DES FAITS

Mon propos n’est pas de vous faire peur, mais de vous préparer, car c’est en sachant les choses qu’on peut mieux les gérer.

CE QUE L’ON VOIT

Je demande par avance pardon à mes anciens et fidèles lecteurs, mais je vais à nouveau rappeler la philosophie de ce site. Comme inscrit au fronton de sa page d’accueil (c’est plus agréable et poétique que « home page », non ?), « je ne cherche pas à vous faire peur, mais à vous préparer » … aux conséquences « peu agréables », dues à l’ampleur des bouleversements politiques, financiers et sociétaux actuels. Je suis bien conscient que pour beaucoup d’entre nous, il est plus « confortable » de jouer à l’autruche et se mettre la tête dans le sable, que d’affffronter les réalités. Fort de mes dix-huit années d’expérience en tant que sapeur-pompier de Paris, j’ai acquis la certitude que « c’est en sachant les choses que l’on peut mieux les gérer ». Le maître mot étant AN TI CI PA TION.

Pour être pleinement efficace, lors d’une situation de crise, j’ai pu constater en maintes occasions que « l’avenir ne se prévoit pas, il se prépare ». C’est ce principe que pratiquent et développent toujours plus finement, mes collègues pompiers, qu’ils soient militaires, professionnels ou bien volontaires. Merci les amis, de perpétuer les valeurs de nos anciens, pour le plus grand bien de tous.

Je reviens à l’architecture du site. Sa partie consacrée aux informations gratuites, se structure autour de deux thématiques :

  • « À garder en mémoire».
    • Chaque jour, du lundi au samedi, je mets en ligne un court billet (100 à 200 mots), qui porte succinctement à votre connaissance, un fait d’ordre politique, économique, sociétal, patrimonial, spirituel… que je considère comme « marqueur » d’un plus profond changement à venir. En effet, l’évolution de notre monde se façonne petit à petit, par une multitude de « pas grand-chose » qui passe souvent inaperçu, mais qui mérite d’être « gardé en mémoire ».
  • « 5 minutes de bon sens »
    • Chaque samedi, à la manière de Frédéric BASTIA (Ce que l’on voit. Ce que l’on ne voit pas), je développe plus longuement (1 000 à 2 000 mots), un sujet d’ordre politique, économique, sociétal, patrimonial, ou spirituel… que j’ai, soit déjà identifié comme marqueur, validant ainsi ma première analyse, soit en prise avec l’actualité, sans jamais céder à la tentation de me « mêler à la meute » des commentateurs de « l’instantané ». Je pense qu’il faut avoir un minimum de recul pour commenter les faits de façon intellectuellement honnête, c’est bien le moins que je vous dois, chers lecteurs.

Dans tous mes écrits, je suis parfaitement conscient que « l’objectivité » n’existant pas, je ne vous transmets que « ma vérité du moment ». J’ai donc à cœur de vous donner accès (merci à Théodor NELSON, l’inventeur des liens hypertextes), aux sources qui m’ont amené au raisonnement que je vous expose. Non, non, ne me remerciez pas, c’est, là encore, le minimum que je vous dois. La confiance de ses lecteurs se mérite dans la durée !!!

Tout ceci étant dit….ou plutôt écrit, ce samedi, j’ai décidé de revenir sur ….. Les obligations à 100 ans, autrement dit, « les emprunts perpétuels ».

Sans faire un cours d’économie appliquée, il est bon de rappeler aussi simplement que possible (que les spécialistes veuillent bien pardonner mes « imprécisions volontaires »), ce qu’est une obligation et la situer dans le paysage économique.

Quand une société (il en est de même pour un état), a besoin de fonds pour financer son développement ou ses services, elle peut avoir recours à l’émission d’obligations. C’est un emprunt qui est fait auprès de particuliers, d’institutions…, moyennant un intérêt. Une obligation est caractérisée par :

  • Le montant de la somme empruntée (le nominal) ;
  • Sa durée (la maturité) ;
  • Son taux d’intérêt annuel (le coupon).

