Ce que l’on voit :

Comme vous le savez, ce n’est pas mon habitude de traiter « à chaud » les soubresauts qui agitent notre monde. Je préfère prendre du recul et de la réflexion afin d’analyser plus complètement les implications de l’évènement en question.

Pour une fois, je me fais une joie de déroger à cette règle de conduite, preuve s’il en était besoin, de la véracité de l’adage « toute règle comporte des exceptions ». Je voudrais aujourd’hui partager avec vous, chers lecteurs, mes espoirs quant à la suite de ce récent évènement. Ce vendredi 24 juin au matin, les résultats du référendum « sont tombés » : la Grande- Bretagne a décidé, majoritairement, de quitter l’Union européenne.

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Je vous renvoie à vos médias habituels pour ce qui est des exégèses et commentaires « apocalyptiques » relatifs aux suites de ce vote. Je voudrais juste revenir sur les menaces et intimidations de toutes sortes qui ont été faites, pour inciter « le bon peuple anglais » à voter pour le maintien dans l’union : Le président du conseil européen Donald TUSK, déclarant « en cas de Brexit, la civilisation occidentale serait menacée », ou la chancelière Angela MERKEL déclarant« qu’une Grande-Bretagne hors de l’UE ne pourrait pas espérer grand-chose dans les futures négociations avec ses partenaires » ou François HOLLANDE déclarant « il y aura des conséquences si le Royaume-Uni quitte l’UE». The Telegraph nous rapporte qu’au royaume de sa gracieuse majesté, le mode d’emploi envoyé aux personnes votant par correspondance, était, disons « bien orienté », ce qui a généré une campagne de protestation.

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Quand je dis « menaces et intimidations », il faut, hélas, ajouter assassinat. En effet la députée Jo COX a payé de sa vie son engagement politique. Assassinat « politique » pour faire « pencher la balance » alors que les sondages donnaient pratiquement du 50-50 ?

Je refuse catégoriquement d’être taxé de partisan de la « théorie du complot ». Vous connaissez ma ligne éditoriale « des faits, uniquement des faits » A chacun d’entre vous de leur donner la signification qui lui convient. Je vous invite juste à vous poser la question : Est-il possible d’envisager un assassinat pour « orienter » un vote ? Hélas oui, déjà le 10 septembre 2003 à Stockholm :

 assassinat

Trois fois hélas, le 16 juin 2016 dans le Yorkshire:

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Je ne prétends pas apporter de réponse, mais simplement « ouvrir le champ des possibles ». Pour alimenter votre réflexion, je vous invite à écouter l’interview de François ASSELINEAU datant du 8 courant soit juste huit jours avant ce terrible drame, au cours de laquelle il « pronostique » ce type d’action :

–       « Alors j’espère qu’au Royaume-Uni, il ne va pas se produire la même chose que ce qui s’était produit en Suède. Puisque je rappelle qu’en Suède, comme les sondages pour l’entrée de la Suède dans l’euro donnaient désespérément le Non gagnant, eh bien la porte-parole du camp du Oui, qui était Mme Ana Lindh, la jeune ministre des Affaires étrangères du gouvernement suédois de l’époque, qui avait 42 ans et qui était une jeune femme très photogénique, et qui avait été l’égérie du camp du Oui, eh bien a été assassinée dans une galerie commerciale de Stockholm par un type ».

–       « Alors tout ça pour dire, j’espère que le Brexit…, il ne va pas y avoir…, je serais un des plus ardents partisans du camp du Oui au Royaume-Uni, je prendrais des gardes du corps ».

–       « Parce que vous comprenez, si évidemment il y avait un attentat ou s’il y avait quelque chose comme ça qui se passait au Royaume-Uni, les médias vous expliqueraient aussitôt : « vous voyez, si on sort de l’Union européenne » ; ils feront un amalgame qui n’a aucun rapport entre, par exemple, le terrorisme, le risque d’attentat et puis la sortie de l’UE ». 

Élucubrations d’un homme politique insignifiant ? Je ne le pense pas. Voici le titre du journal Challenge.fr du 16 juin 2016

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Plus « étonnant » encore. Pourquoi le président Barak OBAMA, lors de sa rencontre avec David CAMERON à Londres le 28 avril dernier déclare-t-il ?

–       « Certains pensent peut-être qu’il y aura un accord de libre-échange USA/Royaume-Uni, mais cela n’arrivera pas de sitôt (…) Le Royaume-Uni sera en queue de peloton »

–       « Les États-Unis veulent un Royaume-Uni fort comme partenaire. Et le Royaume-Uni excelle lorsqu’il contribue à diriger une Europe forte»

Pourquoi se préoccupe-t-il avec tant d’empressement du « bon fonctionnement » de l’Union européenne ? Je vous invite à lire ici l’excellente démonstration de Jacques SAPIR, corroborée par de multiples sources. Pour résumer : « les États-Unis ont un intérêt évident et majeur dans l’existence de l’UE, et ce pour une bonne raison : l’UE est leur créature ».

