de leurs effectifs et de diminution de leurs ressources financières, les armées sont d’autant plus en situation critique qu’elles sont engagées dans de nombreuses opérations longues et difficiles. Dans le prolongement de ces années qui ont suscité chez elles le doute et la méfiance, les évènements de cet été ont conforté ces sentiments chez nombre de chefs et de cadres militaires. Il appartient donc aux responsables politiques de restaurer d’urgence la confiance ébranlée, non par des promesses ambiguës, mais par des décisions claires et par des actes cohérents ».