Avant que la loi n° 81-1160 du 30 décembre 1981 n’interdise l’émission de titres papier (la dématérialisation des titres), les obligations se présentaient généralement sous la forme d’un document en papier, richement illustré par son émetteur. Le titre ci-dessous nous montre qu’une partie de celui-ci est « manquante ». Des petits rectangles de papier, représentatifs des intérêts, ont été « coupé » par la société des tramways et omnibus de Toulouse afin de prouver le paiement des intérêts dû au détenteur de l’obligation … d’où le nom de « coupons ». CQFD. Autrement dit, l’émetteur s’oblige (obligation) à verser au souscripteur de ce titre, les intérêts définis et mentionnés sur le titre, ainsi qu’à rembourser le nominal, au terme du contrat.

 

Puisque nous évoquons le passé, il fut un temps que les moins de vingt ans…… ou les obligations étaient un placement sûr et non risqué. L’obligation souscrite à une société ayant « pignon sur rue », l’épargnant n’avait plus qu’à attendre tranquillement son échéance pour récupérer le nominal et profiter tous les ans du « détachement des coupons ».

Signe des temps, « l’épargnant » est devenu « investisseur ». La notion de risque est sous-jacente dans l’appellation investisseur alors qu’épargnant est plutôt associé à placement en « bon père de famille » (je persiste à braver la loi n° 2014-873 du 4 aout 2014, dite « Loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes »). Vous avez remarqué comme le sens des mots a changé. En France, la sémantique est une « arme politique de déstructuration massive » largement utilisée par nos gouvernants de tous bords et malheureusement, ça marche.

Aujourd’hui, l’investisseur n’est plus du tout sûr que l’entreprise auprès de laquelle il a souscrit une obligation, sera encore en état de lui rembourser le nominal au terme prévu. Au gré du temps, une « mauvaise nouvelle » concernant cette entreprise pourra inciter l’investisseur à la revendre (moins cher que le nominal) alors qu’une « bonne nouvelle » lui permettra de vendre au-dessus du nominal. Du fait de « l’irrationnelle exubérance » des marchés chère à Alan GREENSPAN, une obligation est devenue un produit parfois aussi risqué (volatil) qu’une action.

Cela étant, pour beaucoup d’investisseurs, une obligation est encore synonyme de placement sûr, et ce, encore plus s’il s’agit d’une obligation émise par l’état (dette souveraine). En effet, il est communément admis et propagé qu’un état ne peut pas faire faillite. C’est hélas, TO TA LE MENT FAUX. Il suffit de lire l’ouvrage de deux professeurs d’économie de renommée internationale, que sont Carmen REINHART et Kenneth ROGOFF : « Cette fois, c’est différent », aux éditions PEARSON. Ce livre nous compte huit siècles de folies financières, de paniques bancaires, de crises inflationnistes et ….. De défauts souverains. OUI, les états font faillite.

 

CE QUE L’ON NE VOIT PAS

Aujourd’hui que la dette souveraine de tous les grands états du monde est d’un niveau tel, qu’elles ne seront JA MAIS remboursées, nos gouvernants le savent parfaitement et ils utilisent deux techniques leur permettant de faire croire le contraire : la prime d’émission et la dette perpétuelle.

Je ne reviens pas ici, sur le mécanisme de la prime d’émission que paient les souscripteurs de nos obligations d’état Françaises et vous renvoie à mon billet du 9 juillet 2016, ou je vous ai longuement expliqué comment l’agence France trésor (AFT), a réussi à placer 5 milliards d’obligations d’état (OAT) à 10 ans à 0,16% , alors que « grâce » au mécanisme de la prime d’émission, nous aurons probablement à rembourser 15 milliards d’intérêts supplémentaires sur les obligations souscrites en 2015 !!!