Oui, je sais « c’est énorme », mais pourtant c’est vrai, car largement documenté. J’y reviendrais plus longuement dans un prochain billet, mais aujourd’hui, je veux vous faire partager mon optimisme, suite à ce vote historique.

Ce que l’on ne voit pas :

Pour traduire le sentiment actuel du monde politique, dans son ensemble, face à cet évènement, le choix de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, est un échec pour la bonne marche de celle-ci.

Échec, vous avez dit échec ? Le dictionnaire LAROUSSE nous définit ainsi le mot échec : « Résultat négatif d’une tentative, d’une entreprise, manque de réussite ; défaite, insuccès, revers : Subir un échec. ».

À mon sens, l’échec est « la clé du succès ». En effet, dans la vie, il faut des obstacles à surmonter, des échecs à dépasser…pour atteindre le succès. Sans échec préalable, le succès n’a pas la même saveur.

Lors de la dernière guerre mondiale, alors que la France était défaite, à la suite de son appel historique du 18 juin 1940, le Général de Gaulle a fait placarder sur les murs de Londres une affiche qui commençait par « La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdus la guerre ». Cela a contribué au sursaut. Nous connaissons la suite de l’histoire.

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Sans aucun esprit polémiste, vous savez que « ce n’est pas le genre de la maison », il me semble évident qu’une des principales faiblesses de l’entreprise publique en France, c’est que, génériquement, elle n’échoue que très rarement. N’ayant pas de concurrence, elle peut « allègrement » sous performer, là ou une entreprise privée serait en position d’échec. L’entreprise privée sous performante n’a que deux solutions : tirer les leçons de son échec et rebondir ou bien disparaitre. Inversement, l’entreprise publique, pas toujours de sa faute, mais du fait que sa gouvernance est quasi systématiquement « sous influence » du pouvoir politique du moment, peut rester très, trop, longtemps sous performante.

L’exemple de l’éducation nationale est édifiant, de même pour la SNCF et ERDF, pardon, je devrais dire ENEDIS. Cechangement de nom nous coûte quand même 300 millions d’Euros.

Il y a pire, quand le pouvoir politique « distribue l’argent public » autrement dit, subventionne avec nos impôts desentreprises privées qui sont en échec, toujours pour « de bonnes raisons » bien sûr. L’exemple le plus emblématique est celui des banques françaises en 2009. Une bonne partie d’entre elles étaient en échec. Non seulement nos impôts les ont sortis de cette « situation difficile » grâce au chantage qu’elles ont fait au pouvoir politique, mais depuis, elles sont toujours en situation d’échec (aggravé par rapport à 2009).

Ce qui me rend très optimiste à moyen terme, c’est que je suis persuadé que la prise en mains de leurs destins par les Anglais, même si tous ne l’ont pas fait pour cette raison, va faire « tache d’huile » et que partout en Europe, « les peuples » vont se réveiller et reprendre « le goût du risque »…qui génère fatalement quelques échecs….qui rend plus fort et autonome. Regardez attentivement ce qui vient de se passer lors des dernières élections en Italie avec lemouvement 5 étoiles (M5S).

Et pour moi, ça change quoi ? :

Je considère que l’échec permet d’apprendre et surtout, de progresser, car il permet de ne pas faire deux fois la même erreur. La solution « d’empêcher l’échec », c’est de se priver de réussite et de freiner son développement. Les parents savent très bien qu’en sur protégeant leur enfant, ils l’empêchent de vivre, de comprendre et donc de surmonter son échec.

Pourquoi alors, en tant que citoyens, nous acceptons, que dis-je, nous demandons et redemandons de la protection ? Voyez ou nous mène le « principe de précaution » ? Tout simplement, à la perte de la notion de responsabilité.

Pour ce qui est de votre patrimoine, la démarche doit être la même : investir dans votre formation pour comprendre et ne plus « subir la loi des conseillers », si bons et honnêtes soient-ils. Je pense qu’il est temps d’agir pour ne plus subir, aussi bien au niveau du pays qu’à celui de notre patrimoine.

Tenir entre ses mains sa destinée, personnelle et collective, voilà, me semble-t-il, la voie tracée par « le vote historique » de nos amis anglais. Notre monde de demain est celui que nous pensons et exprimons aujourd’hui. Il n’y a plus de temps à perdre, agissons pour enfin EXISTER.

Ce que voit Alex Andrin

De nos échecs, sachons tirer le positif.
C’est maintenant qu’il faut redevenir actif.
Merci les anglais, de nous montrer le chemin.
Il est temps de prendre notre destin en main.
Agissons. Prenons nos responsabilités.
C’est le meilleur chemin, vers notre liberté.
Gardez confiance, je vous aime et vous salue.