Lorsqu’une entreprise émet une obligation à 100 ans, oui, c’est bien 100 ans que j’ai écrit. Le prêteur qui analyse son risque, sait qu’il en prend un KO LO SAL, d’avoir à attendre un siècle pour une hypothétique récupération du nominal (le stock), mais…. Il compte bien « se rattraper » sur les intérêts (les flux) pour ne pas « perdre d’argent ». En effet, à environ la moitié de la maturité de l’obligation, le montant des intérêts servis équivaut au montant du nominal.  Prenons l’exemple de la « SNCF Réseau », qui, comme je vous l’ai relaté dans mon billet du 31 août 2015, a émis le 21 juillet 2015 une obligation de 25 millions d’Euros au taux de 2,78%, sur 100 ans. À un peu plus de 57 années, le montant des intérêts versés correspond au montant facial de l’obligation. Si la SNCF Réseau, honore le paiement de tous ses intérêts, c’est environ 2,8 fois le montant du nominal que les souscripteurs de l’obligation auront perçu. À ce stade, ce nominal, s’il n’est pas remboursé…. Ce n’est pas dramatique !!!

Cela explique sans doute pourquoi, dès mars 2015, le Mexique a osé émettre une obligation de 1,5 milliard d’euros sur 100 ans à 4,2% (mon billet du 18 mars 2017). L’Irlande, quant à elle, a réussi à placer une obligation de 100 millions d’Euros sur 100 ans (mon billet du 2 juin 2016). De même, la Région Belge de  Wallonie, 100 millions d’Euros à 100 ans au taux de 2,60% (mon billet du 30 janvier 2017). Plus loin de nous, l’Argentine a réussi le coup de maître pour un pays très mal noté par les agences de notation, à placer 2,75 milliards de dollars pour 100 ans au taux de ….. 7,91% (mon billet du 8 juillet 2017). Encore en Europe, l’Autriche a placé une obligation de 3,5 milliards d’euros sur 100 ans à un taux de 2,1% (mon billet du 28 septembre dernier). Vous avez bien lu….3,5milliards d’euros !!! Nous vivons à une époque où « l’argent » n’existe pratiquement plus que sous forme de dette. Par voie de conséquence, il n’y a plus de limite à « l’inventivité de l’industrie financière ». C’est donc bien un « réel marché » pour les investisseurs. Surtout quand les États-Unis « réfléchissent » eux aussi, à une obligation souveraine à 100 ans (mon billet du 18 mars 2017). Mais qui sont donc ces investisseurs qui prennent de tels paris ? Vous l’avez déjà compris, ce sont en grande partie des fonds de pension et des sociétés d’assurances (compagnies et mutuelles) qui sont les investisseurs institutionnels. Les « zinzins », comme on dit dans la finance !!! Ils ont l’obligation (non, ce n’est pas un jeu de mots) de souscrire aux obligations émises par l’état.

 

NE SOYEZ PLUS DES PIGEONS, DEVENEZ SEREIN

En quoi tout cela me concerne ? De toute manière, je ne peux rien faire à mon niveau. Et mes sous dans tout ça ?…… « Soit le changement que tu veux voir dans ce monde » (GANDHI).

Vous l’avez bien compris, le « monde des obligations » est « un malade encore bien portant », sans parler de la hausse des taux qui est, fatalement devant nous. La conséquence, logique, ne serait-elle pas de fuir l’assurance vie, ce havre de paix des obligations ? Cette suggestion n’est pas un propos nouveau dans mes écrits. Je reviendrais prochainement sur le « devenir patrimonial » de ce produit financier, car, à défaut de « grand soir fiscal », la mise en œuvre du projet politique du président MACRON va, sans conteste, « bouger les lignes ». Ce sera pour moi l’occasion de mettre en ligne la 2ème édition de mon guide consacré à l’assurance vie. Soyez patient, son écriture est en cours.

Chers lecteurs, prenez bien soin de vous. Je vous aime et vous salue.